Non, vraiment, j'vous jure.
Lundi soir, j’ai fait un truc que je fais rarement. J’ai regardé du foot à la télé.
Alors rarement pour moi, on est d’accord. La France entière était sans doute devant son écran, et question culture collective, c’est important ces moments-là. Même si je ne suis pas fan absolue, ni supportrice d’une quelconque équipe locale, je regarde sans déplaisir les matchs d’envergure. Donc j’ai regardé lundi soir.
Je n’imaginais pas me coucher si tard – je me lève tôt, certes, comme je le disais dans ce podcast, mais je me couche tôt également, d’habitude.
Au moins il y a eu des buts. Rien de pire qu’un match qui se termine aux tirs au but sans autre but marqué pendant la rencontre. Là on a eu peur, on a exalté, il y a eu de l’action, des arrêts, des tirs, des corners, et des retournements de situation, surtout dans le deuxième mi-temps. Mais je ne vais pas vous refaire le match, soit vous l’avez vu, soit ça ne vous intéresse vraiment pas.
Je ne vais pas non plus chercher un coupable ou désigner un responsable. Un match, c’est une équipe qui le perd, quelles que soient les actions des uns ou des autres. C’est comme le dernier clic dans une campagne de pub digitale. Si l’ensemble du dispositif n’avait pas été là, on ne sait pas si le client aurait cliqué. Question d’attribution, ça s’appelle. Et c’est inextricable.
Au final, c’est pas plus mal
Non, je vais chercher à positiver. Voir le verre à moitié plein. Parce qu’il l’est, j’vous assure !
J’ai donc trouvé de quoi nous réjouir collectivement de cet échec inattendu. Et ça se résume en deux mots.
Cluster russe.
Si la France avait gagné lundi, elle aurait joué vendredi soir à St-Petersbourg. Il est fort probable que de nombreux supporters français auraient fait le déplacement. Encore plus probable que les gestes barrière n’aient été oubliés momentanément dans la folie et l’excitation de l’instant, puisque mêmes les supporters suisses se sont laissés aller à des débraillages lundi soir. Alors des gaulois, vous imaginez ?
Proximité physique, grand nombre de personnes, oubli des gestes barrières, bière, sueur, et autres échanges de fluides corporels… Bref, un cluster en puissance. De français qui ensuite se seraient éparpillés un peu partout en France, parce que le supporter de foot n’a pas de région particulière, il est aussi bien de Marseille que de Strasbourg, de Lille que de Toulouse, de Biarritz que de Caen.
Donc voilà. On a sauvé le mois d’Août.
Vous vous sentez mieux, là, non ?
J’espère vous avoir remonté le moral
Parce que perso, lundi, je l’avais dans les chaussettes, le moral, et avant le match de foot. La faute à la politique.
Et par « la » politique, j’entends à la fois les politiques de tous bords, les journalistes politiques, les sondeurs politiques, les chroniqueurs politiques, les éditorialistes politiques, les militants politiques, et bien sûr les non-électeurs politiques, c’est à dire les abstentionnistes.
Je ne sais pas si c’est ma mémoire qui déforme mes souvenirs et me fait croire que c’était mieux avant, mais je ne me suis jamais autant senti réac que dimanche soir. A part peut-être le dimanche soir précédent. La politique, c’était mieux avant, non ?
Les candidats ne savent plus que se mettre en avant ou diminuer leurs adversaires – parfois du même parti. L’ego a complètement pris le pas sur le service public, les discours utilisent plus souvent le « je » et le « ils/elles » que le « nous », les débats sont cacophoniques et irrespectueux, et les journalistes pas franchement à la hauteur.
Quand on ajoute à cela le papier écrit par 17 scientifiques de toutes les disciplines qui s’inquiètent de l’impact à long-terme des réseaux sociaux dans les comportements collectifs de l’espèce humaine qu’ils pourraient modifier en profondeur et de façon irréversible, on a un début de semaine en pleine panique.
Donc je préfère penser qu’on a évité la 4ème vague et le variant russe. Pas vous ?

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Photo by Joshua Hoehne on Unsplash