Encore un

Patrick Dupond en plein saut, 1984
Ça ne s'arrête donc jamais ?

Vendredi, pendant que j’étais au téléphone et devant mon ordinateur en même temps, j’ai interrompu une discussion professionnelle avec une amie personnelle – ça n’est pas incompatible – pour m’émouvoir d’un SMS reçu de Cher-et-Tendre qui était apparu au-dessus de mes travaux. Oui, je suis anti-notifications, sauf pour les appels et les SMS. Donc les iMessages apparaissent sur mon écran.

Le contenu qui a provoqué cet arrêt intempestif ? La mort de Patrick Dupond. Cher-et-Tendre lui-même était affecté – et dans ces cas-là, il partage, normal.

Encore un bout de ma jeunesse

Je pleure ma jeunesse qui continue de disparaître, petit morceau par petit morceau… Patrick Dupond était déjà premier danseur quand je me suis intéressée à la danse. Il est devenu étoile alors que je suivais tout de l’école dirigée par Claude Bessy (une de mes autres idoles de jeunesse). Il a amené la danse au-delà des passionnés. Il est même connu de Cher-et-Tendre qui n’est pas un énorme fan de ballets, c’est dire !

Les hommages se multiplient, bien sûr. Artiste génial, il avait participé aussi bien aux Enfoirés qu’au jury du Festival de Cannes – ce qui lui avait d’ailleurs coûté sa place à l’Opéra, qui n’avait pas supporté qu’il rate des répétitions cette semaine-là.

Culture commune

Mais tout de suite après ma peine, il en vient une autre. J’ai l’impression d’être un dinosaure qui ressent les choses aux côtés des autres dinosaures. Vous savez, celles et ceux qui ont connu seulement 3 chaînes. Qui ont regardé émerveillés l’avènement de Canal. Qui ont accompagné avec bonheur la montée des radios libres. Qui ont vénéré les mêmes idoles.

Parce qu’aujourd’hui, quels sont les communs d’une génération sur-sollicitée ? Quelles idoles pleurera Petit d’Homme, et surtout, avec qui ? Je me rends compte de ma chance, de pouvoir partager cette émotion avec Cher-et-Tendre mais aussi cette amie au téléphone. Avec qui Petit d’Homme pourra-t-il résonner ?

Ce n’est pas la première fois que je m’inquiète de cet état de fait contre lequel je ne peux rien. Mais ça m’inquiète de plus en plus. D’abord en tant que professionnelle, parce que la culture commune crée un socle sur lequel on peut s’appuyer pour passer des messages au plus grand nombre, avec force, humour, ou légitimité… Mais aussi en tant que citoyenne, parce que la culture commune soude, crée une identité collective, générationnelle, voire nationale. Et on a besoin de collectif pour résoudre les problèmes du monde, non ?

Tout se joue à l’école ?

L’école reste donc le dernier bastion de culture collective possible, vu que les foyers sont de plus en plus inégaux dans l’accès aux contenus.

Je n’ai pas envie que Petit d’Homme ne connaisse que Charli d’Amelio et ses danses. J’ai peur qu’il ne pleure personne, d’ailleurs, parce que les émotions provoquées sont loin d’être les mêmes ? Ou alors je suis trop #GenX tendance #Boomer pour m’en rendre compte ?

Pour finir, je vous laisse avec Patrick Dupond dans ce que je considère une de ses plus belles interprétations. La qualité est mauvaise, mais on s’en fout, non ?

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Photo tirée d’un article sur la vie de Patrick Dupond