L'inspiration a été lente à venir mais elle est arrivée.
Hier après-midi, quand je cherchais de quoi j’allais bien pouvoir vous parler en cet épisode d’entre-deux-tours des Awards Podcasteo (j’espère que vous avez voté ?), je suis allé faire un tour sur Twitter.
Il y a plein de gens qui disent que Twitter est hargneux, agressif, violent, toussa toussa, mais je n’ai que peu affaire à cette facette. Je choisis de ne m’abonner qu’à certains comptes, et surtout, mon fil d’actualité est réglé sur « les plus récents », pas les plus populaires. Donc je ne vois pas remonter les plus gros fights si je ne suis pas connectée au moment où ils ont lieu. C’est salutaire, comme pratique, si vous êtes sur Twitter je vous la recommande vivement.
Mais je digresse
Je tombe donc sur un tweet publié par Nicolas Bouzou (j’aime bien Nicolas Bouzou) qui cite un tweet de FranceInfo (j’aime bien France Info, aussi) très commenté, décrié, houspillé, villipendé…
Je vous résume : le philosophe André Comte-Sponville fait une tirade dont il a le secret – il a du verbe et de la verve, le monsieur. Son souci ? Le pan-médicalisme. Un nom qu’il a inventé et qui signifie « faire de la santé, à tort, la valeur suprême ». Ou nihilisme sanitaire. Son problème ? Il trouve qu’on a érigé la santé en valeur alors que c’est un bien, comme l’argent. Il pense qu’on fait passer la santé (bien) avant la liberté (valeur), et que c’est le début de la fin. J’ai bien aimé quand il dit « il n’y a pas écrit santé – égalité – fraternité sur les frontons de nos mairies ». Et quand il explique qu’on peut envier quelqu’un qui a un bien (santé, argent), mais pas l’admirer. Alors qu’on admire des gens qui ont des valeurs comme le courage ou la générosité.
On en revient toujours aux débats désagréables. Comte-Sponville a choisi d’opposer bien et valeur. J’avais choisi d’opposer des biens entre eux (économie et santé, le coût d’une vie, vous vous rappelez ?).
Donc comme souvent, on ne peut pas poser les bonnes questions. On ne peut pas se demander si la mise au panthéon de la santé n’a pas d’effets délétères sur d’autres aspects de nos vies. Si on est bien conscient de ce qu’il y a de l’autre côté de la balance quand on essaie de sauver tout le monde.
Je ne dis pas qu’il faut tout arrêter et laisser mourir les plus fragiles, attention. Je pose juste la question du seuil de tolérance acceptable. Parce que même si on a les doses, il restera des anti-vaccins qui continueront de laisser circuler le virus et d’encombrer les réas. Et qui pousseront des cries d’orfraie à l’idée qu’on leur demande un certificat vaccinal pour accéder à tel ou tel lieu, public ou privé. Parce que #LesGens sont quand même bien stupides, en masse.
La preuve
Dans la série des tweets qui m’ont fait m’arrêter il y a aussi celui là de Guillaume Rozier, l’ingénieur derrière Covid-Tracker et toute la série (Vaccin-Tracker, Vite ma dose…)
Je ne commenterai même pas sur les fautes d’orthographe. Et j’avoue, je suis tombée dans le trou du lapin d’Alice d’aller lire les centaines de commentaires du tweet originel. Où on trouve le pire et le meilleur des gens, comme souvent sur les Internets. Et l’association elle-même, au lieu de s’excuser de sa bourde monumentale – parce que, rappelons-le, Covid-Tracker est open source, gratuit, et non financé par la publicité, donc 100% bénévole – l’association, donc, renchérit en disant que même si c’est gratuit, c’est un site qui incite à la vaccination et qui parle de vaccin comme d’une drogue…
On est donc au Mékissonkon ter. Au 3ème confinement, remarquez, c’est logique, non ?

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