Un article qui m'a beaucoup fait réfléchir.
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un article qui m’a beaucoup interpellé hier matin. Je l’ai découvert grâce à Damien Douani, un des comparses de #BonjourPPC qui collabore sur Le Digital Pour Tous, mais aussi podcasteur et autres trucs de slasheur si typique de notre petite communauté.
L’article est relativement long mais passionnant, je vous invite à le lire ici.
Petit résumé
Si vous n’avez pas le temps ou l’envie de le lire, un résumé rapide : deux journalistes ont passé une année « en résidence » dans un collège de Vaulx-en-Velin pour comprendre comment les élèves consommaient les medias et voir comment les aider à mieux appréhender les infos. Elles ont en fait découvert qu’ils avaient des sources d’informations « privées », qu’ils étaient plutôt conscients instinctivement des fake news… mais qu’ils étaient exposés à énormément de violence sur SnapChat et autres réseaux… Violence qui devenait banale.
Tout un tas de questions
Bien sûr, leur constat ne se fait que sur un seul collège. Et on peut d’ailleurs déjà se féliciter de certaines découvertes : les fake news ne les embringuent pas donc. Ils sont plutôt concernés par les injustices, voire militants. Ils sont sensibles au racisme, ils semblent ne pas tolérer les violences conjugales, ils veulent plus de couverture médiatique « classique » des infractions aux droits de l’homme…
Mais ils restent spectateurs passifs d’un flux d’informations non filtré, non organisé, non contextualisé, non expliqué, au gré des algorithmes, et loin du regard de tout adulte pouvant les aider à faire sens de ce qu’ils ont vu. Et ils voient beaucoup de vidéos extrêmement violentes. Et j’ai trouvé cela complètement flippant.
J’ai encore un peu – trop peu ? – de temps
Petit d’Homme n’est pas encore concerné, vu son âge et notre interdiction formelle qu’il soit sur quelque réseau social que ce soit, encore. Mais on ne va pas tarder à être confronté au problème. Il nous reste 2 à 4 ans, max.
Au-delà de la perte de contrôle pour le parent que je suis, c’est aussi super inquiétant sur l’appréhension de la violence au sens large. Comment faire pour que les enfants – un collégien, c’est encore un enfant – parlent de ce qu’ils ont vu ? S’ouvrent sur leurs interrogations ? Ne trouvent pas cela « normal » au point qu’ils ou elles en arrivent à utiliser eux-mêmes cette violence ?
Le deuxième point super flippant de l’article, c’est l’affaire Mila. Ces jeunes collégiens ne comprennent pas la liberté de blasphème. Mais alors pas du tout. Pour eux, si tu prends la parole, tu assumes tes actes, et donc la violence qui va avec. Je comprends le côté responsabilité. Pas violence. Et pas sur le sujet du blasphème.
Comment en est-on arrivé là dans le pays des Droits de l’Homme et de la séparation de l’Eglise et de l’Etat ? Les journalistes tirent le fil sur la pédophilie dans l’église, pour éviter sans doute de souligner que dans l’affaire Mila il s’agit d’Islam, dont la simple évocation déchaine les passions, et de plus en plus… Quand on fait le parallèle avec les récents sondages sur les sentiments vis-à-vis des attentats de Janvier 2015, où on a découvert que 21% des jeunes ne condamnent pas les terroristes (la proportion monte à 26% chez les jeunes musulmans), ça fait froid dans le dos. La violence justifiée, en quelque sorte ?
À qui la faute
Je ne peux pas m’empêcher non plus de chercher le coupable. Sans trouver, bien sûr.
L’école, les parents, les algorithmes des réseaux sociaux, les partis politiques, les médias, les crises économiques qui se succèdent, je vous mets au défi de trouver la cause unique, voire majeure, de cette situation.
Mais ça fait bien flipper sur l’avenir.

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