Il paraît que les tensions sont à leur comble.
Nous voilà partis pour les palier annoncés. 28 novembre, 15 décembre, 20 janvier, avec peut-être une date au milieu pour les station de ski, même si l’espoir est mince. Chaque passage soumis à des conditions fortes et annoncées à l’avance, donc on ne pourra pas râler. Si on ne passe pas au palier suivant, ça sera de notre responsabilité.
Les exceptions
Deux exceptions, cependant, 24 décembre, et finalement le 31 décembre aussi, malgré les pré-annonces du ministre de la Santé et même du Premier Ministre. Les amis, pas que la famille… Et ils ont bien raison !
Parce que franchement, déjà, souvent, les réunions de famille c’est un peu difficile. Au mieux, on les adore mais on a du mal à passer beaucoup de temps à être ramenés à l’époque où on avait 8 ans, au pire, les greffes n’ont pas prises avec les pièces rapportées… et il y a beaucoup de gris entre les 2.
Pour beaucoup de familles, se préparer à Noël avec ses grandes réunions, les questions indiscrètes auxquelles on n’a pas envie de répondre, les pratiques différentes entre différentes branches de la famille avec lesquelles composer, c’est pas une sinécure. Même si c’est la bouteille d’oxygène à laquelle on se raccroche.
Et en ce moment…
Et en ce moment, on est déjà fragilisés. Une grande proportion de Français sont déprimés – j’étais particulièrement attristée par le décès de Christophe Dominici que j’ai eu la chance de connaître dans une de me vies professionnelles. Des parents sont inquiets pour leur avenir économique. Des enfants ne comprennent pas ce qui se passe. Des couples ne se supportent plus.
Donc on est censés enchaîner sur des fêtes en famille à partir du 19 décembre. Alors, je sais qu’on n’est pas nombreux, mais Hanoukah, ça commence le 10 décembre, donc déjà c’est mort, on allumera nos bougies en confinement puis en couvre-feu. Soit. Mathias Wargon l’a d’ailleurs lâché sur Quotidien après l’allocution.
On va assez vite arriver aux vacances de Noël, finalement. Il reste 3 semaines. Et on aura donc le droit d’aller ailleurs mais là où on peut cuisiner, puisque restaurants et bars restent fermés. Je ne sais pas pourquoi ils n’imposent pas aux hôtels de fermer aussi, parce que si leurs clients ne peuvent pas aller manger dehors, ça va être compliqué.
Comment ça va se passer ?
On aura donc le droit de voyager pendant les vacances, mais attention, pas de nuit. Ça va être sympa pour les embouteillages. On aura la possibilité d’aller voir la famille, ou les amis (ce qui la semaine de Noël sera sans doute plus rare), mais donc en dormant chez eux, sinon on peut pas rentrer à l’hôtel après 21h, sauf le soir du 24 décembre.
On va sans doute passer beaucoup de temps avec beaucoup de monde, après des mois de fami-solitude. Oui, j’ai inventé un mot. La fami-solitude. La solitude d’une famille. Je pense que vous avez compris. Et je suis certaine que les premières 48 heures vont être géniales sur beaucoup d’aspects : voir du monde, souffler un peu, faire autre chose que télétravailler ou amener les enfants à l’école…
Après, c’est la roulette russe. Impossible de savoir comment ça va se passer. Beaucoup de bonheur probablement, un peu – ou beaucoup – d’agacement comme je le disais pour une grande majorité des familles dans lesquelles les parents de parents ont du mal à considérer leurs enfants-parents comme des parents… et pas comme les enfants ou ados qu’ils étaient. Je ne vise personne en particulier, je connais peu de parents de grands enfants qui y parviennent. Il paraît que c’est la chose la plus difficile à faire pour des parents. J’ai encore le temps, mais j’espère éviter cela à Petit d’Homme. Je suis sûre que ma propre mère espère être là quand je n’y arriverai pas pour me dire « tu vois, c’est pas si facile en fait… ». Elle aurait raison.
Vous avez du mal à suivre ?
En fait, si je suis honnête, j’ai du mal avec les fêtes à date fixe. On devrait se voir quand on en a envie, pas quand le calendrier nous l’impose. Depuis déjà 13 ans, c’est un grand débat avec Cher-et-Tendre pour qui ces dates (24 et 31 décembre en particulier) sont clé. C’est un homme de famille Cher-etTendre, et de traditions. J’adore cela chez lui. Jusqu’à ce que ça m’énerve.
Il pourrait dire la même chose de moi. Il adore que je sois capable d’être détachée de toute norme calendaire et que je ne lui impose pas grand chose à ce sujet. Je vais pas râler sur la Saint-Valentin. Réclamer un cadeau du bon matériau à nos anniversaires de mariage – ce qui lui permet d’ailleurs de me surprendre parce qu’il y arrive souvent quand même. Mais à certains moments, il préfèrerait que certaines dates soient importantes pour moi. De préférence, les mêmes que pour lui.
On ne contrôle rien
Comme toutes les familles de culture – et religion – différentes, on a trouvé notre équilibre. Enfin, on avait. Les difficultés à voyager et les probables non-ouvertures des stations de ski cet hiver ont coup sur coup tué nos plans. Celui qu’on a depuis 10 ans, et celui qu’on avait pris en back-up en Octobre quand on a compris que notre plan habituel allait être impraticable. Man plans, God laughs.
Je vais donc continuer à apprendre le lâcher prise et le fait que je ne contrôle rien. Je vais apprendre à apprécier Noël. Parce que on y est de toutes façons. Autant pas le passer à faire la gueule.
Mais j’ai prévenu Cher-et-Tendre, au troisième chant de Noël par Mariah Carey d’affilée, je passe la Google Home par la fenêtre.

Pour vous abonner au podcast
Revues (et Corrigées) est disponible sur Apple Podcasts, Google Podcasts, Spotify, Radio Public, Breaker, Pocket Cast, Overcast, Anchor, Bullhorn, Podcloud et Podcast Addict
Si vous appréciez lire ce blog ou écouter le podcast, vous pouvez m’offrir un café ou une coupe de champagne. Et laissez moi un message quand vous le faites, que je puisse vous inviter à en boire un vrai en terrasse !
Photo by Caroline Hernandez on Unsplash