La vraie vie

Parce que c'est pas tout ça de s'intéresser aux grands de ce monde.

Pendant que certains mettent en danger leur service de sécurité, d’autres vivent des mini-drames pas graves du tout qui prennent d’étranges proportions. Toutes les femmes qui me lisent ou m’écoutent et qui ont déjà vécu avec un homme qui a un (petit) souci de santé vont comprendre. Tous les hommes vont penser que j’exagère. Oui, je sais, c’est genré, sexiste, plein de préjugés, mais j’ai grandi dans les années 70’s, je suis le produit de mon éducation, désolée.

Le corps de Cher-et-Tendre est un temple

Non pas qu’il ne boive pas ni ne fume. Il boit (raisonnablement) et vapote (raisonnablement aussi). Mais son corps est sa force, son outil de travail aussi accessoirement, et je dois avouer que même si je râle beaucoup à cause de son obsession pour la muscu, le résultat n’est pas désagréable à regarder…

En début d’été, Cher-et-Tendre a eu mal au genou. Après l’avoir engueulé cajolé, j’ai réussi à lui faire prendre rendez-vous chez un médecin du sport réputé pour quand même vérifier ce qui n’allait pas. Cher-et-Tendre serait bien resté plusieurs semaines en répétant « Ça va passer ». Parce que c’est connu, pousser à travers la douleur, ça marche tout le temps.

Suspicion de félûre du ménisque, mais Cher-et-Tendre a la même claustrophobie que moi donc pas d’IRM si on peut l’éviter. Kiné, glaçage plus ou moins régulier, et vogue la galère.

Il a donc continué à travailler, à emmener Petit d’Homme à l’école – et même à aller le chercher les soirs où la nounou passe le prendre -, à faire le marché… Et je dois avouer que même si ça prenait sans doute plus de temps que s’il avait un peu levé le pied, ça commençait à aller mieux.

Tout est de la faute de Paris

Sauf que… la semaine dernière, souci de métro, il est obligé de changer d’itinéraire pour aller à la gare, il est pressé, il court… et il se tord le genou en marchant sur un marron. C’est bête comme tout, mais il sent son genou partir, et je dois reconnaître que le droit faisait le double de la taille du gauche 3 heures plus tard quand il est arrivé à la maison…

Encore plus de kiné, qui lui prescrit une genouillère pour immobiliser son genou le plus possible dans la journée. Glaçage 3 fois par jours au lieu de 3 par semaine. Mais il ne lève pas le pied, parce que « ça va d’aller », comme ils disent en Belgique.

Trop c’est trop

Le genou ne désenfle pas vraiment. La douleur est quand même présente non stop. J’arrive, avec l’aide du kiné quand même, à lui faire reprendre rendez-vous chez le médecin du sport. Et le kiné a le malheur de laisser entendre qu’une ponction est possible, pour faire désenfler plus vite.

Pendant 4 jours, entre la prise de rendez-vous et le rendez-vous, j’ai eu droit à tout. Des « je n’irai pas » à « c’est pas naturel de mettre une aiguille dans un genou », des « de toutes façons je vais jouer au golf » à « non mais vraiment la genouillère me fait du bien j’ai un peu moins mal », des « j’y vais mais pour lui dire qu’il ne me plantera pas d’aiguille » à « ça ne change rien que je reste sur mes jambes toute la journée, ça n’irait pas mieux si je ne le faisais pas ».

Résultat des courses, on y a été cet après-midi – j’ai moi-même une sainte horreur des aiguilles, il était là pour l’amniosynthèse, c’est la moindre des choses que je sois là pour la ponction. Et pas d’aiguille… pour l’instant. Il va falloir ponctionner puis injecter un anti-inflammatoire. Par la même aiguille apparemment. On y retourne que jeudi dans 10 jours, parce qu’il faut qu’il lève le pied pendant 48h après, et il a cours les mardis et mercredis.

Les hommes, donc

Je vais donc passer les 10 prochains jours à lui répéter les consignes du médecin – que je lui répétais déjà depuis Juillet tellement ça tombe sous le sens. Ne pas rester debout trop longtemps, limiter les transports en commun debout, ne pas faire de sport…

Il va bosser quand même. Il y a déjà des profs absents car cas contacts dans son club – en extérieur donc autorisé à ouvrir – et il ne veut pas les lâcher, je comprends. Mais je vais devoir l’empêcher d’emmener Petit d’Homme le matin et d’aller le chercher le soir. Lui rappeler qu’il peut s’asseoir boire son café le matin, il n’est pas obligé de rester debout. Le convaincre de me laisser faire des trucs parfois – oui, je sais aussi faire à manger par exemple. Ma grande chance, c’est qu’ils n’ont pas encore autorisé les salles de sport à rouvrir, c’est un sujet de dispute en moins…

Le monde de pendant

Ressemble donc fortement au monde d’avant. Mon homme – vous voyez, je ne généralise pas – est toujours le même. Il fait comme si ça allait quand il a mal, il est d’une mauvaise foi hallucinante quand on parle de choses importantes comme sa santé, et il ne daigne venir aux rendez-vous médicaux que si j’organise l’agenda.

Mais il reste des choses qui n’ont pas changé, et même si je préfèrerais l’apprendre autrement, ça fait quand même un peu chaud au coeur.

En plus, ça vous a évité un épisode sur le ridicule des mesures annoncées alors que le métro déborde de gens – on ne va pas me faire croire que le masque suffit à une distance pareille…

Je vais quand même essayer de ne pas faire les 10 jours sur le genou de Cher-et-Tendre. Mais ça dépend plus de lui que de moi…

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