À la choco-addict qui m'a permis d'y voir plus clair
L’effet Hawthorne, c’est le fait de se comporter différemment lorsqu’on est observé. Il est communément admis par exemple – mais pas complètement scientifiquement prouvé – qu’on est plus productif lorsqu’on est observé en train d’exécuter une tâche simple, et moins productif lorsqu’on est observé en train d’exécuter une tâche complexe par exemple. L’effet Hawthorne a d’autres impacts, comme se sentir mieux si on fait partie d’un panel de test en recherche médicale sans que cela soit visible dans les symptômes à proprement parler.
De la même façon, l’effet Hawthorne va aussi être à l’oeuvre quand vous entrez dans un endroit atypique qui va altérer votre façon d’être : timidité dans un laboratoire ou le hall d’un palace, se tenir plus droit à table dans un restaurant « classe », sourire plus ou se tenir moins avachi quand on sait qu’on est filmés par exemple…
Alors non, je ne vais pas vous parler de l’effet Hawthorne sur les patients du Docteur Raoult. Je me suis rendue compte aujourd’hui que j’en étais complètement victime… À cause de vous en fait – mais je ne vous en veux pas.
Le prix du succès ?
Quand j’ai (re)démarré ce blog, c’était parce qu’écrire est un exutoire qui m’a maintes et maintes fois soutenu à des périodes étranges de ma vie – pas des périodes « malheureuses », loin s’en faut, puisque j’ai par exemple beaucoup écrit sur l’arrivée de Petit d’Homme et mon apprentissage de la maternité, période immensément joyeuse mais pour le moins différente de ma vie d’avant… Juste des moments de transition, pour gagner en distance, pour ne pas perdre ma lucidité, quand on peut se laisser submerger par les émotions intenses de la nouveauté ou de l’incertitude. La situation actuelle correspond évidemment à cela et c’était donc naturel de reprendre la plume, ou plutôt le clavier, le 17 mars dernier.
Mais jusqu’au mois dernier, ce blog n’était que cela, un blog. Avec un lectorat tout petit, composé de fidèles lecteurs / lectrices parmi mes proches, un sorte de lettre à chacun d’entre eux que je connaissais personnellement en fait. Le podcast a changé les choses drastiquement.
Très vite, grâce au soutien de l’équipe qui m’a suggéré de mettre ces écrits dans ma voix, qui s’est rapidement fait le relais de mes enregistrements, je me suis retrouvée à recevoir des messages d’encouragements de personnes que je ne connaissais pas, même de loin.
Est-ce que cela a changé la façon dont je me livre, dont j’écris ? Sans aucun doute. Ça a a minima augmenté mon anxiété à être lue ou écoutée, à répondre aux attentes. Ça a transformé un objet personnel qui servait à coucher sur le papier des sentiments complexes dans le but de m’aider à prendre du recul en objet public, destiné à plaire à d’autres. Le prisme est complètement différent. Et du coup le fait de me savoir observée m’influençait, voire me gênait, dans le choix des sujets, la fluidité des angles, la variété des styles…
Et puis zut
Je n’ai jamais été sensible aux vanity metrics chères aux influenceurs de réseaux sociaux, pourtant. J’ai juste peur de décevoir, parce que je les trouve tous super, ces auditeurs inconnus qui tout à coup me laissent un message sur Twitter. Alors pour éviter la thérapie de déconfinement, qui guette déjà beaucoup de monde à cause de beaucoup de sujets, j’ai donc décidé de m’en ficher.
Ne m’en veuillez pas, mais cette chronique n’aura pas plus de ligne éditoriale qu’avant, sera tour à tour drôle ou plus nostalgique, parfois surprenante, parfois d’une banalité affligeante, juste en résonance avec mon humeur et mes préoccupations du moment.
Vous voilà prévenus. Je reviens aux fondamentaux, et en fait, c’est cela qui vous a plu au départ, non ?
Photo by JOHN TOWNER on Unsplash

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