En 2006, j’ai appris quelque chose que peu de gens savaient jusqu’à présent. Enfin, on était plus de 100 000 apparemment à l’apprendre en même temps donc je n’étais pas vraiment seule non plus. Mais ce n’était pas débattu autant que maintenant.
En 2006, j’ai lu Premier Sexe, de Eric Zemmour, et j’ai compris que même s’il était cultivé et beau parleur, c’était profondément quelqu’un dont je ne partageais pas les valeurs.
Un gros misogyne
J’ai bien essayé de convaincre ma mère, à l’époque (je ne connaissais pas encore Cher-et-Tendre), elle qui a toujours aimé les personnes cultivées et maniant notre langue (qu’elle enseignait encore à l’époque) avec brio (avec qui ? Oui, je sais, je l’ai déjà faite, je l’adore). Sans grand succès.
Alors les journalistes et autres chroniqueurs (et chroniqueuses) qui semblent découvrir sa misogynie, ben oui, c’est un gros macho de base, frustré de ne pas voir les femmes rester à la place qui leur est soit-disant réservée. Un comble quand on sait ce qu’il reproche à l’Islam, dont il embrasse donc sans problème le patriarcat assumé, proclamé, adulé… mais sans le rattacher à l’Islam, parce que vous comprenez, lui il est assimilé, c’est pas pareil.
Vous le devinez, je n’ai pas que la misogynie à lui reprocher, et je ne vais pas passer plus de temps sur cette personne qui n’en vaut pas la peine. Parce que le sujet de cette chronique n’est en fait pas la personne de Zemmour, mais ce que son traitement médiatique révèle de notre culture actuelle.
Polarisation extrême
J’ai déjà eu l’occasion de parler dans ces pages (et dans le podcast) de la polarisation extrême que vit notre société. Les nuances de gris n’existent plus. Les doutes, encore moins. On affirme, on pérore, on combat, on s’insurge, bref, on est pour ou contre, tout le temps.
C’est épuisant.
Et comme on vit aussi à une époque où notre attention semble n’être retenue que quelques secondes, où les medias sollicitant notre attention sont démultipliés, et bien on en arrive à des phrases choc, des chroniques insipides, des rabachages incessants. Si nous pouvons parfois être victimes de FOMO (Fear Of Missing Out), c’est rien à côté de celui de rédac chefs des chaînes info, je pense.
Alors les medias poussent le truc à l’extrême – ils posent la question à tous leurs invités. Le mec, il est essayiste, auteur, si on veut, cultivé certes, même pas candidat pour de vrai, et il occupe le terrain. Pire, quand les medias ne parlent pas de lui avec les représentants politiques, candidats ou pas, ils parlent des sujets qu’il a mis au centre de la table.
Il n’a pas besoin de se présenter (pas sûre qu’il en ait envie d’ailleurs, trop à perdre, rien à gagner), il a déjà gagné. Et il a été bien aidé.
Même ce podcast devient politique à cause de lui, c’est dire, je n’avais pas parlé politique depuis la gifle de Macron…
Ça m’énerve
Alors oui, ça m’énerve. Ça m’énerve que Petit d’Homme sache qui il est. Ça m’énerve que Cher-et-Tendre pense que sur certains sujets il en parle bien. Ça m’énerve qu’on résume une campagne à peine démarrée à des propos racistes, sexistes, et à la limite du révisionnisme, parce que les medias ont joué les moutons et pas fait leur métier.
Ça m’énerve que ce soit le sujet de toutes les chroniques, même celle d’Alison Wheeler hier soir. Elle était drôle, elle était piquante, mais je préfère quand même ses envolées lyriques sur son statut de célibataire.
Journée de ouf
Oui, j’ai écrit ce billet tard hier soir, après Alison Wheeler donc (ma petite joie du mercredi soir). J’ai eu une journée chargée. Encore plus que d’habitude parce que Cher-et-Tendre est à Paris le mercredi, et donc je fais ce qu’il prend en charge les autres jours. Sans arrêter de bosser, quand même. Et sur le mois de Septembre sans nounou non plus, ce qui va heureusement changer à partir de la semaine prochaine…
Les autres mercredis de Septembre, j’avais néanmoins réussi à écrire dans la journée, mais aujourd’hui, c’était plus compliqué parce que j’ai été invitée à participer à une table ronde sur la productivité. (Et accessoirement je suis allée chez le pédiatre vérifier que la toux de Petit d’Homme n’était pas grave. Elle ne l’est pas).
Il faut croire que mes différentes activités finissent par se faire remarquer. Que le fait de jongler conseil, mentorat, administration d’entreprise, podcast, newsletter, et vie de famille n’est pas si évident pour tout le monde. Je vous aurai bien mis le replay, mais je ne l’ai pas encore reçu, donc s’il arrive je le partagerai sur les réseaux sociaux. Merci encore à Raise Ventures de leur invitation, j’étais honorée, et j’ai rencontré des co-intervenants très chouettes, dont l’un qui produit un podcast que je vais aller écouter, Neuro-Performer. Ça a l’air top.
Et vous savez quoi ? Pendant les 10 minutes avant qu’on ne commence le live, dans la « green room » virtuelle qu’on partageait entre intervenants, on a parlé… de Zemmour.
Image empruntée à Opinion Internationale

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