Bon, j’ai dû encore aller au bout du monde pour le boulot, donc 10h30 de vol en A380. Heureusement, le système de VOD marche super bien, et ils ont généralement des films assez récents. Donc, la dernière fois, j’ai choisi Lincoln.
Cher-et-Tendre était un peu jaloux, il avait envie d’aller le voir aussi, mais bon, il faut bien qu’il y en ait l’un d’entre nous qui reste avec Bébé. Et Cher-et-Tendre est cool, donc il m’avait donné sa bénédiction avant de partir, je pouvais le regarder.
Donc je l’ai regardé.
Certes, les circonstances ne sont pas géniales : un vol (donc du bruit), un tout petit écran, des interruptions (oui, on mange bien, et sans doute trop d’ailleurs), bref, pas la meilleure expérience de visionnage de film qu’on ait l’occasion d’expérimenter.
J’avais lu des critiques aussi bien dithyrambiques que mauvaises, j’étais donc « open ».
Et franchement, je comprends que les critiques soient partagées. Je le suis aussi. Un cast irréprochable, avec des caméos d’à peu près toutes mes séries préférées ou pas (du British de Mad Men qui joue Grant au petit ami de Girls qui apparaît 3 secondes pour encoder un télégramme en passant par le méchant de Suits), un Daniel Day Lewis qui a apparemment attendu toute sa vie pour ce rôle, une Sally Field époustouflante dans un film qui laisse pourtant peu de place aux femmes, un Tommy Lee Jones méconnaissable et convaincant, bref, rien à dire. Une photographie sublime, un scénario qui laisse de la place à l’intelligence des spectateurs, donc normalement, rien à jeter.
Et pourtant…
Pourquoi il y a des moments où j’ai l’impression de regarder un chef d’oeuvre obligatoire ? Où tout crie à travers l’écran : « regardes, c’est absolument parfait et génial et tu dois aimer cela » ? Un peu bizarre comme sensation. Très bizarre même. Comme si Spielberg avait mis quelques images subliminales en fait…
Donc je ne peux pas vous dire de ne pas y aller. Mais je ne peux pas non plus le recommander.
Très bizarre.
Ça vous a fait ça aussi ?