J’adore Télérama. La capacité de ses journalistes à aimer détester quelque chose, leur détachement snob et germano-pratin non assumé sur la subculture, leur envie de s’intéresser aux mêmes choses que « tout le monde » mais avec l’oeil avisé et la critique acérée, c’est jouissif. Et j’adore quand j’aimerai ne pas être d’accord avec eux mais qu’ils ont mis le doigt sur quelque chose que du coup je ne peux plus faire semblant d’ignorer.
Pierre Langlais de Télérama écrit sur Criminal Minds (épisodes du mercredi 12 mai):
« Rondement menées, rythmées mais saturées d’effets inutiles, les épisodes de la soirée (une fois de plus diffusés dans le désordre) sont à l’image des héros de la série : leur intelligence et leur capacité à sortir des sentiers battus sont ruinés par un racolage scénaristique et visuel sonnant tristement creux ».
Tout a commencé par ce que je n’avais pas ignoré hier soir : le désordre des épisodes. Pourtant, me direz-vous, on ne passait que de l’épisode 5 à l’épisode 7, donc pas de désordre à proprement parler, juste un saute-mouton. Mais c’est bien la raison pour laquelle j’ai pris mon Télérama en main au début du deuxième épisode de la soirée (au début du 7 donc, alors qu’ils venaient de diffuser le 5). Parce que ce saut apparemment anodin mettait Hotchner en position de subalterne et Reed sur des béquilles. Ils doivent pourtant le savoir à TF1, que ça se voit, des béquilles ? Ou alors ils pensent à présent que les pubs rendent notre cerveau disponible pour ce qui passe entre les pubs ?
Donc Télérama me confirme qu’un épisode a été sauté. Et m’indique subtilement qu’à la page précédente, il y a une critique. Que celui qui sait résister à l’appel de la critique de Télérama me jette la première pierre. J’ai été lire. Et il a raison Pierre Langlais. Bien sûr que les ficelles scénaristiques sont grosses ET cousues de fil blanc, bien sûr que visuellement tout est fait pour surprendre sans forcément chercher la subtilité, bien sûr que les effets (en particulier pendant l’épisode sur les vampires) sont faciles, sans recherche, et faits pour impressionner, sans délicatesse. Mais jusqu’à ce que Pierre Langlais l’écrive, et que TF1 m’oblige à le lire à cause de leur saut d’épisode incongru, je pouvais l’ignorer et simplement me laisser prendre au jeu en rendant mon cerveau un chouïa plus disponible que d’habitude, sans forcément me l’avouer.
Là je ne peux plus.
Je déteste Télérama.
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