J’y comprends plus rien

deux flèches au pied d'un homme, dans des directions différentes
J'ai la tête qui éclate, j'voudrais seulement dormir.

Oui, je sais, j’ai déjà utilisé cette référence musicale lors de cet épisode. Mais ça ne s’arrange pas, en fait…

Le supplice chinois

Donc les médecins n’arrêtent pas de nous dire que la décision de ne pas reconfiner est mauvaise, que les chiffres vont exploser, et qu’on va droit à la catastrophe.

Sauf que ça n’arrive pas. Encore. Mais ils insistent pour nous prévenir qu’il sera trop tard quand on va s’en rendre compte, qu’il va y avoir « du sang et des larmes », et autres joyeusetés anxiogènes dont ils maitrisent les éléments de langage. On a de la chance, notre système éducatif est tel que nos médecins ont de la culture littéraire. De quoi être fiers de la France, assurément.

Je pense que ça va arriver, attention. Ça a en effet l’air inexorable. Mais je me dis aussi que chaque jour de gagné est un jour de gagné. Ils disent que chaque jour de gagné aujourd’hui nous en coûtera 2 plus tard. On ne saura jamais, puisque l’AB test est impossible. Dialogue de sourds.

Le mic-mac autour du vaccin

Je n’en reviens pas qu’on n’ait toujours pas d’infos fiables et vérifiées par les pairs sur l’effet du vaccin sur la transmission du virus. Et donc je ne comprends pas plusieurs articles qui (1) parlent d’atteinte de l’immunité collective et (2) de passeport vaccinal.

Dans ma compréhension – mais je ne suis pas médecin, l’immunité collective arrive quand un certain pourcentage de la population est… immunisée. Sauf qu’avec les vaccins à ARN messager, apparemment, on n’est pas immunisé stricto sensu. On est protégé que ça dégénère en forme grave, donc on est « malade », on porte le virus (alors qu’une immunité signifie généralement qu’on n’est pas porteur, même « sain »), et peut-être – mais seulement peut-être – même qu’on est contagieux.

Donc le virus circule toujours. Donc les personnes non vaccinées sont en effet à risque, puisque les personnes vaccinées ne font pas « barrière » en empêchant la survie – faute d’hôtes – voire la circulation du virus.

Pire, si on est en effet contagieux, prouver qu’on est vaccinés ne sert strictement à rien. On doit quand même porter un masque, respecter les gestes barrières, et prouver par un test qu’on n’est pas porteur pour passer les frontières.

Si j’ai mal compris quelque chose, ce qui est possible, j’aimerai qu’on m’explique. Pas qu’on continue de passer sous silence ces questionnements qui me paraissent juste normaux quand on a un niveau scientifique certes non nul, mais non médical.

Gloubi-boulga et amalgame

Ce nivellement par le bas et cette simplification extrême de la situation au sujet du vaccin m’énervent au plus haut point. D’abord, parce que le journalistes ne posent pas les bonnes questions. On aurait pu espérer que les journalistes scientifiques, généralement médecins eux-mêmes pour les plus connus d’entre eux d’ailleurs, éclairent le débat public sur ces questions. Mais vu que la grande majorité a repris la blouse dans l’effort de guerre (et on les en remercie), ils n’ont en face souvent que des journalistes qui ne savent pas ce qu’ils ne savent pas. C’est ballot.

Ensuite, parce que j’ai en fait l’impression qu’on nous prend pour des veaux. Plutôt que de nous expliquer les tenants et les aboutissants de la situation, avec pédagogie et précision, en laissant ouvertes les questions ouvertes, on nous assène des grandes demi-vérités en nous prenant pour des idiot.e.s dénué.e.s de sens critique et de sens de la nuance.

La démagogie est en plus internationale. Puisqu’un « vaccin » existe, tous les pays du monde se précipitent pour vacciner et empêcher plus de morts. Soit. Mais pour s’assurer que l’espoir existe, pour donner l’impression d’agir, ou tout simplement par pensée magique – ou goût du pari, on nous fait croire que les jeux seront faits quand le nombre de vaccinés sera suffisant. Or je ne vois rien dans les débats qui me l’affirment, puisque la cruciale question de la contagiosité quand on est vacciné n’a pas été tranchée.

Et c’est pas tout

J’ai déjà eu l’occasion de poser ici mes réflexions sur l’adaptabilité phénoménale de notre adversaire.

Si le vaccin n’empêche pas le virus de se propager, mais ne fait que protéger des symptômes et d’éviter les cas graves, alors le virus vivra sa vie de virus, passant d’hôte en hôte, parfois même pour longtemps, mais n’aura pas à évoluer pour survivre. C’est un cas de figure mauvais pour l’importance du vaccin dans le relâchement des mesures barrière, mais bon pour la stabilité de l’efficacité du vaccin pour lutter contre la mortalité.

Si au contraire le vaccin empêche en effet transmission et circulation du virus, alors celui-ci va faire ce qu’il a prouvé être capable de faire dans des temps record : muter à nouveau. Muter pour devenir cette fois résistant au vaccin, comme il a muté à Manaus et au Cap pour ré-infecter des personnes déjà guéries de sa souche mère.

Donc vous avez enfin compris le choix de l’illustration de ce billet.

On n’en a pas fini dans les deux cas.

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