Le verre à moitié plein

verre à moitié plein posé sur une main
On ne sait toujours pas.

J’étais montée sur mes grands chevaux en devenant péremptoire dans certains billets de la semaine dernière, ici ou par exemple. Je m’en veux, et je suis à deux doigts de me les mordre, les doigts. Parce que le verre est à moitié plein, en fait.

Sortir de ma réserve, une bonne idée ?

Je ne vous avais pas habitué à des prises de position, encore moins critiques, n’est-ce pas ? Sans doute parce que je suis assez peu catégorique sur de nombreux sujets.

Bien sûr, j’ai mes fondamentaux, comme tout le monde (tolérance, liberté d’expression, définition du marketing par exemple). Mais sur les événements liés au #Covid19, force est de constater que le manque de fiabilité des informations nous oblige à une grande humilité. Voire à exercer une grande volonté à reconnaître qu’en fait, on ne sait pas.

Le verre à moitié plein vide

Et pourtant, je me suis jointe aux indignations médiatiques la semaine dernière au sujet de l’organisation de la vaccination en France. J’ai émis une opinion qui n’a absolument aucune valeur. Je ne suis spécialiste de rien, et vous ne me l’aviez pas demandé, mon avis.

Aurai-je été influencée par Cher-et-Tendre, si prompt à la critique depuis 9 mois ? Quand bien même ce serait le cas, c’est de ma responsabilité, pas la sienne. Donc toutes mes excuses pour avoir cédé à la tentation à laquelle je vous demande de résister depuis 9 mois. Quand on ne sait pas, on ne va pas, comme disait feu mon Papa.

Ce week-end, en échangeant avec une de mes amies les plus chères (qui ne lit pas ce blog, ni n’écoute le podcast, en tous cas elle ne m’en a jamais parlé), je me suis rendue compte que j’avais foncé tête baissée et que l’arbre de la vaccination avait caché la forêt des choses « bien gérées », ou du moins gérées du mieux possible dans les circonstances actuelles.

Le verre à moitié plein, donc

Quand on regarde attentivement les chiffres de progression des cas et surtout de la mortalité, le seul chiffre qui mérite véritablement notre attention et les efforts consentis, en fait, on ne s’en sort pas trop mal. On peut critiquer les mesures prises, et imaginer que d’autres aient été plus efficaces, mais on ne le saura jamais, en fait. Alors bien sûr, chaque décès est un décès de trop, mais ça aurait pu être bien pire.

Certes, les commerces ont été touchés, et des pans entiers de l’économie sont encore à l’arrêt complet. Mais ces secteurs sont particulièrement aidés, comme nulle part ailleurs d’ailleurs je crois. Car 50% du chiffre d’affaires quand on n’a pas la masse salariale en charge fixe (prise en charge par le chômage partiel), ça devrait quand même permettre à un paquet d’entreprises de survivre le temps de. Pas idéal, tout le monde préfèrerait travailler, mais là encore, quelle alternative viable et sécurisée ?

Évidemment, il y aura des faillites, des fermetures, des plans sociaux… Mais combien étaient prévisibles avant ? Combien sont d’opportunité pendant ? Pas tous, mais même si on ne parle que de 30 à 50% ça fait en fait un paquet de trucs pas cool qu’on fait porter à la crise. Bon dos.

Oui, pour des individus touchés par la maladie, le chômage, l’arrêt des chantiers en tant qu’auto-entrepreneur par exemple, c’est pas drôle du tout, voire dramatique. Mais pour le collectif, en fait, on ne s’en sort pas si mal que ça. Même si je n’ai toujours pas compris qui, comment et quand on devra rembourser la dette abyssale qu’on est en train de prendre collectivement. C’est un sujet pour l’après, et on est loin d’y être, à l’après.

On positive !

Donc je vais voir à nouveau le verre à moitié plein, et plus à moitié vide. Ne serait-ce que pour rester alignée sur mes fondamentaux. Parce qu’en fait, il y a du vrai sur cette histoire de marathon. Et aussi parce qu’on n’a pas tous les faits. Et que j’aimerai toujours pas être à leur place.

On comptera les points plus tard, et que à la fin du match. Comme disent les américains, it ain’t over till the fat lady sings.

Elle est même pas encore arrivée sur scène.

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