Allez, je pouvais pas rater l’occasion, même si je n’ai pas publié beaucoup ces derniers temps.
D’abord, j’adore Des Paroles et des Actes. Sa construction permet de publier des billets sans parler aucunement de politique, et il y a peu d’émissions comme cela. Ensuite, j’ai toujours beaucoup de délice à découvrir les cravates de François Lenglet. Et enfin, ce soir, en plus de Marine Le Pen, il y avait la possibilité qu’il y ait Jean-Luc Mélenchon. Et Mélenchon, avec Cher-et-Tendre, on adore. L’homme à la télé, hein, je ne parle pas de politique, on est bien d’accord, quoi qu’en dise Klout.
Marine Le Pen donc. Après les débats sur le nombre de signatures, elle avait aussi occupé le terrain médiatique en refusant de débattre avec Jean-Luc Mélenchon. Résultat des courses, il est bien là, c’est cool. On avait eu peur. Enfin pas beaucoup peur, hein, comme pour les signatures, il est des sujets qui permettent d’être cité dans les médias facilement, n’est-ce pas…
Questionnaire de l’Elysée. Elle n’y avait pas eu droit la première fois. Elle mange dans un petit restau portugais à côté de son QG à Nanterre. Elle a le sens de la formule (de Hénin-Beaumont à Bruxelles, « Tout va changer »…). Elle est intransigeante mais courageuse. Bon, on a pas découvert grand-chose, quoi que.
Le Révélateur de campagne ensuite. On commence à connaître la mécanique. Là c’est drôle parce qu’en plus Marine Le Pen, elle imite bien Dalida. Et que cette fois, ils montrent sur le grand écran derrière elle Jean-Luc Mélenchon qui la regarde, en remettant ses lunettes. Peut-être que les fois d’avant, ils montraient aussi les débatteurs, mais je m’en rappelle pas. Là, ça marque. Révélateur de campagne donc. Elle retourne bien les questions auxquelles elle ne veut pas répondre, Marine Le Pen. Elle maîtrise très bien l’exercice. On a encore plus hâte de la voir débattre avec Mélenchon, du coup. Eh oui, ça y est, j’y reviens, c’est Mélenchon. Je peux pas m’empêcher. Et voilà-t-y pas qu’on découvre dans ce fameux Révélateur de campagne que Marine Le Pen, elle maîtrise mieux le langage économique et les graphes que François Lenglet. J’en suis tout chose. Mais bon, on peut pas dire qu’elle porte mieux la cravate. Ouf, on est sauvés. Et à notre grande surprise, dès la première séquence, on est en retard sur l’horaire. Je vais avoir du mal à me lever, demain, moi… Mais c’est bien, parce qu’à la fin, on a quand même droit à la première pique contre Mélenchon… Ça promet !
Et là, deuxième séquence, c’est François Lenglet. Il a dû être briefé pour ne pas faire d’ombre à David Pujadas, parce que sa cravate est moins fun que d’habitude. Alors que celle de Pujadas est plutôt élégante. Elle est bêtement bleue, la cravate de François Lenglet. Un joli bleu, certes, mais un bête bleu. C’est décevant. Mais au moins il ne nous déçoit pas sur les graphes. Ni sur sa capacité à faire répondre les invités à côté de la question posée. Depuis qu’il est à Des Paroles et des Actes, François Lenglet, il n’a jamais réussi à avoir de réponses à l’ensemble de ses questions. Je tiens pas un compte précis, mais je doute même qu’il y arrive pour la moitié de ses questions. Alors soit il les choisit très bien, ses questions, soit très mal. Au choix. J’dis ça, j’dis rien. Donc même si elle a envie de dire des choses aux Français et qu’elle renvoie Lenglet dans ses cordes parce que lui, il est même pas candidat, hein, alors qui aurait envie de l’écouter, elle répond souvent à côté. Parfois elle répond carrément sur autre chose, parfois elle répond de façon tellement tangentielle, que si il l’interrompt pas, Lenglet, comme elle s’en plaint d’ailleurs, eh ben on s’en rendrait pas compte, qu’elle répond pas.
J’en finis par perdre mon latin et même par écrire comme une tenancière de bar. Il faut que je me reprenne. Vous m’avez suivi, jusque là ? Parce que moi je suis pas sure de m’être comprise…
Inutile de dire que le timing, pendant ce temps-là, il prend la tangente encore plus que Marine Le Pen quand elle répond à François Lenglet. En moins d’1h, on a déjà plus de 15 minutes de retard. Ça ressemble presque à un programme économique de candidat, ces calculs.
