#Jour2… ou 1 ? Ou 1/2 ?

début de confinement, allées vides

Donc hier c’était le #Jour2 de Petit d’Homme à la maison, et #Jour1 (enfin, #Jour1/2 parce que ça ne commençait qu’à midi) du confinement. Ça va être pratique pour tenir les comptes, tout ça…

Bref, hier c’était mardi. Deuxième jour des devoirs prévus par le maître de Petit d’Homme. Deuxième jour de Cher-et-Tendre sans accès à sa salle de gym. Deuxième jour de télétravail.

Elle m’énerve, la directrice, vous allez vous en rendre compte…

Bon, je vais prendre #Jour2 finalement.

Pour éviter d’avoir à imprimer 3 attestations sur l’honneur (d’ailleurs, en faut-il pour les enfants mineurs ? au rythme de 1 par jour par personne, quelqu’un a-t-il calculé l’impact écologique ?), nous avons décidé de prendre l’air avant l’heure fatidique de midi imposée par le gouvernement et enforcée par la préfecture. Petit d’Homme et moi n’étions pas sortis lundi, Cher-et-Tendre n’avait fait ce matin que quelques allers-retours sur son tapis de yoga avec sa roulette (un instrument de torture qui permet de faire les abdos allongé comme pour faire des pompes, en allant et venant, les mains sur une roue d’unicycliste) donc ne tenait pas en place, bref, on a décidé de faire une grande balade. Vraiment grande. Genre on est allés à 1,5 km de chez nous (dixit Google Maps ce soir, j’avais pas vérifié avant), à pied, et on est revenus (ben oui, on allait pas rester dehors sans les papiers obligatoires). À vrai dire, on avait une destination : une boutique d’alimentation spécialisée qu’on avait peur de trouver dévalisée de ce qu’on cherchait. Mais surtout, on voulait prendre l’air, et marcher un peu.

C’est fou comme cette épreuve (parce que ne nous voilons pas la face, on adore nos conjoints, nos enfants, tout ça mais rester 24/24 avec eux reste une épreuve) nous fait apprécier les petits plaisirs. Même Petit d’Homme, qui n’est pas fan de la marche, et qui peste tous les dimanches quand on va vers le même endroit à cause de la distance, ne râlait pas.

Bien sûr, on en a profité pour regarder les gens. Enfin, quand il y en avait. C’est bizarre cette impression de fin du monde dans les rues. D’ailleurs, depuis quelques jours, j’ai cette chanson là en tête. Si vous n’êtes pas fan (mais alors fan absolu) de Lelouch ça ne vous dira rien, mais je vous la partage quand même, vous me direz si ça ne vous trotte pas en tête après. Et si vous avez des enfant du bon âge (ce n’est pas encore le cas de Petit d’Homme), profitez du confinement pour le revoir avec eux, c’est toujours aussi sublime. Et pédagogique. Et sublime.

Pourtant, à certains endroits, il y avait encore foule. Et même foule compacte (nous ne sommes pourtant passés ni par la gare ni par l’aéroport). Comme devant le centre commercial de la place des Grands Hommes où la sécurité bloquait l’accès (enfin, laissait passer au compte-gouttes) mais ne faisait pas la police à l’extérieur. Les gens sont fous. Mais ce n’est pas l’objet du billet du jour.

Donc toute cette introduction pour vous raconter le vrai sujet, l’organisation de la vie à la maison, en confinement, en télétravail, et en télé-école. Et justement, je voulais en parler, de la télé-école (c’est mon blog, j’invente des mots si je veux). Parce que le ministre n’arrête pas de dire que tout est organisé, je vois passer pas mal de tweets de parents et profs sur les soucis de connexion aux plateformes mises en place, mais Petit d’Homme, il n’a aucune connexion. Aucun code. Nichts. Nothing. Nada. Zilch. Niente. Rien quoi, au cas où vous ne seriez vraiment pas polyglotte.

Quand on a reçu un mot de la directrice vendredi soir nous prévenant que les enfants avaient du travail pour 2 jours dans leurs agendas (ça pourrait faire un sujet de billet, cette histoire d’agenda et pas de cahier de texte, mais bon, pas là), et qu’on recevrait des instructions lundi ou mardi, je ne me suis pas inquiétée. Sortir 12 millions de login-mots de passe sur une seule journée de classe (qui finit à 16h30), ça aurait été un exploit tel qu’on aurait dû confier les rênes de la transformation digitale de pas mal d’entreprises à l’Éducation Nationale. J’attendais sereine les instructions, que j’imaginais sous la forme d’un identifiant de connexion à une des plateformes, avec des horaires prévus d’échange avec le maître pour qu’il donne les nouveaux travaux. Et permette aux enfants de se voir un peu entre eux aussi. Pas forcément sur toutes les heures normales de classe, non, les enseignants ont aussi des enfants, mais au moins 1h par demi-journée, voire même par jour, pour un peu de socialisation, d’encadrement par un professionnel, et soyons honnêtes, pour nous permettre de souffler aussi.

