Où va-t-on ?

place de l'étoile à Paris vu d'en haut
Mais quelle cacophonie...

Je vous avais promis dans mon dernier billet / épisode de revenir à ma chronique du temps de la Covid19. Et il y a tellement à dire que j’en suis découragée d’avance…

Régionalisation

Les mesures récentes hérissent de nombreuses personnes. Pas moi. J’ai vécu en Allemagne et aux US. La gestion différenciée locale est quelque chose dont j’ai pu tester les limites, mais aussi les avantages.

La France est un pays profondément centralisé. Malade de sa centralisation, d’ailleurs. Chaque tentative de décentralisation – et il y en a – aboutit à une accumulation de couches administratives complexe et difficile à appréhender, même de l’intérieur. Le choc de simplification qu’on me promet depuis mon enfance n’est pas arrivé. Je ne l’imagine pas du vivant de Petit d’Homme.

Mais la régionalisation des mesures est a priori une bonne chose. Vivant dans un département de l’Ouest, je me réjouis de ne pas être impactée par les mauvais chiffres des départements orientaux. Égoïste ? Non, lucide. Pas la peine de niveler par le bas comme on l’a fait dans tellement de domaines depuis des années, éducation en tête. Mais je digresse.

Porosité

Un des grands arguments des « contre » la régionalisation des mesures est la porosité du pays. Spécifiquement, sa large dépendance aux échanges avec la région parisienne. « Confiner Paris, c’est confiner la France », a-t-on entendu à l’envi jeudi soir et vendredi, entre les 2 déclarations contradictoires de l’Hotel de Ville de la capitale. Non, je ne commenterai pas, je suis trop subjective sur Hidalgo, je vais m’énerver, c’est pas bon pour mon coeur.

Ce n’est pas complètement vrai, mais ce n’est pas complètement faux non plus, et c’est bien un des problèmes.

Si Paris et sa région sont confinés, ça met un certain nombre de choses à l’arrêt. Ça impacte les autres régions. Ce qui est dingue, parce que la région parisienne n’est souvent en fait qu’un passage obligé pour des produits qui arrivent d’ailleurs, et repartent ailleurs.

J’ai fait beaucoup de maths, et une des mesures de distance qu’on apprenait au collège dans les années 80’s était la distance SNCF. Pas le chemin le plus court entre deux points, mais la somme des deux distances qui les séparaient d’un troisième, passage obligé.

Transformation pas que digitale

Alors on parle beaucoup de transformation digitale, mais elle ne devrait pas se limiter à cela. Une transformation en profondeur devait être lancée, parce que aucun pays ne peut être dépendant d’un point aussi névralgique. Epidémies, terrorisme, grèves, manifestations, il y en a un peu marre que dès que Paris tousse la France s’enrhume, non ?

La Covid19 a été un formidable accélérateur de beaucoup de prises de conscience et de changements qui je pense resteront ancrés. Pourquoi pas celui-là ?

J’aime toujours Paris

Attention, j’aime toujours autant Paris. Contrairement à Cher-et-Tendre, je n’accuse pas ma ville de coeur de tous les maux. Mais je reconnais que son omniprésence comme capitale politique, économique, démographique, touristique et logistique de la France est dangereuse… et dépassée.

Sans doute que mes 4 ans en région, que j’ai fêtés ce mois-ci, m’ont ouvert encore plus grand les yeux. Certainement que la crise actuelle exacerbe ce que je pressentais depuis longtemps. Il est temps que ça change.

Nul doute que j’aurai toujours plaisir à y revenir en revanche, pour des journées, des semaines, de boulot ou de loisirs.

Obligée de finir en chanson, sur un thème pareil, non ?

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