Quand on pourra en rire, ça va être très drôle.
L’un des plus grands reproches faits à la France est le mieux illustré dans une des planches tirées des 12 travaux d’Astérix, film paru en 1976 (parce que le saviez-vous, ça n’était pas d’abord un album, mais l’inverse…). L’un des travaux a lieu dans « la maison qui rend fou »… et n’a jamais été autant d’actualité. Parce que la mise en pratique des mesures relève du même niveau d’absurde…

Quelques exemples en vrac
Nous devons remplir une attestation de sortie… qui n’est ni plus ni moins qu’une attestation sur l’honneur de notre bonne foi. Même si je dois avouer que la génération dans l’appli TousAntiCovid facilite la vie (elle garde en mémoire les informations, et vous savez toujours où la retrouver sans avoir à l’imprimer ou à laisser ouvert un onglet Safari ou Chrome), je n’ai toujours pas compris à quoi elle servait…




J’ai appris grâce à l’excellente campagne de pub insolente de Monoprix que les vêtements pour bébé étaient considérés essentiels, mais pas ceux d’enfants de plus de 3 ans…
On a failli créer une nouvelle sous-couche administrative, les sous-préfets à la relance… Il semblerait qu’on va y échapper, mais ce n’est pas encore sûr. Un autre exemple que je n’ai pas tout compris – ou peut-être n’est-ce pas clair ?
Si vous êtes patron d’une petite entreprise, vous pouvez demander à l’Etat un versement du fonds de solidarité… mais depuis votre espace d’impôts particulier. Pas celui de votre entreprise. Je vais devoir le faire la semaine prochaine (je rentre enfin dans les cases qui m’y donnent droit, vu que ça change tous les mois), je ne suis pas sure de trouver où c’est…
Un exemple de l’absurdité dont nous touchons le fond en ce moment concerne la mise en pratique des mesures d’assouplissement pour le travail de Cher-et-Tendre.
Le plus bel exemple
Pour rappel, Cher-et-Tendre est prof de tennis, dans un très beau country-club parisien qui essaie de faire au mieux (franchement, chapeau pour le soutien aux salariés, tous les employeurs n’ont pas eu la même classe ni bienveillance, voilà c’est dit). Depuis les annonces de mardi puis jeudi, tout le monde essaie de comprendre dans quelles mesures les cours collectifs peuvent reprendre… Et c’est encore plus bizarre qu’au premier déconfinement.
J’ai appris qu’il fallait la parution d’un décret avant de pouvoir donner cours. Tout s’est organisé avant la parution officielle qui tardait un peu vendredi soir… alors que les cours pouvaient reprendre dès samedi matin.
La pratique libre est autorisée. Mais rien n’est dit sur les horaires. Puisqu’en ce moment il n’y a pas de couvre-feu mais un confinement, et dans la limite des 20 kms et 3 heures, les membres du club pourraient donc venir jouer (dans le respect des règles sanitaires) jusqu’à la fermeture normale du club à 23h. Mais à partir du 15 décembre, le couvre-feu s’applique, donc ils devront être rentrés pour 21h chez eux… Un pas en avant, un pas en arrière…
Et c’est pas tout !
Même si l’Etat est évidemment l’autorité supérieure, la Fédération Française de Tennis a voulu faire paraître un guide pour aider les clubs à la mise en pratique des mesures (il faut dire que le président de la FFT est en pleine période de ré-élection).
Et dans le guide, il est question de l’autorisation des cours collectifs aux adultes… dont le gouvernement a dit à maintes reprises qu’ils ne pourraient pas reprendre, même en extérieur. Il a fallu attendre plusieurs heures que le ministère des sports publie sa propre annonce pour que tout le monde souffle et se voit confirmer ce que la FFT avait annoncé quelques heures plus tôt…
On ne sait pas, et on ne comprend rien
Et comme nous sommes un état de droit (n’en déplaise à ceux qui essaient de nous faire croire le contraire), ils ont même autorisé les manifestations samedi après-midi dans les rues commerçantes qui vont être blindées de monde pour le rush d’avant Noël. Alors j’ai interdit à Petit d’Homme et Cher-et-Tendre de sortir faire des courses après 13h.
C’est une chose que lâcher prise sur ce qu’on ne sait pas. C’en est une autre que d’être complètement perdus quant à la mise en oeuvre des mesures quand on connaît les amendes à payer.
Dans un pays où autant de gens sont censés s’occuper du comment, et où la grande majorité d’entre eux sont passés par des écoles prestigieuses à renommée mondiale, ce manque de pragmatisme continue de m’inquiéter…
Un peu moins de couches et un peu plus de bon sens ne nous ferait pas de mal. Mais ça n’a pas l’air d’être le sens de l’histoire. On me promet le choc de simplifications des administrations depuis 30 ans maintenant.
Fool me once…




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