Je sais, vous avez tous vu Un Prophète dans les temps, c’est à dire que comme toute personne cultivée qui se respecte, vous vous étiez précipité dans les salles obscures dès sa sortie, si tant est que vous l’aviez raté à Cannes.
Moi, pas.
Donc ce matin, rediff sur Canal + Cinéma. Horaire parfait : on m’avait dit c’est violent, c’est noir, donc avec un café, une cigarette, et de la lumière dehors, je me sentais parée.
Bon, côté lumière dehors, la tempête de neige a un peu obscurci les choses. Mais finalement ce n’était pas grave. Parce que quand on a vu autant d’épisodes d’Esprits Criminels que moi, Un Prophète, c’est léger à côté en terme de violence.
Magnifique film. Mais franchement, la violence louée et même portée aux nues lors de la sélection du film à Cannes puis de sa sortie en salle, kezako ? Bon, d’accord, il y a un meurtre pas très ragoutant au début du film. Bon d’accord, il y a de la violence psychologique dans cet univers carcéral par ailleurs fascinant. Mais franchement, ça reste moins inquiétant que certaines actualités aux infos…
Parce qu’au fond, ils sont attachants ces personnages. Humains. Malade, même, pour l’un d’entre eux. Et ils ne cherchent qu’à s’en sortir par les moyens auxquels ils ont accès, il n’y a pas de violence gratuite, seulement dictée par l’instinct de survie.
Alors oui, c’est un grand film. Oui, montrer les prisons françaises, c’est rare. Oui, les personnages sont sublimement interprétés, etc.
Mais même pas peur.