Je viens de finir La Vérité sur Marie, de Jean-Philippe Toussaint (éditions de Minuit), livre offert pour me réconcilier avec le roman français.
Pari réussi. Je ne suis pas que réconcilié avec le roman français, je suis réconciliée avec la langue française.
Le livre qu’on m’a offert présente un extrait de la critique de Bernard Pivot (parue dans le Journal du Dimanche) sur le bouquin. Et bon sang de bonsoir, il a toujours l’oeil Bernard.
Sans déflorer l’histoire, sachez tout de même que Marie est un des personnages féminins les mieux décrits par un homme que j’ai jamais lus (sans doute parce qu’il observe, il ne juge ni ne cherche à expliquer son comportement). Et que même si vous n’aimez pas particulièrement les chevaux (ce qui est mon cas), vous ne pouvez que respecter l’animal après lecture, et sa présence dans le roman n’en fait en rien un roman pour amoureux ou spécialistes.
Quant à l’écriture, avec de subtiles pointes d’humour, elle fait partie des mieux rythmées que je connaisse. On sent l’accélération de l’action rien qu’au phrasé et au nombre de syllabes des mots. C’est jouissif tellement c’est bien écrit, sans la pomposité dont je m’étais plainte, sans les ellipses fatiguantes (alors même qu’il ouvre 1000 suites possibles à sa fin), mais avec une justesse dans les mots, les rythmes des phrases, les choix des verbes, qui ne peuvent que laisser admiratif (et un peu haletant après les scènes d’action tellement on est dedans) et me faire me demander si je ne devrai pas arrêter d’écrire tout de bon, même juste des petits billets comme celui-ci.
Bref, un très très bon roman. Même pas de note d’humour qui me vienne à la fin tellement c’est bien.
Et à G., cher ami qui a pensé que je pourrai apprécier ce livre, merci, merci, merci…
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