On a payé, mais on n'est pas sorti de l'auberge.
Je commence la rédaction de ce billet et épisode juste après l’annonce par l’ensemble des médias américains, y compris Fox News, de la victoire du ticket Biden / Harris grâce aux grands électeurs de Pennsylvanie.
Et pendant ce temps, le président en exercice, depuis son parcours de golf, tweete :

Pas encore rassurée
Bien sûr, les diverses déclarations d’officiels républicains démentant les propos du président sur l’illégalité des votes aident. Mais les faits alternatifs, comme le président les a appelés, ont la peau dure, et les « true believers » sont en train de s’organiser pour répondre de l’affront à leur Gourou. Parce qu’on n’est pas dans le rationnel, mais alors, pas du tout. Les images des supporters « hard core » autour des endroits de dépouillement, les tweets de l’équipe de campagne – tous flaggés par Twitter, ils auront au moins appris à modérer pour l’occasion -, ou les propos des avocats, Giuliani en tête, ne présagent rien de bon pour la suite.
Parce que ce n’est pas fini. Les recours juridiques ont démarré dès la nuit de l’élection, et vont sans doute s’intensifier – avec le suffrage indirect, chaque Etat compte, donc attaquer dans plusieurs permet de réduire le risque, ou augmenter les chances.
La vraie victoire
La vraie victoire n’est donc pas pour tout de suite. Les Etats-Unis sont quand même fascinants ; pour un pays qui se veut l’inventeur et le premier représentant de la Démocratie (on ne leur apprend pas la Grèce Antique à l’école, enfin si, mais ça dépend des Etats, enfin pas partout, bref, vous m’avez comprise), il n’existe pas d’organe officiel fédéral qui valide les résultats. Chaque Etat reste souverain sur le sujet.
La seule constante depuis des années a été que le perdant reconnaisse sa victoire dans un discours, après un appel au vainqueur. Classe, quoi. Propre. Parce que si on veut être président des Etats-Unis, on respecte la démocratie. Normalement.
Mais la vraie victoire, si la justice fait son travail correctement, c’est-à-dire avec objectivité et impartialité, ne sera pas celle de Joe Biden. Ce sera celle de Kamala Harris. Jamais une femme ne sera aussi proche de la présidence après tout le cirque. Et certainement pas une femme non blanche.
Mais d’ici là…
D’ici là, il y a quand même les procès, donc. Certains ont déjà été classés sans suite et sans mérite par certaines cours de justice, mais d’autres plaintes vont être déposées, et ça peut durer longtemps.
D’ici là, je vais quand même rester en alerte sur les disciples les plus fervents du président en exercice. Parce qu’ils ont acheté beaucoup de fusils et de munitions. Parce qu’ils refusent de renoncer à leurs rêves de suprématie. Parce qu’ils sont paranoïaques, irrationnels, et dangereux. Vraiment.
Et pendant ce temps…
Le confinement nouveau ressemble quand même furieusement à une transformation de l’ensemble des commerces en clic-and-collect géants, voire en « ask and collect » qui provoquent des files d’attente plus importantes que si les gens pouvaient déambuler dans les magasins.
Les centres commerciaux ne désemplissent pas, les transports en commun non plus, les lycéens vont peut-être se retrouver en demi-classe mais peut-être pas, ça dépend, ça dépasse, et les nombre de cas, d’hospitalisations, et d’entrées en réanimation continuent d’exploser sans inflexion de la courbe.
J’ai commencé par écrire une longue tribune pour demander à ceux qui ne respectent pas les règles tolérantes de ce confinement nouveau d’arrêter, et leur expliquer pourquoi. Mais je pense qu’ils savent pourquoi il faut qu’ils arrêtent, et qu’ils s’en foutent.
Parce que c’est pas compliqué à comprendre bordel.




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