Bon, autant de Des Paroles et des Actes d’affilée, c’est à la fois super et pas cool. Super, parce que j’adore les périodes pré-électorales. Dans tous les pays d’ailleurs. J’ai adoré en particulier vivre la campagne de ré-élection de Clinton en 1996 (cela ne nous rajeunit pas, n’est-ce pas) en live depuis le Massachusetts, mais bon, Internet existait à peine, on va pas revenir en arrière si loin…
Pas cool, donc. Parce que depuis que Klout a décidé qu’un de mes topics était la politique, je me sens quasi obligée de défendre ce titre non réclamé, non disputé, mais acquis tout de même. Bon, OK, c’est comme pour Foursquare, j’aime bien les chiffres qui servent pas forcément à grand-chose, et le plus grand le mieux, le chiffre. Le nombre, même.
Bref, ce soir, c’est à nouveau Des Paroles et des Actes, séquence François Hollande.
J’aime bien la construction de l’émission. Ces séquences minutées si précisément alors qu’en fait tout le monde déborde, c’est tellement français, au fond. On fixe des règles, on les répète à l’envi, on affiche même le chrono pour bien montrer qu’on a des règles, que diable, et puis… on s’en fout. J’adore.
J’aime bien le contenu aussi. La première séquence par exemple. L’échange entre Hollande et Sarkozy qui doit dater d’avant ma naissance (je suis quand même pas si vieille que ça), j’ai beaucoup apprécié. Le comparatif entre Mitterand et Hollande, en revanche, trop facile. Je pense que tous les hommes (et les femmes aussi d’ailleurs) politiques ont les mêmes mimiques à un moment ou à un autre, et qu’avec 30 ans d’archives, c’était pas difficile (même si sans doute un peu long) de trouver des clichés similaires. Comme quoi parfois les journalistes aussi se laissent aller à la démagogie…
La deuxième séquence fait forcément partie de mes préférées depuis que je suis la couleur des cravates de François Lenglet. Très seyante ce soir d’ailleurs. Les graphes me manquaient cependant au début, heureusement François (Lenglet) s’est retrouvé après les premières questions et nous a sorti un graphe. Puis 2. Puis 3. Puis on a arrêté de compter.
On m’a demandé pourquoi je parle des cravates de François Lenglet et pas de ses analyses. Pas sur ce blog, c’est vrai ça, lecteur/trice adoré(e), pourquoi vous me laissez si peu de commentaires ? Même les insultes, c’est valorisant, ça veut dire qu’on est lu par quelqu’un qui n’est ni lié par le sang, ni obligé comme Cher-et-Tendre (je l’ai fait rajouter au contrat de mariage).
M’enfin je vais répondre quand même. D’abord, j’aime bien l’humour de François Lenglet, et c’est rare qu’il s’en serve dans Des Paroles et des Actes, alors ses cravates, c’est un peu cette note là. Ensuite, c’est simple, ses analyses sont quand même carrément anxiogènes. De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, il trouve toujours à redire à leurs calculs, aux candidats. Genre « on va pas s’en sortir avec vos hypothèses ». Je sais bien qu’il avait prévu il y a déjà quelques années que la crise des années 30 était devant nous, mais bon, il insiste quand même lourdement pour nous démontrer qu’il avait bien raison… Il veut nous faire le coup de se déclarer candidat en convainquant les français qu’il est le seul à savoir calculer ? Je sens que je tiens une piste, là, non ? Même si je dois avouer que pour une fois, c’est pas forcément le François qu’on pensait qui gagne en force de persuasion ou de conviction.
Bon, allez, je vais pas faire tout le billet sur François Lenglet, après Klout va dire que j’ai en topic l’économie, et là, je serai bien embêtée quand même…
La séquence suivante c’est Fabien. Il a des cravates moins fun Fabien. Il sourit plus que François Lenglet, pourtant. Et lui il a pas de graphes, il a des vidéos, c’est moins austère. Et des petites boîtes qu’il coche en rouge ou vert. C’est festif, ça rappelle Noël. Mais il se trompe Fabien. Il montre des unes de magazines qu’il associe à une idée quand c’en était une autre apparemment. Et puis il a repris la question de Mélenchon de il y a 15 jours. Il s’est rattrapé.
