Bon d’accord, je m’autorise de nombreuses pauses intellectuelles. Et plutôt que de finir la fabuleuse collection de chroniques littéraires de Nick Hornby (The Complete Polysyllabic Spree), je regarde séries et reality TV non stop ce week-end. Forcément, c’est le week-end où je lance mon blog que je me retrouve à n’avoir envie que de regarder passivement la TV. Dont le Koh-Lanta d’hier soir. C’est pas parce que tout Twitter a buzzé des 2 sortis que je ne vais pas regarder comment cela s’est passé.
Une question me taraude depuis le début du Choc des Héros. Qu’y a-t-il à gagner? Parce que j’espère pour eux que il y a au moins quelque chose ? Comme quoi même quand j’essaie de reposer mes neurones, ça cogite là-dedans… Et une autre question aussi : quel est le phénomène psycho-physiologique qui fait que dans je les regarde manger des noix de coco pour la nième fois de la journée avec limite dégoût ou du riz tout blanc sans sel, je n’ai qu’une envie, me précipiter dans le frigo et manger les choses les moins naturelles qui soient ? C’est pareil avec The Biggest Loser, ça me donne super faim. Il doit y avoir une raison, mais c’est pas suffisant pour démarrer une thérapie. Non ?
Bon, reconcentrons nous donc sur le 4ème épisode de Koh-Lanta, le Choc des Héros. Sportifs de haut niveau contre anciens candidats. Beaux gosses contre beaux gosses (c’est vrai, à part Christophe, j’ai l’impression qu’ils ont fait le casting sur le physique; manque le superbe réunionnais de la saison dernière et on aurait l’intégralité des anciens les plus beaux…). Au milieu de l’émission, je suis toujours perplexe sur les mécanismes qui font que je regarde. Rien à dire, c’est de la belle machine, je regarde.
Et sur la négociation des ambassadeurs (si vous ne regardez pas Koh-lanta, c’est incompréhensible), je m’émerveille encore et toujours du pouvoir de manipulation de mes consœurs de la gent féminine. Les quelques minutes (pour garder le suspens, on n’en voit pas plus) de la négociation suffisent pour comprendre que Christina (la fille, donc) va réussir à convaincre Taïg (le garçon, moins évident) de trahir son équipe. Et après la pub, pas de surprise, il y a trahison. Et c’est assez désagréable à regarder. Et c’est assez décevant. Parce que quoi qu’on en dise, on s’attend quand même à plus de droiture morale des sportifs.
Quant aux anciens candidats, ils restent fidèles aux stratégies habituelles de Koh-Lanta : gagner, même si cela veut dire affronter en finale les moins bons plutôt que prendre le risque de perdre. Ce qui me ramène à la question : que gagnent-ils? Dans l’esprit, la volonté des sportifs (entachée par leur décision d’ambassadeur) est louable. Mais comme le résume très bien Christophe (ancien candidat) : « à la fin, ce qui compte, c’est le titre ». Et là à la fin, c’est comme la démocratie, ce sont les plus nombreux qui gagnent.
Ce qui me fait me poser la question : qu’est-ce qu’on mange ?