C'est le dernier billet qui m'y a fait penser
Le dernier billet évoquait notre culture des années ’80 et ’90, et les humoristes qui seraient sans doute censurés à notre époque, et mon cerveau a divagué sur le sujet depuis.
Parenthèse avant d’entrer dans le vif du sujet : le jour même de la parution de mon questionnement sur les bébés et les masques paraissait cet article sur le sujet. Les grands esprits, n’est-ce pas ? Ou alors je suis plus dans l’air du temps que ce que je ne pensais…
Coluche, Desproges, et … Devos
Je n’ai jamais aimé Michel Leeb, que je trouvais déjà limite sur certains sketchs dans les années ’80s. Mais j’adorais – et j’adore encore Coluche ou Desproges, qui sont pourtant parfois cités par les bien-pensants d’aujourd’hui comme porteurs d’idéologies nauséabondes. C’est c’lui qui dit qui est d’abord.
On touche pas à Coluche et Desproges, pas plus qu’à Devos d’ailleurs. Mais Devos, personne n’y touche. Faut dire qu’il est intouchable, avec son air de ne toucher à rien.
Et les chansons ?
Certes, je suis la première à râler sur les paroles de certains rappeurs qui appellent au viol ou au meurtre, soit généralisé soit dirigé vers certaines populations (policiers, juifs, et j’en passe). Mais je me suis surprise à me demander comment serait perçu Elmer Food Beat aujourd’hui.
Vous me direz, Elmer Food Beat, c’était déjà segmentant à l’époque. Certes. Mais pour des raisons de goût personnel. On n’a pas vu de féministes dans un talk show demander l’interdiction de diffusion de leurs chansons. On n’a pas entendu de procès de la part de caissières de Leclerc pour diffamation ou atteinte à la dignité. On n’a pas eu des files de Daniela se précipiter porter plainte pendant les 17 semaines de présence au Top 50.
Au contraire, à l’époque – le début des années ’90s, les années du « sortez couvert », je me rappelle les politiques ravis qu’une chanson « populaire », d’un groupe de « d’jeuns », que le plastique était fantastique. Sur le même album que les caissières de Leclerc et Daniela, donc.
La « cancel culture »
Ça me rappelle que je n’ai pas encore écrit sur la cancel culture. Un truc qui m’énerve au plus haut point. D’abord parce que s’approprier un truc nord-américain dans une culture française, ça ne peut pas bien se passer – y’a qu’à voir les atermoiements autour du Black Friday. Ensuite parce que pour moi la « cancel culture », c’est de l’amoindrissement intellectuel. Alors qu’on doit apprendre de ses erreurs, pas les refouler sous le tapis genre ça n’a jamais existé.
Le contexte a de l’importance. Le contexte politique, historique, social, et culturel, a son importance. Juger les actions du passé à l’aune des usages de l’époque actuelle, c’est un peu limite en terme d’honnêteté intellectuelle. Nier son passé, c’est carrément criminel. Parce que dans ces cas là, on n’explique pas le présent…
Et qu’on ne me sorte pas le point Goodwin sur ce sujet. Un génocide reste un génocide où et quand qu’il soit, et il ne peut y avoir de contexte excusable.
À présent que cela est dit, je confirme donc. Juger les événements du passé à l’aune de notre présent, c’est nier l’importance de l’évolution. C’est nier la capacité même de l’être humain à s’améliorer. Si on ne voit pas la trajectoire, on ne verra pas la direction dans laquelle on va… et on risque de faire du surplace.
La nature a horreur du vide
Et l’être humain de l’immobilisme. Enfin certains êtres humains. D’autres au contraire font tout pour que rien ne change. Bloqués au Moyen-Âge.
Et ce blog a horreur de la page blanche, mais là j’ai un peu tout mélangé quand même, non ? Partir des bébés avec masques pour arriver aux extrêmistes religieux en passant par Elmer Food Beat, ce n’était pas ce qui était prévu au départ.
Même si je sais rarement ce qui est prévu au départ en fait. Ça part un peu dans tous les sens. Une preuve de plus que c’est compliqué dans ma tête en ce moment. Je vous écris comme si je me livrais à une très bonne copine.
Heureusement pour elles, j’ai pas le temps d’appeler mes copines.

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