Bon, je vais pas me plaindre...
Nous ne pourrons donc pas sortir au Nouvel An. Les courbes ne descendent plus, le danger d’une troisième vague est trop vivace, les efforts fournis pas suffisants, les traçages inopérants, l’application pas assez téléchargée, les clusters pas assez identifiés, les transports en commun pas suffisamment étudiés, les chefs d’entreprise pas assez solidaires, bref, on ne s’en sort pas.
A force de ménager vouloir ménager la chèvre et le chou, ben en fait on n’a rien. Sans confinement coercitif, pas de baisse drastique. Mais sans assouplissement, économie qui plonge…
La quadrature du cercle est donc toujours aussi complexe à calculer.
Et pendant ce temps
Les manifs ont lieu, même si certains collectifs ont reconnu ne pas pouvoir assurer leur sécurité à Paris – un sous-collectif a fait sécession et a manifesté quand même.
Le président Trump boude, sa Cour Suprême, à présent indéboulonnable, ne lui doit plus rien, et ne renie pas le droit au point d’autoriser un Etat à se mêler des élections dans un – ou plutôt 4 autres. Il est à deux doigts d’appeler les MAGA à prendre les armes, et à déclassifier des infos confidentielles. Je serai espion sous couverture à l’étranger, je rentrerai dare-dare. Et n’oublions pas qu’il a encore les codes nucléaires jusqu’au 20 janvier…
Le 20 janvier
Le 20 janvier, date non repoussée pour l’instant de la prochaine étape, même si la deuxième du 15 décembre a été finalement repoussée au 7 janvier, sous réserve, etc.
Je suis un peu déçue, j’avais envie d’aller au cinéma avec Cher-et-Tendre. C’est un peu notre rituel du 25 décembre tous les ans, quand ses parents sont là, d’aller voir un des blockbusters qui ne manquent pas de sortir à cette période. Il y a toujours un Star Wars ou un Avengers à se mettre devant les yeux, et franchement, ça a pas la même gueule sur Disney + sur l’iPad, même pro.
Même sans les grands-parents de Petit d’Homme, on avait une solution de back-up pour le garder et sortir en amoureux pendant les semaines de vacances. Entre les confinements et l’été, je crois qu’on n’est pas sortis en amoureux depuis le mois de Février… Et encore. Le fait que les restaus soient fermés n’aide évidemment pas. Mais bon, les cinés restent fermés aussi, alors…
La vie des couples
Je me rends compte qu’il y a des drames à cause de ce manque de possibilité de sortie pour les couples dans lesquels les femmes sont en danger, et je ne le minimise pas. Mais dans une toute autre mesure, c’est un défi pour tous les couples de se retrouver tous les soirs à la maison, non ?
Entre les soirées de déplacement de l’un ou de l’autre et les afterworks professionnels, en 2019, je pense que nous ne passions pas en moyenne plus de 4 soirs par semaine ensemble en fait. En 2020, c’est à peine si en moyenne on aura été séparé 3 soirs par mois…
Un vrai test.
C’est bête en fait
On est pas vraiment enfermés. On peut beaucoup plus sortir que lors du premier confinement. On a droit à des exceptions sur à peu près tous les cas de figure. Petit d’Homme va à l’école, Cher-et-Tendre prend le train pour Paris toutes les semaines, la nounou peut venir (et pourra repartir à 20h malgré le couvre-feu), on peut même faire du shopping – et on économisera carrément moins que lors du premier, ouverture des magasins et fêtes obligent.
Je vais pas vous parler librairie ou théâtre. Même le ciné, on va s’en passer. En revanche, qu’est-ce que j’ai envie d’aller boire une bière en terrasse chauffée (oui, je sais, c’est interdit, z’avaient que ça à faire les écolos, y’a pas plus grave pour les émissions de carbone ? franchement…), avec des gens avec qui je peux parler des heures.
Tavernier, à boire !
Alors à boire, à la maison, on a, j’dis pas. On a même fait un stock conséquent en prévision des fêtes (chacun son PQ). Et on se parle, avec Cher-et-Tendre. On a même des discussions éminemment intéressantes avec Petit d’Homme, qui a grandi beaucoup trop vite avec cette histoire de Covid19. Il a même commencé à évoquer l’idée que peut-être il n’était plus sûr de croire au Père Noël (il a peur de faire de la peine à son père, surtout).
Mais refaire le monde à 4, à 6, à 8, ou même en nombre impair, soyons fous, ça n’a pas d’équivalent reproductible en famille. Et ça manque…
Une de mes grandes peurs, donc, c’est qu’au-delà du coût humain (indéniable), économique (indéniable aussi), on va aussi avoir un coût intellectuel. Parce qu’il n’y a plus personne qui refait le monde. Il n’y a plus d’idées géniales qui naissent par sérendipité, dans ce quotidien calculé, formalisé, attestationnisé.
Et ça, c’est vraiment dommage.

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