C'est pas un peu fini, oui ?
Je ne sais pas vous, mais personnellement j’en ai marre des annonces des annonces. Non, je n’ai pas fait de typo, je parle bien des annonces des annonces.
Le règne de l’opinion
C’est la nouvelle mode depuis quelques mois. On annonce qu’on va annoncer. On laisse fuiter quelques perles dans la presse pour vérifier les retombées. Et on adapte les mesures ou les réactions, selon la puissance – et l’origine – des levées de bouclier.
Le problème de cette stratégie, c’est qu’en fait, on n’entend que ceux qui parlent fort. On ne démontre aucune vision ni conviction. C’est super si on est une marque qui veut vendre le plus possible sans foi ni loi. C’est peu rassurant quand on est un politique à la tête d’un pays.
Nation de râleurs
Quand on ajoute à ce procédé une nation qui est contestataire dans l’âme, qui aime n’exister qu’en s’opposant à ce qui apparaît à l’instant t comme l’ordre établi, on obtient donc des demi-mesures qui n’ont aucune chance de gagner l’adhésion du plus grand nombre, puisque décriées avant même que d’exister pleinement.
Faute d’AB tests exécutables en politique, demander son avis en loucedé à la population, ou plutôt, aux chroniqueurs invités partout dans les médias, dont une grande majorité roule pour sa paroisse sans discernement, c’est donc peu productif.
Ça me fait bien rire, soit dit en passant, tous ces politiques d’opposition qui critiquent les Républicains qui n’ont pas encore ouvertement reconnu la victoire de Biden. Ce ne serait audible que si eux-mêmes étaient capables de juger avec objectivité les décisions prises depuis plusieurs mois… L’hôpital, la charité, toussa, toussa.
Ce n’est pas de la déprime
C’est de l’agacement.
À l’heure où seront publiées ces lignes (ou l’épisode du podcast), nous aurons donc encore plusieurs heures à attendre les annonces du président. Dont la presse nous « révèle » qu’il sera question de palier, de sauvegarde des petits commerces, de reprise du sport amateur pour les enfants, et d’autorisation à fêter Noël, mais pas le Nouvel An.
Et les mêmes médias se font en parallèle l’écho des scientifiques qui sont plutôt unanimes pour dire que c’est encore un peu tôt, que nous n’avons pas collectivement démontré notre sens des responsabilités jusque là, et que si notre attitude ne change pas, la troisième vague aura lieu.
Parce que trop c’est trop
Alors, je veux bien être confinée. Je suis prête à passer des heures sur Internet à trouver des cadeaux de Noël qui font tourner le petit commerce (et croyez-moi, ça demande du temps, tant nos commerçants sont réticents à la transformation digitale). Je n’ai rien contre vivre en vase clos avec Cher-et-Tendre et Petit d’Homme tous les week-ends. Je supporte de me flinguer les yeux à cause des heures sur écran. J’essaie de faire tourner les entreprises françaises pour équiper ma (toute) petite entreprise en bureau assis-debout et autre pied d’écran pour éviter de me flinguer encore plus le dos. J’ai compris que mon année 2020 sera bien moins bonne que 2019 faute d’événements où prospecter…
Mais si c’est pour que mes compatriotes se précipitent dans les boutiques – et les transports en commun dès le 27 novembre. Si c’est pour que les fidèles s’embrassent pendant les offices avant et surtout pendant le 25 décembre. Si c’est pour que les d’jeunes et moins jeunes recommencent à faire des soirées sans masques. Si c’est pour que les grands-parents serrent bien fort dans leurs bras des petits-enfants qui les couvriront de baisers mouillés… comment dire ? Je vais l’avoir mauvaise.
C’est pas très constructif tout ça
Je vous l’accorde, je ne propose pas de solutions. Je suis bien incapable de proposer un truc constructif pour que les règles soient respectées – et en premier lieu le port correct du masque, je ne comprends pas ce qu’il y a de difficile à le porter au-dessus du nez. Je ne comprends pas plus les gens convaincus que le virus est une invention capitaliste pour mieux contrôler le « petit peuple » (non, je n’ai toujours pas vu Hold-Up, et je ne le regarderai pas). Je comprends plus grand chose en fait.
Donc je n’ai pas de solutions. Je ne contrôle pas le virus, ni le comportement des gens. Une grande leçon de lâcher prise qui dure depuis presque 9 mois…

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