Avant de me plonger enfin dans le Delphine de Vigan recommandé chaudement par ma copine Narda ici, je voulais absolument lire un bouquin prêté par une amie, parce que je tiens à rendre rapidement les livres qu’on me prête, je respecte trop l’objet pour le laisser traîner et l’amie pour la laisser se demander si je vais lui rendre.
Donc je viens de finir Le Club des Incorrigibles Optimistes, de Jean-Michel Guenassia. Et de la première à la dernière page, j’ai adoré.
C’est le genre de bouquin dont le pitch donne peu envie : un club de joueurs d’échecs réfugiés politiques du bloc de l’Est, au début des années 60 en France, vu par un jeune Français lycéen qui peu à peu entre dans leur univers, tandis qu’il « comes of age » comme on dit en anglais – il y a des expressions qui sont difficilement traduisibles, désolée ! – entre premiers émois amoureux et guerre d’Algérie, et que au fond de la salle du club Kessel et Sartre écrivent, jouent aux échecs, ou financent les réfugiés.
La construction même du livre, alternant les passages dans l’ordre chronologique de la vie du jeune homme, notre héros donc, et les histoires diverses et variées des différents immigrés, est tout simplement remarquable. On ne s’en rend d’ailleurs même pas compte au début, tellement tout cela est fluide.
Le verbe est aussi pour beaucoup dans cette fluidité. J’ai rarement lu un auteur français dont j’aimais autant la souplesse, le délié d’écriture, sans être ni pompeux ni pompant. Un bijou, j’vous dis.
En plus, l’auteur mentionne les personnages « ayant existé », mais ne les fait pas participer directement à l’histoire. Ce sont des personnages de fond, présents comme des figurants en arrière-plan, dont les paroles sont toujours relatées par d’autres. Une humilité rare de nos jours.
Le livre s’ouvre et se ferme sur des funérailles, ou presque, donc ce n’est pas forcément une comédie. Une comédie dramatique, alors, comme ils disent au cinéma (impossible de faire un film de ce bouquin, les flash-backs ne sont plus à la mode).
Et dire que c’est le seul livre de Jean-Michel Guenassia, un vrai drame selon moi. Petite anecdote : il a gagné le prix Goncourt des lycéens 2009… et le prix des lecteurs de Notre Temps 2010. Si c’est pas un écrivain tout terrain, ça…
je le mets dans ma liste à lire. Parce qu’il est sur la table de nuit depuis 6 mois et qu’il bouge pas de la pile. #bonnesrésolutions
Et tu me diras ce que tu en as pensé… Quant à moi, promis, DdV va être sur le Kindle, dès que j’ai fini les derniers téléchargés !