Allez, cela fait des mois que je vous le cache, j’ai un plaisir secret, caché, honteux presque…
Je joue aux jeux de Facebook. Les jeux plein de ferme, de café, de mafia, de vampires, d’île aux trésors, et de Far West.
À une époque, je jonglais jusqu’à 6 jeux différents, puis je me suis calmée, et j’avais même réussi à tomber à 2 jusqu’à ce que Cher-et-Tendre m’entraîne à nouveau dans sa chute – parce que les jeux Facebook, c’est comme la cigarette dans un couple, quand l’un s’y met, l’autre suit. Question de solidarité.
Donc me revoilà à 3. Jeux, c’est à dire, Cher-et-Tendre, lui, est toujours seul et unique.
Tous les matins, sauf quand je suis vraiment trop en retard, et la plupart des débuts de soirée, je joue donc. Je plante, je cuisine, je taille du bois, je cherche des trésors, j’envoie des cadeaux à mes amis, j’en reçois, je peste quand j’en reçois qui ne me servent pas et quand je ne reçois pas ceux dont j’ai besoin, je suis heureuse quand je passe de niveau, je m’amuse de dépasser ou rattraper certains, bref, je retrouve mon âme de cour de récré.
Et depuis quelques semaines, ils me gâchent mon petit plaisir du (des…) café(s) du matin. Avec un truc sensé être bon pour la planète, l’altruisme, la charité chrétienne, tout ça, tout ça, ils nous empoisonnent la vie avec plein de pop-ups partout et de nouvelles fonctionnalités qui t’incitent à donner à telle ou telle cause tellement belle et émouvante que tu es vraiment sans-coeur si tu ne donnes pas. En plus, tu ne donnes pas de vrai argent, tu donnes des billets verts. Facile, non ?
Sauf que les billets verts, tu les as pas comme ça. C’est la beauté du truc. Les billets verts, ils te les donnent au compte-goutte pendant le jeu (et dieu sait que j’ai joué, je m’y connais !), mais si tu en manques (et ils font tout pour que tu en manques, ça requiert un sang-froid de 7ème dan pour ne pas craquer, je suis assez fière de moi, ça se sent ?), tu peux aller en acheter avec… pas du vrai argent, non, juste une carte de crédit (ils prennent même Diners Club, ça vient des US tout ça…).
Je craquerai pas pour les billets verts, c’est sûr, mais je plains les parents qui laissent traîner leurs cartes de crédit, parce que c’est quand même super facile d’acheter plein de billets verts juste en tapant des chiffres dans des carrés (et ça, même à 7 ans, à présent, ils savent faire les mômes). Et ils m’embêtent avec leurs pop-ups et leurs sentiments mielleux à 2 balles qu’ils essaient de te faire pleurer sur plein de causes. Surtout qu’en ce moment, il y a en a des causes. Je vais même pas commencer à les énumérer là, ce serait trop long.
Donc voilà, maintenant, le matin ou le soir, je peste pas contre mes amis qui se sont gourrés de cadeaux (qui a dit que Facebook ne ressemblait pas à la vraie vie 😉 mais contre les télémarketeurs du Web qui essaient de me faire donner à une charité qui cache la forêt du capitalisme.
Au moins, quand la Croix-Rouge m’appelle sur mon fixe, je sais que l’argent arrive à la Croix-Rouge…