Porosité ambiante

C'est quand même compliqué, ce qui nous arrive

Depuis le début du confinement, nos vies personnelles sont complètement chamboulées par de nombreux sujets : l’anxiété naturelle liée à la situation sanitaire – pour soi et ses proches-, la promiscuité permanente avec les autres membres de son foyer – on peut les aimer plus que tout mais ne pas vouloir passer chaque seconde avec eux pour autant -, le nouveau rôle d’enseignant que nous fait endosser le concept d’école à la maison – ma fameuse « télé-école »-, et bien sûr les impacts de nos vies professionnelles sur nos vies personnelles.

Au sujet de nos vies professionnelles, nous ne sommes pas tous impactés de la même façon.

Pour ceux qui sont au chômage partiel, certes, il n’y a pas intrusion directe du travail dans la vie privée. Mais l’absence d’activité professionnelle, couplée aux inquiétudes liées à la pérennité de son job post-confinement et les pertes actuelles et réelles de revenus a forcément un impact psychologique important.

Pour ceux qui travaillent, les fameux « au front », qu’ils soient personnel soignant, postier, livreur, agent de sécurité ou de nettoyage, éboueur, technicien de réseau télécom…, ils doivent vivre avec la pression de faire tourner la baraque, la responsabilité de pallier aux déficiences du système – conjoncturelles à cause d’absentéïsme ou structurelles à cause de la situation inédite-, et la peur de faire rentrer dans leur foyer le virus.

Pour ceux qui télé-travaillent, il s’agit de jongler deux emplois du temps et deux espaces physiques de façon décorrélée dans le même espace-temps partagé, sans se perdre ni se sentir écartelé.

Je suis de ceux-là, et j’ai la chance d’avoir un peu plus d’espace que ces cadres parisiens qui ont placé leur ordi de bureau au bout de la table de la salle à manger. Mon bureau est certes sous les toits avec juste un Velux, mais il a une porte, et l’absence de distractions à la fenêtre n’est pas plus mal.

Des soucis de concentration

Parce que les distractions ne manquent pas. Petit d’Homme monte me poser des questions sur sa géométrie. Doudou miaule à la porte pour venir faire un câlin. Cher-et-Tendre doit absolument savoir ce que j’ai envie de manger ce soir dès 10h30 du matin. Si on ajoute à tout cela le fait que la buanderie est la porte à côté et que je suis la seule à entendre les bip bip de fin de cycle de lavage ou du sèche-linge, que ma rigueur naturelle m’empêche de laisser dans les machines plus de 5 minutes après le fameux son pour que ça ne moisisse pas et que ça soit le moins froissé possible – la femme de ménage étant en chômage partiel-, on comprend qu’il m’est difficile d’avoir des plages de concentration continues de plus de 30 minutes sans interruption.

Parce que je ne sais pas chez vous, mais chez nous les machines tournent à plein régime. On fait des lessives. Beaucoup de lessives. Les torchons qui servent à désinfecter les moindres surfaces et emballages. Les serviettes, peignoirs, et autre essuie-mains qu’il faut laver plus fréquemment au cas où on aurait laissé du virus dessus après s’être lavé les mains. Les draps, comme toutes les semaines. Et les vêtements, aussi, parce que même en confinement, Cher-et-Tendre a besoin de 2 tenues par jour – avant, c’était 3-, vu qu’il fait de la muscu tous les matins. Et que Petit d’Homme a décidé de passer son temps de jeu à se traîner par terre sur le sol qui même désinfecté régulièrement, laisse des traces sur ses pantalons – ah oui, j’oubliais, on lave aussi donc des serpillères.

Le point positif d’avoir le bureau à côté de la buanderie, c’est qu’on a une buanderie, justement. Le grand luxe de mon changement de vie. À chaque nouvelle visite depuis Paris, quand je faisais visiter l’appartement bordelais, je ne manquais pas de préciser que c’était la pièce qui avait le plus changé ma vie par rapport à notre logement précédent. La salle à manger ne ressemble plus aux buanderies chinoises de Lucky Luke.

On avait des bidons et des bidons de lessive achetés lors de la dernière promotion chez Lidl. On tient encore 1 à 2 semaines à ce régime là. Et puis après, c’est Cher-et-Tendre qui fait les courses, de toutes façons.

Et il fait suffisamment de muscu pour en rapporter quelques bidons la prochaine fois.

Photo by Charles Deluvio on Unsplash

Pour vous abonner au podcast

Revues (et Corrigées) est disponible sur Apple PodcastsGoogle PodcastsSpotifyRadio PublicBreakerPocket Cast, Overcast, Anchor, Bullhorn, Podcloud et Podcast Addict

Si vous appréciez lire ce blog ou écouter le podcast, vous pouvez m’offrir un café ou une coupe de champagne. Et laissez moi un message quand vous le faites, que je puisse vous inviter à en boire un vrai en terrasse !