Et en plus de déborder du timing habituel, ils mettent un Duel en plein milieu. Ah ben non, moi j’attendais Jean-Luc Mélenchon ! Là, on a droit à Henri Guaino. Remarque, ça peut être intéressant, vu ce qu’elle met à Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen. Et puis si il parle comme il écrit, Guaino, ça devrait au moins être dans une langue intéressante.
Et il ne me déçoit pas, Guaino. Sa première question, certes longue et un peu alambiquée, est bien amenée. Et ensuite, c’est marrant, on parle d’immigration. Entre un représentant officiel du gouvernement et la candidate déclarée à la présidentielle du Front National, je m’y attendais pas. Marine Le Pen en profite, comme avec François Lenglet, pour montrer que c’est une bosseuse. Elle a préparé ses entretiens. Elle a même ressorti le bouquin de Guaino d’il y a 14 ans. Je suis pas sure qu’il soit encore même édité, mais elle, elle l’a trouvé, lu, annoté, et elle le cite. Et elle lui dit en gros qu’on n’a pas le droit de changer d’avis en 14 ans. C’est vrai, le monde autour de nous n’a pas changé, en 14 ans…
Bon, vers la fin, ils nous perdent un peu avec les milliards de la Grèce. C’est vrai, les milliards de la Grèce, je décroche. Même Cher-et-Tendre, qui jusqu’ici avait réussi à ne pas sombrer dans le sommeil qui accable les jeunes parents que nous sommes dès 21h45 (horaire déjà largement dépassé puisqu’aucun timing n’est respecté, mais que fait le CSA ?), commence à piquer du nez gentiment. Pourtant on devrait s’y intéresser, aux milliards de la Grèce, je sais. Mais j’ai pas le temps de commencer à essayer de comprendre que Marine Le Pen nous réveille avec une de ces envolées lyriques dont elle a le secret.
Bon, ça y est, c’est fini. Marine Le Pen le remercie beaucoup, d’ailleurs, elle fait une deuxième petite pique à Mélenchon.
Mais Mélenchon, c’est pas tout de suite, là c’est Pure Politique, c’est Namias. Parfois on apprend des trucs, avec Namias. Par exemple, Marine Le Pen est contre le permis à points. Je ne le savais pas. Donc j’ai appris un truc. Pas sûr que cela influence mon vote d’Avril prochain, mais au moins, là, je le sais. Il faudrait que je vérifie la position des autres candidats d’ailleurs. Elle est pas pour l’éolien, elle est pour la recherche. Elle est pour un service civil, pourquoi pas avec les femmes, et pour un audit de la vente du patrimoine immobilier au cas où qu’il y aurait eu des bénéficiaires qu’il n’y aurait pas dû avoir. Seulement pour les 5 années qui viennent de s’écouler. C’est pas ciblé, ça, au moins. Après, Namias, il lui pose des questions sur la géopolitique. Et là, Marine, elle nous explique que dans la vraie vie, ce n’est pas les gentils contre les méchants. Et que donc parfois les tyrans sont nécessaires à éviter d’autres tyrans encore pires. Ou un truc du genre, je suis pas sure d’avoir compris, elle a cité Bernard-Henri Lévy et là j’ai eu une irrépressible envie d’aller fumer une clope. Donc j’ai dû décrocher un peu. J’ai vaguement entendu qu’elle n’était pas inhumaine et qu’elle maintiendrait les soins en cas de maladie qui mette en danger de mort, mais pas la scolarisation des enfants, pour les immigrés illégaux.
Une troisième pique à Jean-Luc Mélenchon sans le citer, et elle repart. Pour finir sur l’absurdité de la LICRA. Et Pujadas laisse parler Namias encore une fois, alors que Twitter s’agite sur le fait que Mélenchon a quitté sa loge. On trépigne. On s’en fout, du Premier Ministre de Marine Le Pen, et elle en profite pour faire un laïus sur la République et la Démocratie. Les majuscules ne sont pas de moi, elles s’entendent très distinctement.
