Un nouveau « normal »…

Oui, je lis Le Monde.

Je vous disais chercher l’inspiration de ces chroniques dans l’actualité ou notre quotidien, en alternance, selon les jours. Aujourd’hui, les 2 se rejoignent. Serai-je en train de résonner avec le monde dans son ensemble ?

Pendant notre partie de Uno, je pensais à mon sujet du jour, et à quelle vitesse nous nous sommes habitués, à la fin de cette première semaine de déconfinement, à nos nouvelles pratiques : masques, eau bouillante, gel, sorties minimisées, télé-école… Et Le Monde titre :

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Presque normal donc

Le marché des quais a rouvert et on a pu s’approvisionner, et en particulier manger des huîtres. On sort dîner chez des amis ce soir pour la première fois depuis plus de 2 mois. Normal donc. On va y aller avec des masques. On a désinfecté les bouteilles qu’on va leur apporter. On ne leur fera pas la bise. Pas tout à fait normal, quand même.

J’ai lu attentivement l’article du Monde sus-cité, et je ne comprend pas le titre de ce live – peu de référence au normal, à part peut-être la brève sur les familles en bord de mer à Nice. Même la famille de Seine St-Denis en balade en forêt de Fontainebleau n’a pas l’air d’y aller souvent, ils cherchent le chemin repéré sur une carte…

Ah ça y est j’ai trouvé : les syndicats réclament plein de trucs. Des primes, des revues des 35h… Les maires demandent la tenue du deuxième tour des élections. La Russie sort des chiffres difficilement compréhensibles donc sans doute truqués.

Et dans la catégorie « nouveau normal », on trouve les messes adressées devant un parc de voitures. Comme la soirée de boîte de nuit diffusée aux infos hier soir, 2 personnes par voiture, concert de phares, et câbles de batterie à la rescousse pour les enthousiastes…

Ça va être long

Je ne pouvais pas ne pas citer l’épisode du jour de l’excellent Flint Dimanche de Benoît Raphaël. Aujourd’hui, il parle de l’échec de l’Intelligence Artificielle face à des phénomènes qu’elle n’a pas pu apprendre – en gros, l’intelligence artificielle n’est pas si intelligente que cela. Un peu comme nos blagues d’ingénieurs sur les polytechniciens qui ne savent que se référer à l’exercice précédent… Mais surtout il ouvre la question de la date de fin de cette période de pandémie.

Et il n’y a que 4 solutions :

1) Tous les pays réagissent très vite et en même temps. (…)

2) On attend l’immunité de groupe, estimée entre 40 et 70% de la population selon les modèles. Mais c’est au risque de millions de morts (…)

3) On fait traîner et on la joue guerre de tranchées en mode cache-cache confinement. A la fin, il y aura peut-être autant de morts mais, disons, euh, étalés dans le temps. Jusqu’à ce qu’on trouve un vaccin (…) 

4) L’épidémie s’arrête quand les gens en ont marre.

« En d’autres termes, une fin peut survenir non pas parce qu’une maladie a été vaincue, mais parce que les gens se fatiguent du mode panique et apprennent à vivre avec une maladie. »

Flint Dimanche #32

Je vois arriver gros comme une maison la quatrième option. Celle qui fait qu’on va apprendre à vivre avec, comme la grippe. Qu’on va apprendre de nouveaux gestes de protection, comme avec le Sida. Qu’on va parler d’une génération d’avant et d’après le la Covid19. Avec celle de Petit d’Homme qui aura vu sa vie basculer, et qui racontera à ses petits-enfants qu’avant, on sortait sans masque…

Je fais partie de la génération dont la vie a basculé avec le sida. J’entrais dans l’adolescence en même temps que les plateaux télé montraient Clémentine Celarié embrasser à pleine bouche un malade. En même temps que Coluche épousait Thierry le Luron. En même temps que les associations distribuaient des préservatifs gratuitement.

Alors Petit d’Homme, lui se rappellera le monde d’avant dans son monde. Celui avec des films sans baiser. Des pubs sans groupe d’amis attablés dans un bar. Des chansons qui évoqueront le frisson de découvrir le visage sous le masque. Des chorégraphies de groupe sans se taper dans les mains ou se toucher, Des jeux de société avec plusieurs dés pour que chaque joueur ait le sien…

C’est triste ? Je ne sais pas. C’est différent. On verra à l’usage. Mais s’il y a bien une chose que l’être humain sache faire, c’est s’adapter. Envers et contre tout et tous. Notre arrogance n’a pas de limite, c’est pas un truc de 0,15 microns qui va nous abattre, n’est-ce pas ?

Le bug de l’an 2000 aura eu lieu en 2020. Et il n’était pas informatique…

Photo by Amanda Jones on Unsplash

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