C’est dur de vieillir

lunettes sur une lettre manuscrite c'est dur de vieillir
Ça fait des années que Cher-et-Tendre attend ça.

Au risque de paraître impudique, je vais aborder aujourd’hui un sujet sensible et lié à une consultation médicale.

Je ne suis pas particulièrement assidue en ce qui concerne les suivis médicaux de contrôle. Et depuis qu’on a déménagé à Bordeaux, c’est pire, parce qu’il faut en plus refaire le carnet d’adresses des praticiens en tout genre. Donc je ne le fais que quand on a vraiment besoin : pédiatre dès notre arrivée bien sûr, pour Petit d’Homme, généraliste quand j’ai eu un bobo, kiné quand il fallu rééduquer le bobo, médecin du sport pour le genou de Cher-et-Tendre, ostéopathe parce que le kiné ne suffit pas à soigner les bobos… Et l’ostéo m’a fait prendre conscience il y a quelques semaines que je n’avais pas vu d’ophtalmo depuis… 5 ans.

Lunettes ou lentilles ?

Je porte des lunettes depuis un bail. Ça a démarré au collège, astigmatie. Puis je ne sais plus trop bien quand, myopie aussi. On m’a proposé des lentilles, je n’ai jamais réussi à me mettre le doigt dans l’oeil. Ça m’a d’ailleurs évité bien des dépenses au moment de la mode des lentilles de couleur. Je rêvais d’avoir les yeux verts, mais même pour cela je n’ai pas réussi à me mettre le doigt dans l’oeil.

Bref, depuis près de 40 ans donc, je vais, enfin j’allais, régulièrement vérifier ma vue, et avant d’arriver à Bordeaux elle ne bougeait plus depuis un bail. Je crois que j’ai les mêmes lunettes de soleil (à ma vue donc) depuis 10 ans…

Si je suis honnête

En fait, je me doutais bien qu’il y avait un souci. Alors que j’avais l’habitude de porter mes lunettes toute la journée, j’étais de plus en plus souvent obligée de les enlever quand je travaille sur écran.

J’avoue m’être un peu réfugiée derrière le « je fais 12h de visio par jour c’est normal que ça soit flou » pendant un moment. Mais je le savais, qu’il fallait que j’aille chez un ophtalmo. Et je me doutais même de ce qu’il allait me dire…

Casse-couilles

Voilà J’ai 47 ans et un début de presbytie. Ce qui explique que quand j’ai mes lunettes à ma vue d’avant l’autre versant de la montagne, je vois flou.

Je dois donc passer aux verres progressifs. J’ai trouvé ça plus simple que d’avoir 2 paires de lunettes (plus 2 de soleil, donc). Déjà que j’ai des sacs qui pèsent trop lourd pour mon dos en miettes…

Cher-et-Tendre est ravi. Des années qu’il attend de pouvoir faire la blague avec le mot « presbyte » que tout macho mysogine des années 80’s connaît. Ça n’a pas loupé.

Un sentiment bizarre

Quand on est maman presque quinqua d’un enfant aîné (et unique) au primaire, on ne se sent pas trop vieille, en fait. Quand on est mariée à un homme de près de 8 ans plus jeune non plus.

J’adore avoir mes années d’expérience d’un point de vue professionnel et je les assume, d’ailleurs. En Mai prochain, je fêterai 48 ans et 25 années de travail à temps plein… Même si toutes ne comptent pas pour la retraite, mais c’est un autre sujet.

Je m’étais beaucoup moqué de l’appréhension de Cher-et-Tendre au passage des 40 ans, en lui disant qu’il verrait bien les effets sur son corps, qu’on ne rebondit pas aussi vite qu’avant des petits bobos. Mais je n’avais pas pensé que pour moi, qui gère bon an mal an mes petits bobos et mes insomnies depuis un moment déjà, je pouvais avoir un signe extérieur de vieillesse.

Vieillesse donc

J’ai lâché le mot. Je suis vieille. Pas encore grabataire, certes, mais vieille. Enfin, plus jeune en tout cas. Mon corps dégénère, décrépite, se délite, se dégrade, et on ne peut rien y faire. J’ai même plus de cheveux blancs. Bon, on est passé de 2 à 5, ça reste gérable, mais plus quand même. Surtout qu’ils sont pile là où on ne peut pas les rater. Forcément.

J’avais remarqué pendant le confinement que j’avais plus de ridules. Pas vraiment des rides encore, mais des marques plus profondes, des pattes d’oie qui se dessinent autour des yeux, une ride d’expression sur le front qui se creuse…

Ça va pas aller en s’arrangeant, en plus. Ni pour la vue, ni pour le reste des rappels du corps que la pente est vers le bas. Qu’il y a des pages tournées qu’on ne pourra pas relire. Des opportunités fermées.

Déjà qu’il fait froid et moche, et qu’on est en pleine déprime de semi-confinement… Je pense à une chanson de Maxime Le Forestier pour Julien Clerc, et j’ai déjà 17 ans de retard… J’ai plus 30 ans.

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