Ça commence à être compliqué, là, non ?
Alors je sais pas vous, mais là je craque.
J’ai été je pense plutôt patiente, compréhensive, empathique même. J’ai défendu les changements de cap à l’aune des informations parcellaires. J’ai respecté les injonctions administratives et gouvernementales. J’ai soutenu les commerçants locaux. Je suis partie en vacances uniquement en France depuis 12 mois. J’ai appelé à raison garder. Je n’ai pas hurlé avec les loups.
Mais là, je craque.
Tu veux ou tu veux pas ?
Depuis le temps que je m’égosille sur les journalistes qui ne posent pas les bonnes questions, je devrai me réjouir qu’ils ont fini par faire leur boulot. Sur l’histoire du vaccin AstraZeneca, ils ont fait les recherches, ils ont analysé des chiffres, ils ont regardé les pourcentages sur des cohortes de contrôle, bref, de vrais petits scientifiques.
Et ils sont dingues les chiffres. Parce qu’en gros, ce serait la Belgique qui a raison. Il y aurait plus de risques à stopper la vaccination par l’AstraZeneca qu’à la continuer.
Je suis ravie pour Cher-et-Tendre, qui a entendu l’accent de ses contrées natales aux infos françaises pour la première fois depuis le début de la crise dans laquelle la Belgique n’a pas brillé par ses résultats. Mais je m’inquiète de notre mouton-de-panurgisme derrière l’Allemagne, et d’un manque de courage patent sur ce coup-là.
En plus, il n’y a rien qui soit 100% sûr. À part peut-être l’homéopathie, mais je me refuse à glisser sur ce terrain-là. Mais aucun vaccin, aucun médicament, aucun produit chimique fabriqué par l’homme n’est 100% sûr pour être ingéré par l’homme. Il y a même des allergiques aux produits naturels, donc aucun produit n’est 100% sûr pour l’ensemble de l’humanité. À part l’eau. Et on en revient à l’homéopathie, donc.
Le principe de précaution
Le principe de précaution est donc au centre du prochain grand débat que cette crise aura provoqué ou pourrait provoquer. Je dis pourrait provoquer, parce que le débat désagréable sur le coût d’une vie n’a pas encore été posé dans des termes pertinents.
C’est au nom du principe de précaution donc qu’on arrête de faire des choses potentiellement dangereuses tant qu’on n’est pas sûr qu’elles ne le sont vraiment pas. C’est au nom du principe de précaution qu’on a donc arrêté de vacciner avec un produit dont il a été démontré partout et par des multiples tests l’efficacité, qui a déjà été administré en quantités conséquentes, et pour 7 cas de thrombose étonnants. Si tant est qu’il y ait des cas de thrombose pas étonnants.
En fait, c’est étonnant le principe de précaution de nos jours. Parce qu’on arrête pas d’entendre que le risque zéro n’existe pas. Entre pas de risque zéro et trop de risques, c’est mince, pour se faufiler, non ?
On est donc en train de perdre 40% de notre capacité quotidienne à vacciner – sachant qu’elle était déjà limitée et limitante. Pour rappel, ma maman, qui fait partie de cette catégorie des moins de 75 ans sans comorbidité avérée, n’est toujours pas vaccinée, ni même sur la liste des vaccinables. À ce rythme là, elle va finir vaccinée après Pâques, et Cher-et-Tendre et moi à Noël.
Vraiment jamais contents…
Je me retrouve donc à nouveau à râler contre mes compatriotes qui décidément aiment râler sur tout et n’importe quoi, pourvu qu’ils puissent contredire.
Le confinement c’est trop dur économiquement.
Le couvre-feu, c’est trop dur psychologiquement.
Les mesures barrières, c’est chiant.
Les masques, c’était un scandale de ne pas en avoir, c’est liberticide de nous les imposer.
Les vaccins, pas question de l’imposer. Mais il faut qu’ils puissent choisir si ils veulent. Et surtout, qu’il n’y ait aucun effet secondaire, réel ou fantasmé.
En gros, la seule constance des Français depuis 12 mois, c’est qu’ils ne sont jamais contents.
Et ça, ça me rappelle une chanson, pas vous ?

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