Paris, Paris… Paris

Arc de triomphe de Paris avec le drapeau français qui flotte, de nuit
C'est tendu !

On en a déjà parlé dans ces pages, la régionalisation fait du sens, non ?

Sauf que pour les institutions nationales, Paris, c’est la France. Ils n’ont aucun problème à régionaliser Dunkerque ou Nice, mais touche pas à l’Ile-de-France.

Sauf que… les soignants franciliens sont inquiets. Et inquiétants. Et souvent dans les medias pour nous partager leur inquiétude – voire leur angoisse.

L’amplification du prisme médiatique

Depuis bientôt 1 an (parce que dans 3 jours, ça fera 1 an qu’on est confinés), l’amplification du prisme médiatique nous aura donc tout fait. On aura vécu les incertitudes scientifiques, les querelles politiques, les coups de gueule artistiques, les virevoltes iniques, et enfin les inquiétudes critiques.

Entre les questions que les journalistes ne posent pas et les questions posées qui n’ont pas de réponse, on n’en sait finalement encore assez peu. Sur les mutations possibles du virus, les effets secondaires des vaccins, l’efficacité des différentes mesures… Selon les invités des plateaux, on entend tout, son contraire, et la troisième possibilité à laquelle personne n’avait pensé.

Cher-et-Tendre passe beaucoup de temps à regarder ces plateaux, moi moins. De moins en moins, même. Je préfère lire la presse – pour confronter des points de vue de différents bords. À essayer de dénicher des infos plus confidentielles, merci Flint. À écouter ou lire des contradicteurs sur les réseaux sociaux. À essayer de me faire ma propre opinion, même si je manque de connaissances évidentes, puisque je ne suis pas ultracrépidarienne. Enfin je crois.

À l’heure où je publie

Je publie ce billet (et l’épisode du podcast qui l’accompagne) dimanche 14 mars. 1 an après la fermeture des écoles, 52 semaines après l’annonce qui a fait l’effet d’une bombe du confinement qui démarrait 2 jours plus tard.

Que sait-on vraiment de plus ? Que les enfants sont peu vecteurs, et moins touchés, c’est déjà ça. Que le pangolin n’est pas responsable. Que les Français ne se lavaient vraiment pas les mains avant. Que le masque protège, même des bronchiolites. Que travailler à distance, c’est possible, même si pas toujours très agréable.

Que la France est un pays ultra-centralisé, ultra-technocrate, et qui a du mal à remettre en question 200 ans et quelques de structures institutionnelles – ah non, ça on le savait avant.

Paris, donc. Enfin, l’Ile-de-France

Et nous voilà donc 1 an plus tard. Avec des chiffres faramineux dans certaines régions de personnes jeunes en réanimation – les aînés sont à présent vaccinés et protégés. Enfin les plus de 75 ans, parce que nos parents à Cher-et-Tendre et moi ne le sont toujours pas, ce qui nous travaille quand même un peu.

Avec des médecins franciliens qui clament qu’ils vont devoir faire du triage, c’est à dire choisir à qui attribuer le peu de lits de réa disponibles. Au risque de voir se détériorer l’état de ceux qui ne les auront pas. De la médecine de guerre, ils disent. La boucle est bouclée avec le premier discours, non ?

Je ne m’explique pas la réticence des institutions à appliquer les mêmes effets aux mêmes causes. Peur de l’optique de confiner la capitale ? D’autres pays n’ont pas hésité… Peur de froisser des chefs d’entreprise du CAC 40 qui ne respectent toujours pas les « fortes recommandations » de télétravail ? À ce que j’entends d’amis dans telle ou telle entreprise, il en reste encore trop qui préfèrent avoir tout le monde sous la main. Peur d’avouer que le pari du gouvernement est perdu ? Pas tant que ça, quand on y pense. Toutes les régions n’en sont pas au même point, donc on a pu préserver des pans entiers de l’économie, et en premier lieu et sur tout le territoire l’éducation.

Et maintenant ?

Est-ce qu’on va fêter l’anniversaire du 17 mars en lançant un troisième confinement pour le « poumon de la France » ?

Est-ce qu’on va chercher à comprendre pourquoi le virus progresse différemment dans les différentes régions ? Pourquoi la France est coupée en 2 par son milieu, au lieu de la Loire qui est pourtant tellement citée tous les soirs pendant la météo ? Il y a certes un bon millier de facteurs possibles à prendre en compte, mais on est à l’époque du Big Data non ? On ne peut pas essayer de trouver les corrélations ?

Je sais, et je le répète d’ailleurs à mes étudiants, corrélation ne veut pas dire causalité. Et on est plus efficace en analytics quand on a émis quelques hypothèses à tester plutôt que de partir tous azimuts dans tous les sens.

Mais je n’ai pas le début du commencement d’une hypothèse. Si vous avez une idée, n’hésitez pas. Ça me ferait plaisir de transformer ce monologue en dialogue. On réfléchit mieux à plusieurs, non ?

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