Parce qu'il faut un peu relativiser quand même.
Je sais, je vous disais exactement l’inverse dimanche. mais c’est le propre de la période, de changer d’avis au gré des infos, et autres états d’âme qui nous animent, non ?
9 mois
Enfin dans 2 jours. Voire 12, si on compte la probable troisième vague d’après les fêtes qui va nous emmener jusqu’en Mars prochain. Alors certes c’est long. Mais pas tant que ça.
Je me suis fait la réflexion après les infos des fêtes sauvages diffusées ce week-end – dont les organisateurs préparent activement d’ailleurs la semaine du Nouvel An, parce qu’avec les vacances, c’est d’autant plus de soirées dispo pour sortir, n’est-ce pas ?
Je me suis dit : « mais ils ne peuvent pas se retenir encore un peu ? » très exactement. Parce que même si je rêve d’aller boire un verre avec des potes, je ne le fais pas. Point. C’est pas compliqué. Ça demande un peu de sens de responsabilités et de maîtrise de soi.
Cher-et-Tendre dit haut et fort qu’à leur âge il aurait fait pareil. Moi je ne suis pas sure. J’ai jamais été rebelle dans l’âme. Si j’ai fait une crise d’ado, c’était sur le tard, et déjà en école d’ingénieurs. Et elle n’a pas duré longtemps si tant est qu’elle se qualifie en crise d’ado. J’étais plutôt disciplinée. Respectueuse des règles. La première à déceler leur illogisme, aux règles, mais respectueuse de leur application quand même. J’estimais de mon ressort de démontrer leur illogisme pour les faire changer. Et d’adapter mon comportement qu’une fois les nouvelles règles instituées. Pas à ce que je pensais qu’il fallait qu’elle soient.
Le vivre ensemble
On en revient au vivre-ensemble. Bien sûr, je trouve un certain nombre de règles actuelles illogiques, voire injustes. Ne pas aller au cinéma masqués avec 1 siège sur 2 occupé quand les métros sont bondés, par exemple. Mais je serai quand même choquée si j’avais vent d’un cinéma ouvert en illégalité.
Je vis mal les écarts aux règles. Je vis surtout très mal le fait de s’estimer au-dessus des lois. De voir son intérêt particulier au-dessus de celui des autres, et de la collectivité. Je déteste les gens en double-file par exemple. C’est l’exemple même de « je minimise mon inconfort, peu importe celui qu’il vous cause ». Égoïste.
J’ai un côté très égalitaire sur certains sujets. C’est sans doute pour cela que certaines mesures me heurtent autant. Parce qu’elles sont injustes par essence…
Mais au final…
Si on se projette à dans 50 ans, que restera-t-il de cette année si étrange dans nos vies ? Dans nos souvenirs ? Dans nos albums photos ? Dans nos livres d’histoire ?
Tiens, nos livres d’histoire, ça serait intéressant. Parce que pour la première fois, l’histoire écrite on le sait par les vainqueurs ne sera pas forcément différente d’un pays à l’autre… Mais quel pays en parlera ?
Je ne nie pas qu’au niveau individuel cette crise aura des répercussions effroyables sur des commerçants, des restaurateurs, des indépendants, des pros de l’événementiel (on pourrait en parler un peu plus, d’ailleurs, de l’événementiel). Comme elle aura des répercussions effroyables sur les familles des victimes du virus, qu’ils aient 45 ans ou 80.
Mais à l’échelle du pays ? De l’Europe ? Du monde ? Que restera-t-il à part une montée de la mortalité et une baisse du PIB à expliquer dans des courbes sur plusieurs décennies? Quelles traces pérennes dans notre, nos quotidiens ?
D’aucunes disent les masques dans nos vies. D’autres les répercussions économiques sur des années. Certains plus optimistes voient la période actuelle comme un tournant dans certaines prises de conscience (relocalisation industrielle, décarbonation, mobilité douce, pratiques de management et de télétravail). Vraiment ?
Pas sure
Pas sure que le choc soit suffisamment brutal ni la crise suffisamment longue pour être le point de départ de changements profonds de comportements collectifs. Il n’y a qu’à voir le nombre de chefs d’entreprise qui refusent obstinément le télétravail pour s’en rendre compte. Le nombre de kilomètres d’embouteillages à présent que la météo est moins clémente. Le nombre de gens qui ne rêvent que de revenir à la « vie d’avant ».
Ça va nous en faire, des sujets, quand on pourra aller boire des verres en terrasse et refaire le monde…

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