Ouf, enfin, ça y est, Jean-Luc Mélenchon est annoncé. Cher-et-Tendre n’a pas tenu, le débat sur les milliards de la Grèce a eu raison de lui, il va regretter d’avoir manqué cela, je suis sure. Parce que dès la première question, Marine Le Pen ne répond même pas à Jean-Luc Mélenchon (elle lui a dit bonsoir, quand même, bien obligée, il l’a dit le premier). Elle s’adresse à David Pujadas, le compare au Paul Amar de la grande époque des gants de boxe. Il aime pas cela, Mélenchon, qu’elle ne lui parle pas directement. Sans compter qu’elle l’ignore tellement et parle de l’idée du débat entre eux, se plaignant d’un traitement différent pour elle par rapport aux autres candidats, ce que dément avec calme mais fermeté David Pujadas. Elle finit par se tourner vers Mélenchon pour d’abord lui dire qu’ils ne jouent pas dans la même cour, en gros. Puis qu’il a un style violent qui ne lui plaît pas. Elle sort ses petites fiches (toujours bien préparée, Marine Le Pen, elle a même noté les dates). Elle n’a toujours pas répondu à la question, d’ailleurs, ce que Mélenchon essaie de lui rappeler. Elle cite ses 3 raisons de ne pas débattre avec lui. Mélenchon reste calme, cependant. Il ajoute même « double hypocrite » à la liste des injures et autres « semi-démente » qu’elle lui avait citées en début de débat. Elle ne s’en va pas, pourtant. Elle demande des excuses à Mélenchon pas en son nom propre, mais au nom des Français qui votent pour elle, bien sûr. Et lui dit aussi qu’elle acceptera de débattre avec lui s’il s’engage à ne pas appeler à voter pour Hollande au deuxième tour. Mélenchon ne se démonte pas, pourtant. Il débat « tout seul », et plutôt très bien, d’ailleurs. Je ne suis pas sure que cela lui porte préjudice, alors que Marine Le Pen, elle, n’assume pas de partir (ce qui aurait pu être un encore plus grand moment de télé), puisqu’elle le dit, c’est « son émission ». Elle reste donc là à lui laisser la parole, à intervenir de temps en temps pour s’adresser à David Pujadas, à lire La Voix du Nord, voire à faire des mots croisés quand la caméra ne la filme pas par dessus, qui sait ? En tous cas le calvaire est fini pour elle, là on a pas trop dépassé le timing.
On finit donc par les Droits de Suite. FOG, habitué du genre. Hélène Jouan, itou. C’est Hélène qui s’y colle en premier. Puis FOG. Personne ne reprend les questions de Jean-Luc Mélenchon. En tous cas pour l’instant. On parle du concept de patriotisme social. Des abattoirs halal. Encore. On en a tellement parlé que j’ai pas publié mon billet sur l’Envoyé Spécial qui a ouvert la brèche à cette déformation. Pas voulu m’embringuer dans ce débat. Et m’y voilà encore plongée. Non, je ne débattrai pas sur le halal. Ça tombe bien, c’est le soir des non-débats. Heureusement, Hélène Jouan la lance (enfin !) sur les questions de la femme. Par la tangente, elle aussi, sans attaquer de front sur la question de l’IVG, mais sur le salaire parental. Et c’est David Pujadas qui ose (enfin !) reposer la question de Mélenchon sur l’avortement « de confort ». La réponse est bizarre. D’abord elle ne l’a jamais dit, ensuite elle l’a pas dit la première, enfin, elle se réserve le droit de faire ce qu’elle a dit au début de la réponse qui n’était pas dans son programme. Pas clair. FOG la sauve d’un réel droit de suite pour le coup, en la relançant sur l’économie. Dommage. Et s’entend dire qu’il fait la propagande d’une fausse idée. FOG, un leurre aussi, alors ?
Elle n’en finit pas de répondre, sur l’économie, Marine Le Pen. Elle cite même François Lenglet. Elle refait une passe de pub pour son bouquin. Elle cite même David Pujadas, qui en est tout heureux. Et il est déjà 23h30, et je dois me lever tôt demain, comme tous les jours, parce que Bébé, il sait pas que ce soir, y’avait un débat-sans-débat à ne pas rater pour ne pas avoir l’air bête à la machine à café demain. Pas le temps de voir la fin, moi. Je suis une DigitalMum, mais une WorkingMum aussi quand même. Et surtout une Mum.
Alors je conclurai pas.
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