Le monde est un village.
Compliqué, en ce moment, d’écrire sur mes humeurs du jour. Elles paraissent bien futiles face aux événements actuels.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je ne suis pas noire. Blanche un peu mate, certes, mais pas noire. Du tout. Donc je n’aurai pas l’impudeur de dire que je les comprends. Je ne saurai prétendre connaître leurs peurs ni leurs réflexes, quand ils croisent une figure policière. Je suis comme Virginie Despentes, je remonte chercher la carte bleue ou le téléphone quand je sors de chez moi, pas mes papiers. Je ne peux pas imaginer ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ressentent, ce qu’ils vivent. Je n’ai pas débattu sur le mouvement #BlackLivesMatter la semaine dernière, parce que, franchement, quoi dire à part qu’ils ont raison ? Et ce ne sera pas le propos de ce billet non plus.
Dur de parler d’Animal Crossing. Ou de notre organisation à venir, avec le retour au travail de Cher-et-Tendre. Ou de nos soucis de vacances, ça paraît quand même limite indécent tout ça.
Le monde est un village
Un des éléments intéressants dans les récents événements, sur lequel je me sens légitime de commenter, c’est la vitesse à laquelle tout a circulé dans le monde entier. L’image qui m’a le plus impressionnée a été diffusé par Quotidien, une fresque murale à la mémoire de Georges Floyd sur une ruine en Syrie.
Quelles autres actualités ?
Après des images en boucle de soignants, malades, et autres institutions commentant le pardon, la Covid19, on a droit à des images en boucle sur les événements. À croire que l’actualité médiatique ne sait plus gérer plusieurs sujets à la fois. Comme quand on ne pouvait accéder qu’à des images en boucle des manifestations des Gilets Jaunes.
Ce matin encore, Flint Dimanche essaie de démêler pour nous les faits. Pas l’absurdité et l’ignominie de la mort de Georges Floyd, incontestables et insoutenables. Mais les chiffres assénés par les éditorialistes, les journalistes, les politiques, les chroniqueurs, sans vérification ni substance. J’y ai trouvé autant de questions que de réponses, comme d’habitude. Mais au moins ça fait réfléchir.
On a l’information qu’on mérite il paraît. J’en ai assez des images choc, des phrases provocatrices, de la volonté assumée des médias divers et variés d’appuyer sur tous les boutons émotionnels plutôt que faire appel à notre intelligence. Notre sens critique. Pour ou contre, encore. Si on ne participe pas avec les pour, on fait forcément partie des contre. Et inversement.
Le monde est un village
Et il paraît qu’il faut un village pour élever un enfant.
Pendant longtemps, j’avais interprété cela comme une invitation à exposer les enfants à une multitude d’influences, d’exemples, de modèles, pour qu’ils développent leur propre sens critique et leur ouverture d’esprit.
Pendant longtemps, j’avais interprété cela comme une incitation à respecter tous les points de vue, toutes les histoires individuelles, tous les vécus et ressentis, pour mieux comprendre les autres et apprendre à vivre ensemble.
Pendant longtemps, j’avais interprété cela comme une reconnaissance de la difficulté à élever un enfant à deux seulement – ou pire, à un – si on souhaite lui faire appréhender des histoires qui ne sont pas les nôtres.
Mais apparemment, au fur et à mesure que le monde se rétrécit et devient un village, donc, c’est un village riquiqui. Étroit. Étriqué, même. Où ne peuvent survivre que le noir et blanc des idées, aucune nuance de gris. Oui, je sais, pauvre métaphore vu le sujet du jour. Mais je n’en ai pas d’autres.
Je crois que j’ai plombé l’ambiance. J’aurai peut-être dû vous parler d’Animal Crossing, en fait…
Photo by Jessica Felicio on Unsplash

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