Pourquoi écrire ?

Un ami me demande hier soir pourquoi écrire ce blog.

Il ne formule pas exactement la question comme cela. Sa question à lui est plus précise. « Pourquoi vaut-il mieux écrire cela que … RIEN DU TOUT ? » (les capitales sont les siennes). Il ajoute quand même qu’il trouve cela « agréablement écrit ».

Donc tout d’abord, ami, merci pour le compliment sur l’écriture.

Parce qu’en fait, c’est en grande partie pour cela que j’écris.

Loin de moi l’idée de contribuer une idée / une investigation / une opinion qui va changer le monde. Je n’estime pas que mes opinions / idées (je ne fais carrément pas d’investigation) soient de cette nature. Elles m’appartiennent, et je ne cherche à en convaincre personne.

Il est bien évident que quand j’écris que j’ai envie de vacances, il ne s’agit aucunement d’une information au sens média traditionnel du terme. Et ce n’est donc pas à prendre comme tel. Il s’agit simplement d’une façon de m’exprimer en plus de 140 caractères, parce que pour certaines personnes, ami, 140 caractères, c’est trop peu. Je cherche plus à écrire qu’à être lue. Cela doit t’étonner, ami, toi qui estimes d’après ce que je sais que l’écriture doit être efficace et apporter de l’information.

Quand je réagis sur ce qui m’a touchée, énervée, émue, intéressée, intriguée, etc., je ne fais pas grand chose de plus que tous ces gens que tu suis sur Twitter, ami (et dont je ne fais d’ailleurs pas partie). Sauf que j’ai besoin de plus de lettres. D’espaces. De signes de ponctuation. Et sur d’autres sujets, surtout.

Il n’y a pas de « ligne éditoriale » à ce blog. Il n’y a pas « recherche de l’accroche du lectorat », « calculs d’audience », ni même de « vente d’espace ». Je n’essaie pas de surfer sur quelque vague que ce soit pour ressortir dans les moteurs de recherche (même si par inadvertance ça m’est arrivé une fois, et ça fait tout drôle de voir son compteur de stats exploser…)

Il y a sans doute une énorme frustration adolescente d’avoir été naturellement orientée vers un cursus scientifique parce que c’était la mode à l’époque. Je n’ai donc que peu écrit dans ma jeunesse. Pourtant j’en avais envie. Mais je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans, etc., et Twitter n’existait pas. Ni Internet tout court. Ni même le mail. Et je n’ai jamais été capable de tenir un journal intime parce que mon écriture au sens calligraphie du terme est juste… impossible à relire, même pour moi parfois.

Donc j’écris pour moi. Bien sûr que quand je suis lue (j’ai quand même quelques stats, que je regarde et commente parfois avec Cher-et-Tendre) ça fait plaisir. Quand je suis commentée, ça fait plaisir. Quand je reçois des messages privés sur Facebook d’amis perdus de vue depuis 5 ou 15 ans sur le plaisir qu’ils ont à me lire, ça fait plaisir ! Quand on m’offre un bouquin pour me réconcilier avec le roman français, je me dis même que je n’ai pas écrit pour rien, parce que explique moi, ami, quand dans la vraie vie on prend le temps de se poser et d’échanger sur la qualité de la littérature française de nos jours ? Et non, commenter les dernières critiques de Naulleau / Zemmour dans ONPC autour d’une bouteille de vin italien ne compte pas… À mes yeux, tout du moins, parce que ça peut être le cas pour d’autres.

Mais tu as le droit de penser que toute écriture doit être « utile ». La mienne ne l’est pas, je te l’accorde. Mais j’ai le droit d’écrire quand même.

Tu as quant à toi le droit de ne pas me lire…

3 commentaires

  1. et ben moi je prends toujours autant de plaisir a te lire ma belle!!
    Continue Laura, n ecoute pas TOUS les amis;)
    Gros bisous
    Marielle

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