Est-ce que vous avez vu les articles et les publications sur les réseaux sociaux en ce moment ? À ma droite, pléthore d’articles sur des médias plutôt sérieux qui relatent des avis médicaux apparemment étayés sur le fait que finalement, les enfants ne seraient pas autant vecteurs que ce que l’on pensait, limite même ils ne seraient pas atteints – exceptions exceptées, bien sûr. À ma gauche, des parents en plein refus de renvoyer les enfants à l’école par peur qu’ils n’attrapent le Covid19 parce qu’incapables de bien respecter les gestes barrières.
Ma première réaction : si les parents ont peur que les enfants ne respectent pas les gestes barrières, c’est bon signe, ça veut dire qu’eux – les parents – prévoient de les respecter. C’est plutôt rassurant parce qu’on lit aussi beaucoup d’articles sur les rebelles du confinement qui se donnent rendez-vous pour des apéros entre voisins ou des date Tinder dans les supermarchés.
Ma deuxième réaction : à quelle date alors ces parents-là prévoient-ils de renvoyer leurs enfants à l’école ? Parce que le vaccin, c’est pas pour tout de suite. Même si on ne sait toujours pas grand chose, on sait cela.
Ma troisième réaction : est-ce que les médias ont été mandatés pour proposer des articles de ré-assurance pour éviter justement que les parents ne gardent leurs enfants à la maison ?
Bien sûr, les médias sont censés être en résonance avec les préoccupations des gens. C’est leur boulot. Mais quand il n’y a qu’un seul sujet de pré-occupation pour la planète entière subitement, ça saute encore plus aux yeux. J’ai l’impression que les journalistes lisent dans mes pensées, ça fait peur. Mais ça répond à mes interrogations. Ou le plus souvent a minima ça les partage. Ce qui est déjà rassurant en soi. Parce qu’on a assez de raisons de penser qu’on perd la boule en ce moment, sans se demander si on ne se fait pas des noeuds au cerveau pour pas grand chose. C’est le fait de ne pas savoir, on a décidément pas l’habitude…
Comme nous sommes en confinement, j’ai peu de gens avec qui échanger sur ces réactions, donc je partageais ce matin mes interrogations avec Cher-et-Tendre. Qui lui comprend les parents et se pose aussi des questions au sujet de renvoyer Petit d’Homme à l’école. WTF ?????
On adore ne pas être d’accord, mais il y a des limites…
Quand on a décidé de réfléchir à la possibilité d’essayer d’avoir une petite ou un petit d’homme, Cher-et-Tendre et moi avons passé beaucoup de temps à discuter de beaucoup de sujets pour vérifier si nous étions parento-compatibles. Vraiment beaucoup de temps, et vraiment beaucoup de sujets. Je vous rappelle qu’on est très très différents, donc c’était important d’anticiper différents cas de figure. Mais j’avoue qu’on n’avait pas abordé l’hypothèse d’une pandémie pas trop grave mais un peu quand même, dont on ne connaîtrait pas vraiment les mécanismes, qui nous obligerait à rester confinés chez nous pendant des semaines, et sur laquelle les scientifiques du monde entier travailleraient en même temps. C’est pas faute de lire des dystopies pourtant – pour moi, Cher-et-Tendre n’est pas fan du tout -, mais généralement les dystopies ne présagent pas d’un choix. On fait partie des miraculés ou des autres. Là, c’est un peu plus complexe…
Donc me voilà à faire lire à Cher-et-Tendre les fameux articles qui disent que les enfants sont peu porteurs, peu contagieux, et peu à risque, surtout en-dessous de 10 ans – le cas de Petit d’Homme. À lui rappeler que si les enfants étaient si contagieux que cela, alors le corps enseignant serait fortement touché. À espérer que Flint Dimanche parlera de cela demain, pour débroussailler cet épineux sujet, voire nous départager…
Pourquoi je tiens à renvoyer Petit d’Homme à l’école ? D’abord parce que je pense que les enfants ne craignent pas grand chose. Je ne souhaite pas le faire se balader dans les maisons de retraite, ni le laisser dehors en contact avec des gens qu’il pourrait potentiellement infecter plus que nécessaire, mais je pense sincèrement qu’il ne risque pas grand-chose. C’est l’inverse complet de Cher-et-Tendre qui est en panique que Petit d’Homme ne succombe dans d’affreuses souffrances et devienne le premier cas répertorié d’enfant de moins de 10 ans victime du Covid19. Mais sur le rapport à la maladie, on est très différents aussi.
La deuxième raison, et sans doute, si je suis très honnête avec moi-même, et vous donc, la plus importante, c’est parce que Cher-et-Tendre a déjà ses billets de train pour repartir bosser à Paris mi-Mai. Alors même qu’il n’est pas sûr encore de pouvoir travailler. Personne n’est encore sûr de rien. Et que le confinement à 3 c’est sympa, même plus sympa que ce que j’imaginais, mais que je ne veux pas porter la charge physique de Petit d’Homme toute seule à la maison pendant que lui bosse à 600 kms de la maison.
La charge mentale, déjà, ça suffit.
Photo by Feliphe Schiarolli on Unsplash

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