Si on m’avait dit…

Equipe de sapeur pompier avec chiens
Tu connais l'ultracrépidarianisme ?

J’ai toujours été curieuse de tout. Je ne crois pas qu’il y ait des sujets qui ne m’intéressent pas a priori. Même le sport, étonnamment. Quand j’ai bossé dans le sport – enfin côté sponsor du sport, j’ai appris plein de trucs passionnants.

Les « je-sais-tout »

A l’ère de l’ultracrépidarianisme – l’art de parler avec conviction de sujets qu’on ne maîtrise absolument pas, je fais quand même attention à ne pas parler de tout et n’importe quoi. Surtout que on en a vu fleurir un peu partout, des ultracrépidariens.

Vous les voyez partout : sur Twitter, sur Facebook, à la télé… Ils sont à la base médecins, politiques, restaurateurs, syndicalistes, chefs d’entreprises, commerçants, retraités. Ils existent depuis longtemps, mais on ne les a nommés qu’avec la crise. On aurait pu trouver le mot avant, à chaque coupe du monde de foot, déjà.

Bref, je fais attention à ne pas tomber dans ce travers très répandu de l’ultracrépidarianisme, et cela me demande donc de me renseigner sur un certain nombre de sujets.

Extension de compétences

J’ai toujours aimé apprendre de nouvelles choses. Si j’avais pu, je serai restée étudiante toute ma vie. J’ai déjà fait des études longues et dans plusieurs domaines d’ailleurs. Et je n’ai eu de cesse d’apprendre, encore et toujours.

La Covid19 est donc une immense opportunité d’apprendre. De réviser ma biologie moléculaire, déjà. De mieux comprendre les mécanismes de l’Union Européenne. D’apprendre comment fonctionnent les Agences Régionales de Santé (et à quoi elles servent…). De confirmer mes avis sur certains politiques ou journalistes peu objectifs.

Ça m’a aussi plongé dans mon trou du lapin d’Alice. L’infobésité. Pour en apprendre plus, bien sûr. Mais aussi pour confirmer des informations. Comparer des opinions. Retrouver des sources fiables. Croiser des avis.

Et j’apprends donc plein de choses. Enfin je crois; Je confirme régulièrement aussi qu’on ne sait pas grand chose, en fait. Sur la Covid19, mais pas que. Et la dernière chose que j’ai apprise m’a conforté dans l’idée qu’on vit dans un pays éminemment bureaucrate. Ce qui a fait notre force devient un handicap majeur… Et on tarde à se reinventer.

L’odorat des chiens

J’ai donc découvert un article de France Culture (media de confiance, enfin je crois, il faudra que je demande à mon ami le robot Flint). Cet article explique la démarche d’un vétérinaire, qui a appris à des chiens à détecter la Covid19 dans l’odeur corporelle. D’abord développée pour la détection de cancers, sa méthode est fiable à 95% (soit pareil que les tests PCR, voire plus). Sans avoir à entrer un goupillon dans le nez. Vous imaginez le potentiel à l’entrée des écoles ou des Ehpad ?

Et bien ce vétérinaire n’arrive pas à se faire entendre des autorités compétentes. Déjà, il a trouvé les autorités compétentes, ce qui n’est pas forcément évident. Mais apparemment c’est compliqué d’être innovant et de changer le paradigme des tests. Même si ça couterait beaucoup moins cher.

Le mal français

Donc l’immobilisme à la française frappe encore. Le choc de simplification qu’on me promet depuis que je suis en âge de voter tarde, et pour cause.

Si nos gouvernants exhortent l’ensemble des français, en particulier les plus touchés par la pandémie, à se transformer pour survivre, force est de constater que nos institutions sont à la traîne. Elles ont digitalisé certes. Mais n’ont pas entamé de transformation à proprement parler.

Je dois admettre que mes compatriotes sont responsables, au même titre que nos institutions. Tout le monde cherche à se couvrir et à protéger l’existant, peu importe ce que cela veut dire pour ceux qui viendront après. Et on crée un historique tellement lourd que moins on migre, moins on pourra migrer… Et on obère les futures générations.

Un mal humain ?

Cette incapacité à se projeter dans un futur un peu plus loin que le bout de sa propre existence – et les conforts associés – n’est pas typiquement française. Notre rapport au temps est mis à rude épreuve encore plus qu’avant.

Donc on tourne en rond sur nos anciens mécanismes, qui ne fonctionnent plus. On tourne en rond sur nos fameux « acquis », qui ne veulent plus rien dire. On tourne en boucle sur des solutions qui ne marchent pas, par peur de changer. On tourne en bourrique aussi, un peu. Beaucoup.

Mais même si je ne suis pas fan des chiens, ni Petit d’Homme d’ailleurs, je préfèrerai avoir un chien qui renifle les enfants chaque matin à l’entrée de l’école plutôt que des tests aléatoires invasifs et potentiellement douloureux. Pas toi ?

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Crédit photo : Ecole vétérinaire (article France Culture)