2 heures par jour

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Le Covid19 ça dure plus longtemps que les piles Duracell...

Ça tourne en boucle sur nos chaînes d’infos et même pas d’infos. Ça occupe toutes les conversations tout le temps.

Tout le temps ? Ah non…

Le village gaulois de Californie

J’ai trouvé le village qui refuse de se laisser abattre par la tempête Covid. Un espace d’échanges avec d’autres humains, pourtant, dans le temps réel. Un endroit de partages de bonnes pratiques pro, d’idées séries, de recommandations bouquins, de cours de langue, bref, un microcosme de la vie d’avant. Un peu comme si tu entrais dans un bar rejoindre des amis. Ou comme si tu entrais dans le bar où tu vas régulièrement avec tes potes, mais sans savoir s’ils étaient là. Et que toutes les tables t’accueillaient les unes après les autres. En t’appelant par ton prénom.

En fait, ClubHouse, c’est Cheers. Where everybody knows your name.

Mais au-delà de cela, ClubHouse, c’est le seul endroit qui ne parle pas de Covid19. Jamais. Pourtant j’y ai été à des heures diverses. Je suis entrée dans des salons tenus par des inconnus comme des proches. J’ai lu les titres des salons de langue que je ne maîtrisais pas. Et rien, nada, zilch, pas de mention du Covid19.

Alors que l’app a sans doute trouvé son Zeitgeist dans la pandémie.

Mentions obligatoires

Forcément, dans les (nombreux) salons qui discutent sur ClubHouse de… ClubHouse, on a pu évoquer rapidement le fait que le timing était parfait à cause du confinement / couvre-feu / lockdown / distanciation sociale. Mais on passe à autre chose pour revenir au coeur du sujet, c’est à dire ClubHouse en tant que tel.

Je t’invite à regarder la vidéo qu’on a enregistrée avec mon compère PPC au sujet de ClubHouse si tu veux savoir ce que c’est (j’arrive après 11 minutes, mais ces 11 minutes sont à écouter pour comprendre le réseau). Ou lire mon explication dans la dernière édition de ma newsletter pro.

Parenthèse auto-promo refermée.

Temps de cerveau disponible

Même si l’appli se veut exclusive et sélective – tu n’y entres que sur invitation et elle n’existe que sur iOS pour l’instant, je suis étonnée du peu de présence – visible en tous cas – des medias, des journalistes, des marques et autres vociférateurs habituels.

Même si vendredi soir j’étais particulièrement perturbée par l’arrivée d’auto-proclamés « poids lourds » de LinkedIn qui se sont immédiatement lancés dans la course aux followers en imaginant et détaillant des « hacks » pour vite vite vite avoir la plus grosse. Ils me fatiguent… Et j’ai arrêté d’écouter.

Parce que c’est là que ClubHouse est merveilleux. Si dans d’autres réseaux, tu as sous le nez des posts de ces soi-disant influenceurs gonflés aux vanity metrics, que tu le veuilles ou non, sur ClubHouse, au pire, tu vois le nom du salon dans lequel ils interviennent et où sont tombés par mégarde les plus crédules ou naïfs des gens que tu suis. Mais tu n’es pas obligé d’écouter ce qu’ils ont à dire. Ou tu peux juste passer une tête – parce que ils pourraient aussi se laisser corrompre par la bienveillance naturelle du réseau, on ne sait jamais. Et ressortir aussi discrètement parce que non, pas encore.

Privacy mon amour

Il y a plein de sujets privacy avec ClubHouse. La viralité de l’app ne fonctionne que si tu lui donnes accès à ton carnet d’adresse. Donc tu sais combien d’utilisateurs de l’app ont aussi enregistré le numéro de ton médecin, de ton restau préféré, ou de ton ancien boss.

Comme tout se passe dans l’instant, ça pourrait déraper, alors les fondateurs ont prévu un bouton pour le dire. Seulement pour vérifier, il faut bien qu’ils puissent écouter… Donc tu n’as pas le droit d’enregistrer, mais eux, si. En fait, ils enregistrent tout. Ils disent qu’ils effacent.

Et puis même sans avoir le droit, rien ne t’empêche de brancher un autre appareil à côté pour tout enregistrer. D’ailleurs, le lendemain du jour où un salon a accueilli chinois, taiwanais et hongkongais discuter répression et autres joyeusetés du régime, la Chine a officiellement interdit l’application sur son territoire.

Mais pour échapper 2h par jour (d’après mon appli temps d’écran), 2 heures que je ne pensais pas avoir, d’ailleurs, à toute mention de la pandémie, je veux bien prendre le risque. J’ai même entendu la voix de personnes que je suis sur d’autres réseaux sociaux sans les avoir jamais rencontrées. Bizoux Virginie. Et j’ai découvert des personnes solaires. Merci Nawal.

Bon, ça ne m’a pas laissé le temps de trouver le cadeau de Cher-et-Tendre pour la Saint-Valentin. Flûte.

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