À la recherche de l’équilibre

Balance à 2 plateaux à l'équilibre
Confinera, confinera pas ?

Je ne vais pas crier au loup comme tous les opposants politiques qui cherchent à surfer sur la gronde générale pour mieux se placer pour l’année prochaine.

Mais j’avoue qu’il y a un tas de questions à se poser que peu osent mettre sur le devant de la scène. Des débats désagréables. On en revient toujours au coût d’une vie.

Âge plafond ?

On commence à entendre ici et là cependant des questions que j’estime légitimes. Celle de l’âge plafond pour recevoir une dose de vaccin en est une cruciale.

Je me dois à ce stade de préciser que dans mon entourage familial proche, il y a peu de « très » vieux. Donc je ne suis pas concernée directement par la question. Mais n’est-ce pas justement la chance d’aborder le sujet avec un tant soit peu de recul ?

Au stade actuel des connaissances sur le vaccin, et en particulier le flou artistique sur ses capacités à limiter la transmission, il était compréhensible de protéger les personnes les plus à risque d’abord, plutôt que les actifs qui voient beaucoup de monde. Je ne reviendrai pas sur le sujet. Même si j’aimerai bien qu’ils accélèrent les études pour enfin répondre à cette question centrale sur le monde d’après. Ou même de pendant.

Mais parmi ces personnes les plus à risque, il y a en fait une grande diversité de cas. Des retraités de 70 ans avec encore plein de choses à vivre et des petits-enfants à chouchouter, autonomes et actifs dans les associations. Et des personnes de plus de 90 ans, malades chroniques, isolées, en Ehpad.

Je pose ça là

Bien sûr, c’est horrible ce que je viens d’écrire. Odieux. Inhumain, diront certains, probablement très attachées à une grand-mère qu’ils vont voir toutes les semaines dans son institution spécialisée.

Mais les plus nombreux d’entre nous ont surtout des parents et des grands-parents entre 60 et 80 ans, encore actifs pour la plupart – même si parfois porteurs de conditions dites si joliment de comorbidité qui nous inquiètent énormément (et là, pour le coup, je suis dans le lot).

Et surtout, la majorité d’entre nous est inquiète des impacts sur tous les autres pour des raisons non sanitaires. La solitude des étudiants. La détresse des commerçants. La panique des salariés. La déprime des chefs d’entreprise. La morosité des fonctionnaires.

Court- ou moyen-terme

Puisqu’il apparaît de plus en plus évident que la crise sanitaire ne va pas s’arrêter en 2021, malgré tous les voeux prononcés depuis le 1er janvier, il faut bien changer de prisme et ré-évaluer les impacts de décisions à l’aune d’un moyen-terme mis souvent sous le tapis ces derniers temps.

J’entends enfin quelques interviews évoquer ce sujet. Encore trop peu.

En entreprise, ce calcul du moyen-terme fait forcément partie des évaluations. D’investissement. De pivot. De recrutement. En santé publique, c’est sans doute plus difficile à mesurer, parce qu’il faudrait alors définir des priorités différentes du serment d’Hippocrate.

Les champions de sprint ne sont pas de bons marathoniens. Et on n’est plus dans un sprint depuis longtemps.

Le temps de la maturité

Le monde de pendant nous impose de réfléchir différemment à pas mal de sujets, non ? Et il nous fait grandir aussi. Parce qu’on doit comprendre que le beurre et l’argent du beurre ne vont pas ensemble. Jamais.

Il est temps de se poser les bonnes questions, toujours. Je sais, je radote, mais j’ai quand même l’impression que medias, politiques, et la grande majorité des twittos se trompent de débats.

Parce que si même le président du conseil scientifique suggère un auto-confinement des plus à risque pour permettre aux autres – ceux qui ne risquent pas de submerger les hôpitaux – de retrouver un semblant de libertés, ou a minima de ne pas en perdre encore plus, c’est que les questions méritent d’être posées, non ?

Et ces questions sont à présent éthiques. Philosophiques. Demandent du temps de réflexion. L’apport éclairé d’experts dans un débat policé. Bref, que des trucs qu’on a oublié comment les faire.

Résilience et agilité, toujours. Courage, encore. Recul, quand même.

Et c’est là que je remarque qu’il est encore temps de vous souhaiter à nouveau bonne année.

Pour vous abonner au podcast

Revues (et Corrigées) est disponible sur Apple PodcastsGoogle PodcastsSpotifyRadio PublicBreakerPocket Cast, Overcast, Anchor, Bullhorn, Podcloud et Podcast Addict

Si vous appréciez lire ce blog ou écouter le podcast, vous pouvez m’offrir un café ou une coupe de champagne. Et laissez moi un message quand vous le faites, que je puisse vous inviter à en boire un vrai en terrasse !

Image par Bruno /Germany de Pixabay