On nage dans le délire...
Si vous me suivez depuis un moment, et surtout sur d’autres plateformes que ce blog et son podcast associé, vous savez sans nul doute que je souffre d’info-bésité maladive.
Abonnée à un tel nombre de newsletters qu’il est indécent de le mentionner ici, boulimique de listes Twitter, dévoreuse de sources d’infos vidéos linéaires et non-linéaires, bref, je souffre d’un autre mal du siècle que le mal de dos (même si je souffre aussi de mal de dos, mais ça n’est pas le sujet). C’est d’ailleurs ce qui me permet de vous proposer ma newsletter, Le Comment Du Pourquoi, sur des sujets plus professionnels que ce blog et podcast.
Et pourtant, hier, j’ai eu envie de m’enfermer dans une chambre noire déconnectée de tout. J’ai craqué.
Pfizer / Moderna / AstraZeneca
Hier, j’ai été assaillie par des informations au sujet des effets secondaires des vaccins, des doses disponibles dont personne ne veut, de vidéos montées à charge, de reproduction d’écrits douteux, d’affirmations non sourcées…
Et je me répétais en mantra : corrélation n’est pas causalité. Corrélation n’est pas causalité. Corrélation n’est pas causalité…
Le rapport au temps
On est passé d’applaudir les soignants à 20h tous les soirs à soupçonner la moindre blouse blanche de travailler pour les Big Pharma ou Bill Gates.
On est passé d’être suspicieux des vaccins sortis si vite avec une nouvelle techno, à la portée aux nues de ces mêmes vaccins à cause de thromboses, pour enfin rejeter en bloc tous les vaccins parce que deux personnes sont décédées quelques jours après leur deuxième dose.
Donc en 15 mois, on est passé de « pas l’temps de lire la notice du Doliprane » à « si une seule personne sur des millions meurt à la suite d’une injection sans même qu’on démontre que l’injection en est la cause, j’en veux pas ».
Si les Français prêtaient autant d’attention aux effets secondaires avérés scientifiquement, avec des années, voire des dizaines d’années de recul, des médicaments qu’ils prennent au quotidien, on n’aurait sans doute pas le trou de la Sécu… Alors j’espère qu’ils vont enfin se mettre à lire les notices, pas vous ? Ou à arrêter de consommer des substances, illicites ou parfaitement légales, dont on a déjà démontré depuis des décennies les risques sanitaires ?
Vous n’y croyez pas ? Moi non plus.
Conclusions hâtives
Je ne défends pas les vaccins, je n’ai aucune idée scientifique de la dangerosité des vaccins. D’ailleurs, personne n’en a, même pas les scientifiques. Parce que certains effets peuvent se déclarer après plusieurs années et qu’on n’a pas le recul, et pour cause. On sait tout juste qu’à court-terme, les vaccins font moins de morts que le virus.
Mais je suis atterrée de voir les incohérences de ceux qui ne veulent pas de morts du tout – puisque deux cas sur des millions ont été suffisants pour que des centres entiers de vaccination au Pfizer soient presque vides aujourd’hui. Enfin selon Twitter, parce que sur le site Vite Ma Dose, le nombre de doses disponibles est quand même moins important. Mais il faut prendre le temps d’aller vérifier…
Je ne comprends pas qu’on puisse vouloir à ce point le beurre et l’argent du beurre – le sourire de la crémière, toussa toussa, pour vouloir retrouver ses libertés, ne pas être contaminé par le Covid, mais ne pas se faire vacciner non plus.
Je suis étonnée du manque de réalisme de mes compatriotes qui, à force de vouloir que le gouvernement soit responsable de tout, s’attendent à des miracles du même ordre que faire fonctionner la planche à billets. Tout leur est dû, donc. Sans efforts, sans risques, et surtout en ayant quelqu’un à blâmer si ça ne marche pas.
Le rapport au temps…
…reste donc la chose la plus impactée au final par toute cette crise. Une exigence de rapidité façonnée par l’accélération de nos vies digitales en particulier, entre l’instantanéité des réseaux et de la circulation des informations « putaclic ».
Mais l’être humain n’est pas fait, je crois pour cette rapidité. Le cerveau a d’ailleurs deux systèmes, appelés « Système 1 » et « Système 2 » pour ceux qui connaissent les travaux de Daniel Kahneman. Je vous propose une illustration si vous ne connaissez pas.

Donc plus on va vite, plus on s’appuie sur le système 1, plus on prend le risque de se tromper. Dans les grandes largeurs.
Et la nature, on le sait, prend son temps.
Et à la fin, elle gagne.




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