Que nenni. Décidément, après le bureau de vote sans le gel et le marquage au sol (j’ai beaucoup tweeté à ce sujet), j’ai droit à la classe sans lien ni rien. Chat noir du confinement je suis. Parce qu’hier soir, deuxième email de la directrice, qui prévient que chaque enseignant va prendre contact avec sa classe, et donner chaque jour des travaux à faire « en autonomie« , comme en classe. Je vous ai sélectionné les bonnes feuilles :

Vous recevrez régulièrement une programmation du travail à effectuer. Il est possible que certains élèves réalisent très rapidement le travail demandé. La prise en charge d’une classe n’est pas la même qu’une relation duelle avec un seul élève.

Là, lisez en filigrane : votre enfant ne sera pas occupé toute la journée. Débrouillez-vous le reste du temps pour l’occuper vous-même.

Notre objectif est que vos enfants puissent travailler en autonomie à partir de nos indications, comme ils le feraient en classe. Votre rôle sera d’aider vos enfants à doser raisonnablement la quantité de travail journalière, à gérer leur temps, à aider à la planification du travail et de les aider à se corriger et à comprendre leurs erreurs à partir des corrigés que nous vous enverrons.

Ça c’est la séquence « déculpabilisation ». Vous n’êtes pas obligés de rester à côté de votre enfant quand il travaille. Mais un peu quand même. Mais vous pouvez essayer de vous éloigner. Parce que c’est connu, un enfant va réagir à un parent qui fait autre chose pendant qu’il travaille tout seul de la même manière qu’avec un maître occupé avec un autre élève dans une classe pleine.

Ce temps si particulier est l’occasion de partager en famille des jeux de société, de stratégie, à se poser et à développer la créativité. Veillez à conserver une routine, essayez de proposer une activité physique de temps en temps et dans la mesure du possible, limitez les temps d’écran.

Ça c’est le pendant de la séquence « déculpabilisation », c’est-à-dire la séquence « culpabilisation », « responsabilisation », saupoudré de « vous êtes des parents b@#%!, assumez vos gosses. C’est pas parce que Orange, Canal, et plein d’autres plateformes de contenu passionnant vous offrent les accès que vous pouvez caler les enfants devant toute la journée. »

J’adore quand la directrice de l’école me donne des leçons de parentalité. Surtout dans le même temps qu’elle nous annonce une démission totale (ou presque) du système public alors que son ministre de tutelle répète à l’envi que les enfants ont cours à distance. Mais la cerise sur le gâteau : à ce soir, toujours aucune instruction reçue de l’enseignant de Petit d’Homme. Il nous reste la fin de la géométrie pour demain mercredi (après 2h de vocabulaire et d’orthographe, on n’a fait que 5 des 6 pages de géométrie prévues aujourd’hui, que le parent qui n’a jamais fauté me lance le premier iPad), et après ? Le jour d’après ne sera pas le jour d’avant, OK, mais encore ?

Dans le même temps, Magic Makers m’a déjà envoyé un mail pour assurer l’atelier hebdomadaire de code de Petit d’Homme à distance demain après-midi. On a gagné 1h de tranquillité…

Pendant ce temps, que faisait Cher-et-Tendre alors ?

Il a alterné entre joie et frustration. Joie de voir Roland Garros annulé pendant que Roger se fait opérer (à croire que le Covid19 est une aubaine faite exprès), et frustration que Micromania soit fermé. Parce que ça devrait être considéré comme commerce essentiel, Micromania. Surtout quand on a pré-commandé Animal Crossing en boutique vendredi dernier (il ne m’écoute jamais quand je lui prédis l’avenir, pourtant il devrait le savoir que je me trompe jamais rarement), et déjà payé. Donc annuler est impossible, aller le chercher impensable (et illégal de surcroît), et le commander sur Internet reviendrait à le payer 2 fois. Finalement, heureusement qu’il y a eu l’annonce de l’annulation de Roland Garros pour le distraire un peu. Parce que Petit d’Homme comptait bien dessus aussi (Animal Crossing, je veux dire. Pas l’annulation de Roland Garros, ça il s’en fout un peu). Et que Cher-et-Tendre n’a pas bien écouté hier soir sur France 2 quand Michel Cymes disait de ne pas passer son stress à ses enfants pendant cette période compliquée.

Je suis mauvaise. Cher-et-Tendre a fait les vitres du salon et de la salle à manger pendant que j’accompagnais l’autonomie de Petit d’Homme sur ses devoirs (c’est-à-dire que j’étais à table avec lui, à relire toutes les 5 minutes, et lui demander de corriger ses fautes d’inattention, ou vérifier sur Wikipédia si les haricots étaient un légume à graines ou à feuilles. C’est à graines, au cas où vous vous posiez la question ou avez un enfant en CE2). Parce qu’on s’est dit qu’on allait profiter (sic) de cette période pour faire des trucs de rangement/nettoyage de l’appartement qu’on prenait jamais rarement le temps de faire, une pièce à la fois. D’ailleurs demain on vide tous les placards et tiroirs de la cuisine. Vous devez déjà avoir hâte du billet de demain matin, non ?

Et vous, c’est quoi votre super idée de projet commun pour ne pas devenir fou pendant le confinement ?

Photo by John Cameron on Unsplash (toujours dans « Current Events », une mine d’or !)

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