Les mots qui manquent

Lettres Scrabble "You choose your words"
Ça ne vous choque pas, vous ?

Vous n’avez pas pu rater cette histoire horrible de la semaine dernière au sujet d’Alisha. Si c’est le cas, Alisha, 14 ans, a été battue puis jetée dans la Seine par un couple de gamins de 15 ans pour une sombre histoire de triangle amoureux. Alisha est morte. C’est la mère du garçon qui a été voir la police quand son fils lui a raconté ce qu’il avait fait.

Camarade, vraiment ?

Au-delà de l’horreur inspirée par les faits, je me rends compte que la langue française n’a pas de mot autre que « camarade de classe » pour décrire des élèves qui sont dans… la même classe.

Au bureau, on a le mot « collègue », qui ne présage en rien les sentiments qui peuvent lier deux personnes. On peut aimer, apprécier, détester son collègue. Tant qu’on ne l’a pas qualifié, c’est neutre.

Mais camarade, ça évoque la… camaraderie. L’affection, la fraternité – ou sororité. Le combat ensemble contre le même ennemi, si vous faites partie comme moi de ceux et celles pour qui ce mot évoque le Chant des Partisans. Pas vraiment adapté à l’histoire d’Alisha…

Néologisme

Ce n’est pas le seul mot qui manque à la langue française. Le néologisme « parange », pour un parent qui perd un enfant, n’a pas vraiment décollé, et on reste sans mot. Mais si je pars dans cette direction ce blog va être déprimant au possible.

Et sinon, ça va ?

Les institutions ont fini par réaliser ce week-end que leur « deux poids, deux mesures » au sujet de Paris ne pouvait pas tenir longtemps et se tiennent « prêts » à confiner l’Ile-de-France.

On ne sait plus quoi croire au sujet du vaccin AstraZeneca, et la solidarité européenne se craquelle à son sujet. Ce qui m’inquiète, c’est que ce vaccin a été validé par toutes les autorités médicales du monde ou presque. Donc les protocoles de validation sont à revoir… Et ça ne présage rien de bon. Encore de la méfiance à venir vis-à-vis de la communauté scientifique et médicale. Ça va pas s’arranger…

On fête les 1 an – est-ce une fête, d’ailleurs – depuis le premier confinement et notre découverte de la vie autrement. Plus d’apéro, plus de festival, plus de musée, plus de soirées, plus de présence au bureau ou dans l’enseignement supérieur… Triste anniversaire…

Emmanuel Faber n’aura pas résisté à la crise et a été démis de ses fonctions de président ce week-end, après avoir perdu son poste de directeur général il y a quelques semaines. Combiner entreprise à mission et profits pour les actionnaires n’est pas si simple… Ou est-ce un vestige du monde d’avant ?

Twitter, qui a automatisé sa modération à outrance, a viré Mila de la plateforme suite à une attaque en bonne et due forme des harceleurs qui rendent sa vie impossible – je rappelle que cette jeune femme vit sous protection policière suite aux menaces… Le dernier tweet posté, qui a provoqué le déferlement de haine et de signalements par des bots à Twitter, était un dessin d’enfant avec une chocolatine (oui, je dis chocolatine, #Bordeaux, toussa, toussa…). Le monde va vraiment mal…

Une semaine chargée

Je suis toute la semaine en « présentiel » – un autre néologisme de la pandémie – avec des étudiants en M2 pour les accompagner dans la rédaction d’un business plan et d’un pitch. J’ai surtout de la chance de passer cette semaine avec des gens. En vrai. Derrière des masques, certes, mais dont je peux déceler par les signaux non-verbaux sur l’ensemble du corps l’intérêt ou l’implication.

Donc les épisodes seront peut-être un peu plus courts. Ou pas.

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