D'habitude, j'en parle plus dans le milieu professionnel.
Je ne suis pas une grande spécialiste des biais cognitifs, mais mon métier m’a confronté de nombreuses fois à leurs effets, voire même à profiter de leur influence pour passer un message.
Exacerbés par la crise ?
Je ne sais donc pas si l’anxiété ambiante a un effet d’amplification qui pourrait justifier que je les vois partout en ce moment. Ou si c’est simplement l’effet Baader-Meinhoff qui me fait penser qu’ils sont partout, vu que je manipule la notion régulièrement avec mes étudiants et mes clients – et hop, un biais en action !
Pourtant, tout dans cette crise me ramène à ces biais cognitifs : médias, opposants politiques, postures des institutions, comportements individuels, jusqu’à Cher-et-Tendre et Petit d’Homme dans notre vie confinée.
Les plus évidents
Même si vous ne maîtrisez pas bien la notion, vous connaissez sans doute le biais de confirmation et le biais de croyance. Le premier consiste à discréditer tout ce qui ne va pas dans le sens qu’on pressent correct, le deuxième à ignorer des erreurs de logique si la conclusion est conforme à nos attentes. Ça vous rappelle quelque chose ?
Le plus amusant, c’est le biais d’auto-complaisance, qui consiste à s’attribuer le succès de ses réussites et à blâmer des facteurs externes pour ses échecs. Un chef d’Etat en est devenu l’égérie absolue, je n’ai pas besoin de vous préciser qui, n’est-ce pas ?
L’illusion de corrélation, qui consiste à percevoir comme reliés des évènements qui ne le sont pas ou dont la relation est faible, est bien évidemment perceptible à chaque fois qu’on découvre de nouveaux symptômes. Un travers dont je parlais hier, parfois de plus par des journalistes ou personnalités. L’histoire ne dit pas si c’est à dessein ou pas…
Enfin, l’effet Dunning-Kruger, qui fait penser aux personnes moins compétentes sur un sujet qu’elles le maîtrisent, est en pleine action sur plus de 60 millions de nos compatriotes, comme à chaque Coupe du Monde, d’ailleurs.
Les plus subtils
Le biais d’ancrage, qui est la tendance à utiliser la première information recueillie comme référence, joue certainement un rôle par exemple dans le fait que beaucoup de gens n’acceptent pas les doutes levés sur le réel bénéfice du traitement à l’hydroxycholoroquine. Cette attitude relève aussi du biais de traitement efficace – notre tendance à préférer les choses simples aux choses complexes à appréhender, comme du biais d’effet de mode ou de pensée de groupe. Cela peut aussi être la conséquence d’un biais de l’illusion de contrôle, pour se raccrocher à la possibilité de gérer la situation…
Il y en aurait d’autres…
Mais j’avais promis de vous donner une bonne nouvelle par jour, et je me suis rendue compte que cela faisait longtemps que je n’avais pas tenu cet engagement.
Alors en vrac :
- J’ai gagné à Mario Party contre Cher-et-Tendre et Petit d’Homme cet après-midi.
- J’ai trouvé les coordonnées des commerçants de notre marché préféré qui livrent à domicile ou presque, et Cher-et-Tendre a pu se fournir en viande et en légumes presque comme avant le confinement. Il est tellement content qu’il n’était pas fâché de perdre tout à l’heure.
- Petit d’Homme a fini sa fiche de lecture avec Mamie, et c’est pas mal du tout. On va prolonger le coaching grand-maternel à distance sur le français, ça ne lui fera pas de mal de travailler grammaire et orthographe en cette fin de cycle…
- J’ai réussi à reprendre le tricot. Ça me détend, et ça me permet de rattraper les séries que j’ai en retard. J’ai fini Homeland, je suis en train de rattraper mon retard sur Blacklist, et je suis en temps réel le Bureau des Légendes et Mrs. America. Deux séries que je vous recommande chaudement d’ailleurs, si vous avez MyCanal.
J-9 avant le 11 mai donc. J-7 avant le 9 mai. Heureusement qu’on perd toute notion du temps…
Photo by Margarida Afonso on Unsplash

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