Elle commence à me courir la directrice d'école de Petit d'Homme...
J’espère que je ne vous ennuie pas avec toutes mes histoires de télé-école mais ça occupe quand même une grande partie de mes journées, cette histoire.
Nous avons reçu l’organisation officielle pour le reste de l’année scolaire, soit du 25 mai au 3 juillet. Les 6 dernières semaines de l’année, dont un jour férié (le lundi 1er juin, pour ceux qui ne suivent pas ou qui auraient oublié que la fonction publique chôme toujours le lundi de Pentecôte alors que le privé doit le poser en RTT, voire obligatoire, depuis la canicule de 2003…), soit normalement 23 jours de classe.
- Les enfants sont bien répartis dans des groupes de moins de 15, y compris ceux dont les parents ont décidé de ne pas les renvoyer à l’école. Comme ça, on peut décider de les renvoyer quand même. Mais attention, on doit prévenir le vendredi pour le lundi suivant.
- Ça fait donc 3 groupes pour chaque niveau du CP au CM2, soit 15 groupes. 5 groupes affectés au lundi-mardi, 10 groupes affectés au jeudi-vendredi….
- …mais comme il n’y a que 4 profs les lundis-mardis, et 5 profs les jeudis-vendredis, donc tous les groupes ne sont pas accueillis toutes les semaines.
- Si on décide de renvoyer Petit d’Homme à l’école, il aura droit à … 4 jours d’école. Dont les 28 et 29 mai de la semaine prochaine qui nous sont déjà enlevés puisqu’on a refusé de l’y envoyer et qu’on n’a pas le droit de changer d’avis avant vendredi 29 au soir. Auquel cas il pourra y aller les 18 et 19 juin.
- Comme beaucoup de maîtres sont absents, ils vont tous envoyer des devoirs à leur classe respective le dimanche soir pour la semaine. Les jours de présence en classe, les maîtres présents pourront aider les élèves sur ces devoirs mais ne donneront pas cours.
Donc il faut qu’on m’explique un truc : pendant le confinement, Petit d’Homme avait des devoirs grosso modo 4 jours par semaine (Bordeaux est à la semaine de 4 jours) ou presque, et nous recevions les corrigés régulièrement. Maintenant que l’école a rouvert, et qu’il aille à l’école ou pas, il aura une liste de devoirs le dimanche soir, et à nous de nous débrouiller pour les répartir dans la semaine, et aucune idée sur les corrigés.
Un peu du foutage de gueule ?
Ou beaucoup ?
Je suis matheuse de goût et scientifique de formation. Et vu mon métier dans le marketing, je sais qu’on peut faire dire à peu près n’importe quoi aux chiffres. C’est traître les chiffres. Selon les divisions choisies pour faire des pourcentages, on peut dire ce qu’on veut.
Donc quand le ministre de l’Education parle en pourcentage d’établissements rouverts, il donne un chiffre tout à fait véridique et vérifiable, je n’en doute pas un instant. Mais cela ne reflète pas la réalité du quotidien. Car il aurait fallu parler en pourcentage d’écoliers ayant retrouvé le chemin de l’école.
Et encore ! Etant donné qu’aucun écolier ne va à l’école tous les jours, sauf les enfants de parents prioritaires (enfants de soignants, policiers, pompiers, etc.) qui ont accès à une garderie pour que leurs parents puissent aller travailler, il devrait en fait parler en nombre de jours de classe par enfant par rapport à ce qu’il aurait dû avoir. Pour Petit d’Homme, c’est 12,9% (s’il avait fait les 4 jours sur les 31 du 11 mai au 3 juillet). Ça fait loin des 85% d’affichés, non ?
Je ne blâme même pas la directrice. Elle doit jongler avec 4 enseignants qui ne reprennent pas et sur les 7 qui reprennent, ce n’est pas tous les jours…
La bonne nouvelle ? On ne regrette pas notre décision.
N’oubliez pas, pas de billet demain vendredi, à samedi !
Photo by Crissy Jarvis on Unsplash

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