La quatrième séquence, c’est le Duel. Donc là, ça change d’adversaire à chaque émission. Et pour le coup, à candidat de « grand parti », adversaire de taille. Pas moins qu’un ministre en exercice. Qui démarre fort parce qu’il fait un grand monologue, pendant lequel François Hollande essaie d’en placer une, mais il ne pose pas beaucoup de questions, Alain Juppé. Enfin au contraire, il accumule les questions sans laisser le temps de répondre. C’est beau le débat démocratique en France… En plus, j’aime pas trop sa cravate, à Alain Juppé. C’est quand même dommage que Cher-et-Tendre se soit assoupi (vous aussi, vous avez remarqué qu’il me fait le coup à chaque fois ?), parce que Alain Juppé fait le job de François Lenglet, que Cher-et-Tendre avait trouvé en petite forme ce soir, mais en mieux. Et sans graphes. En plus, il fait dire à François Hollande que 3 = 5, sur le coup des administrations prioritaires. Il est fort Alain Juppé. Non seulement il explique avec plein de phrases compliquées que François Hollande ne sait pas compter, mais en plus il le prouve en live.
Beffa face à Mélenchon, c’était intéressant car décalé. Un autre grand patron, une autre « personnalité de la société civile » aurait été plus chouette. Plus « on est des français comme les autres ». Enfin moi ça m’aurait plus intéressée que la confrontation classique droite-gauche, on nous ment on nous spolie, vos calculs sont plus faux que les miens, vos bilans pires que les miens, j’y reviendrai plus tard (si tard qu’on aura fini), on se coupe la parole poliment mais fermement, on cite des organismes indépendants sans que jamais personne n’ait le temps de vérifier les sources à chaud, c’est celui qui l’a dit qu’y est, on se pointe du doigt, etc. Sauf que cette fois François Hollande en profite pour citer Obama. Ça fait 2 fois qu’il le place, le discours sur l’état de l’union d’Obama. Il l’a bien potassé, on dirait. Remarque, il aurait tort de s’en priver, il était pas mauvais, le discours. Si j’en crois ma série préférée, c’est quand même de sacrés plumes qui y passent un sacré temps quel que soit le président, donc ce sont souvent les meilleurs discours jamais écrits. Mais bon, j’dis ça, j’dis rien.
Enfin, à 22h45, soit 5 minutes après la fin présumée de l’émission comme si le producteur il avait cru les journalistes qui promettaient de respecter les chronos, la dernière séquence démarre à peine. À force de pas suivre ses propres règles, et de ne pas respecter le chrono, elle déborde de plus en plus, l’émission. Et il faut que je sois prête avant que Bébé ne se réveille demain, moi, y’a garde partagée.
Pourtant j’aime bien le droit de suite. C’est intéressant, voire louable, d’avoir cette analyse a posteriori qui met en exergue contradictions et points d’orgue des différentes interventions. Mais depuis quelques temps, les « observateurs », comme les appelle David Pujadas, se font plus intervieweurs. Et au lieu de pointer du doigt les incohérences ou manque de réponse du candidat pendant les 2 heures qu’ils sont censés avoir observé donc, ils posent leurs propres questions. Ils essaient vaguement de reprendre quelques points cités pour faire le job, histoire de, mais au fond, ils seraient pas un peu frustrés d’avoir ce rôle-là et de devoir uniquement commenter les questions des autres ? C’est comme pour la potentielle candidature de François Lenglet, je sens que je tiens un truc, là.
Et dire que j’avais pensé écrire un billet sur les soldes que j’ai enfin faits cet après midi. Ça m’aurait sûrement pris moins de temps.
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