Perso, je suis plutôt pour.
On a donc vécu une annonce dingue cette semaine sur laquelle je suis passée rapidement mardi dernier, il y aurait un vaccin proche de la commercialisation. Et les complotistes sont repartis comme un seul homme (dans ce cas là, pas d’écriture inclusive, hein, #solidaritefeminine). Les anti vaccin Covid19 sont légion, pas toujours pour les mêmes raisons.
Est-ce crédible ?
Si on n’est pas profondément sceptique de tout ce qui paraît dans la presse, donc si on fait partie comme moi des quelques 3 personnes sur 10 qui essaient de faire fonctionner son esprit critique sans forcément rejeter tout ce qui sort du mainstream, on se pose quand même légitimement la question de la crédibilité de l’annonce.
- Pfizer n’est pas un petit du Big Pharma qui cherche à se faire un nom. Depuis le Viagra, ils n’en ont plus besoin. Ils jouent même gros avec leur cours de Bourse s’ils se font attraper en plein mensonge.
- L’étude de phase 3 est plutôt sérieuse, le protocole a été respecté, et le nombre global de personnes impliquées dans l’étude est quand même conséquent (43 538 personnes d’après Le Monde, avec évidemment un groupe placebo).
- La rapidité et l’efficacité, qui sont largement au-dessus de la moyenne, peuvent être expliqués par l’utilisation d’ARN. Si ça fonctionne pour de vrai, c’est même une révolution pour beaucoup plus que la Covid19, et ça c’est une vraie bonne nouvelle.
Et maintenant on fait quoi ?
C’est absolument génial, ce qui se passe sur les réseaux sociaux et dans les medias depuis l’annonce de Pfizer. Bien sûr, à nouveau, tout le monde a un avis sur la question. Enfin les questions.
Ceux qui pensent que le vaccin était prêt depuis longtemps, mais que Pfizer a attendu l’annonce de la victoire de Joe Biden pour l’annoncer (si c’est le cas, je suis ravie, personnellement, ça ne me choque pas du tout, Pfizer annonce quand ils veulent, après tout…).
Ceux qui pensent que ce vaccin n’est pas du tout safe et qui vont refuser de se faire piquer car sorti trop vite.
Ceux qui pensent qu’aucun vaccin n’est safe de toutes façons et qu’il faut laisser faire la nature.
Ceux qui pensent qu’il faut rendre le vaccin obligatoire pour ressortir boire des coups et aller en boîte plus vite.
Ceux qui pensent que sans le rendre obligatoire stricto sensu, certains établissements devraient interdire l’entrée aux non-vaccinés (je ne m’attendais pas à cela de Christophe Barbier).
Ceux qui pensent que de toutes façons vu qu’on manque de vaccins pour la grippe, on va pas réussir à obtenir ceux-là.
Ceux qui pensent que le vaccin c’est bien, mais ils vont quand même attendre un peu que d’autres le fassent avant eux histoire d’être sûrs que c’est sans danger. Genre c’est un beta-test et ils attendent la version stable.
J’en ai marre
À croire que de nombreuses personnes n’ont plus l’impression d’exister qu’en opposition à ce qu’elles croient être la majorité. Newsflash : à force de faire ça, ce sont les opposants qui deviennent la majorité… Et hop, ça repart dans l’autre sens.
Parce qu’en Avril, ils réclamaient à cor et à cri les masques qu’ils ne supportent pas maintenant. Ils voulaient le retour des enfants à l’école qu’ils dénoncent comme éminemment dangereux aujourd’hui.
Et pendant ce temps
J’ai eu un moment de panique total en regardant LCI – la chaîne préférée de Cher-et-Tendre, au coude à coude avec BFM (oui, je sais, j’arrête pas de lui dire…).
Une chroniqueuse que je ne connaissais pas – j’ai appris depuis qu’elle s’appelle Abnousse Shalmani et qu’en gros je suis une grosse inculte de ne pas savoir qui c’est – imaginait ce que Trump pourrait faire pour ses 2 derniers mois. Parce que je vous rappelle qu’aux US, le président, même s’il accepte la défaite – ce qui n’est pas le cas ici – est encore au pouvoir jusqu’au 20 janvier à 12h. Elle a rappelé que Reagan avait entamé des discussions avec l’OLP, que Ford avait grâcié Nixon, et que Bush père avait lancé une guerre en Somalie. J’avais 19 ans, j’avais oublié.
Et là grande panique. Parce qu’il en est capable, ne serait-ce que pour dire que son successeur ne s’en sort pas alors qu’avec lui ça aurait été plié. Ou alors dans une réelle dimension à la Attila, après moi le déluge, l’Amérique sera sous ma présidence ou ne sera pas, genre. Flippant.
Je pense qu’on a encore un peu de sursis, le temps des recours juridiques, mais la moitié a déjà été classée sans suite, donc pas tant de temps que ça quand même.
Je suis pas sure de bien dormir ce soir.

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