J’ai eu la chance d’assister à l’une des 30 représentations exceptionnelles de « Le Temps qui passe », avec Elsa Zylberstein et Vincent Perez, au Théâtre des Mathurins dernièrement.
Enfin quand je dis chance, c’est parce que c’était pour des raisons professionnelles, pas pour la qualité de la pièce. Loin s’en faut.
Commençons par les gentillesses : Elsa Zylberstein m’a agréablement surprise. Voire bluffée. Quant à Vincent Perez, il danse bien. Si, si, il danse, et bien.
La raison principale pour laquelle Elsa Zylberstein m’a bluffée, c’est surtout parce que la pauvre avait à se débattre avec un texte d’une pauvreté ahurissante. Comme trop souvent dans les pièces françaises, on recherche l’effet « je connais plein de mots que les gens n’utilisent pas au quotidien mais ça montrera que je suis intelligent(e) », au détriment de l’impact des dialogues ou même tout bêtement d’un semblant d’histoire… Désolée pour Karine Silla qui a écrit cette pièce, mais là, pas glop.
En plus, Vincent Perez a sacrifié à la nouvelle mode du théâtre français, qui justifie ainsi un effet de la crise : le zéro décor. Très perturbant, quand on pense que le lieu de la première rencontre est donc un entrepôt désaffecté au départ. Avant de comprendre par le texte qu’ils sont en fait censé être dans un bureau, plein de dossiers. Et le seul décor est donc composé de 2 chaises et d’effets sonores évoquant l’orage (avec un jeu de lumières minimaliste censé représenter les éclairs). J’aurai trouvé cela plus parlant si les murs du fond de scène avaient été a minima recouvert d’un rideau noir, histoire de ne pas nous confusionner. Trop cher aussi ?
Mais bon, mon plus grand regret, c’est de ne pas avoir eu le courage d’aller demander à Nicolas et Carla ce qu’ils en avaient pensé. Parce qu’ils étaient eux aussi dans la salle ce soir-là…