On touche le fond...
Le dimanche, je ne me précipite pas aussi vite que les autres matins sur mon téléphone. Le dimanche, je ne lis pas Twitter, LinkedIn, et autres Facebook au saut du lit. Le dimanche, je savoure mon café sans info, et j’attends la newsletter de Flint Dimanche pour commencer à lire. Elle était très bien, d’ailleurs, ce matin, comme d’habitude. Elle parlait de Raoult et de la polarisation idéologique et politique de la France, et elle est disponible ici. Mais je ne vais pas vous en parler. Alors qu’il y a des choses à dire.
Non, aujourd’hui je vais vous parler Hygiène-Beauté. Parce que toute ma TL bruissait d’un sujet brûlant.
Oui, on va parler de #JArreteLOréal
Je ne sais pas vous, mais je n’avais pas lu le communiqué de presse de l’Oréal vendredi. J’aurai bien aimé pouvoir m’y référer ce matin, en lisant tout et n’importe quoi sur le sujet, interpellée par le #jarreteloreal en TT sur ma TL Twitter.
Si j’ai bien compris, l’Oréal – dans la foulée d’une décision d’Unilever – a décidé de ne plus utiliser les termes « clair » ou « blanchiment » pour les produits qui… éclaircissent ou blanchissent la peau.
Je dis « si j’ai bien compris », car impossible de mettre la main sur le CP qui a mis le feu aux poudres… ni sur le site ni sur les RS du groupe. Ils ont vite rétro-pédalé apparemment…
Un dialogue de sourds
Ça m’inspire deux choses :
- Ce sont les produits de blanchiment de peau et autres éclaircissements qui sont choquants, parce qu’ils véhiculent l’idée que plus la peau est claire plus elle est « belle » (vous noterez les guillemets, je refuse d’entrer dans ce genre de débat…). Donc ne plus dire que le produit fait ce qu’il fait, mais continuer à le vendre, me paraît quand même d’une hypocrisie rare…
- Ceux qui appellent aujourd’hui au boycott de l’Oréal pour « racisme anti-blanc » – guillemets toujours… n’ont donc pas tout à fait compris le sujet. D’ailleurs, l’Oréal n’aurait pas annoncé enlevé le mot « blanc » de l’intégralité de leurs produits.
On nage donc en plein délire, entre une multinationale qui se cache derrière la suppression d’un champ sémantique pour continuer à véhiculer l’idée que les peux claires sont « mieux » (guillemets, attention), plutôt que de travailler à revaloriser l’image des femmes à peau non-blanche (il n’y a pas que les blacks et métisses qui se blanchissent la peau pour des raisons d’image de soi, d’après ce que j’ai compris), et des #gens – oui, je sais, j’ai dit #lesgens, j’ai honte – qui s’offusquent un peu vite en tirant des traits un peu forcés sur la suppression de ce même champ sémantique…
En gros, c’est le bordel
C’est comme si on ne pouvait plus rien faire ni dire. Tous mes écrits pendant ce confinement sur la perte de capacité à dialoguer, à analyser, à prendre du recul, à accepter la complexité du monde d’aujourd’hui, à débattre avec respect et écoute de l’autre, sont toujours d’actualité. C’est même de pire en pire…
D’ailleurs, tout le monde préfère aller se défouler sur Twitter et autre Facebook que d’aller voter, apparemment. À l’heure où je rédige ce billet (et enregistre le podcast), le taux d’abstention est astronomique, et la légitimité des maires élus ce soir – parce qu’ils seront quand même élus, notre démocratie a ses failles – sera bancale, et sujette à tout moment à des mouvements de foule qui deviennent de plus en plus récurrents. Comme si la démocratie n’avait plus d’intérêt, seules les foules dans la rue seraient représentatives…
Je me rends compte qu’en fait je rejoins la thématique de Flint Dimanche, au final, sur la polarisation idéologique et politique de la France. Voire du monde. Il paraît que le #jarreteloreal dépasse les frontières. J’arrête de suivre, ça me déprime.
On se prépare un encore plus beau bordel.
Photo by Denise Chan on Unsplash

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