Bon, maintenant que je suis revenue, je vais vous parler d’un de mes sujets préférés depuis 3 ans et demi, Bébé. Mais pas Bébé qui apprend, qui découvre, qui est la 8ème merveille du monde (ça c’est vrai mais ça n’intéresse a priori que moi), mais Bébé à l’école. Je vais faire ma série de Martine à moi, quoi. Après tout, je suis de la bonne génération.
Comme j’ai été un peu absente ces derniers temps, je vais vous faire une série d’articles sur ce que vous avez raté, et donc je commence par le commencement : la rentrée. Donc oui, je publie en Février un article sur la rentrée des classes. I’m back, j’ai dit.
En septembre dernier, le jour même de ses 3 ans, Bébé entre à la maternelle. Cher-et-Tendre avait préparé ses vêtements depuis 2 semaines (et changé tous les jours pour finalement revenir à sa première idée), Bébé était tout content de devenir grand, j’avais prévenu le bureau que ce matin là, non je ne serai pas comme d’habitude là avant tout le monde à 8h, et nous voilà partis pour la rentrée.
Premier signe que nous ne sommes pas encore vraiment au point sur l’école, il y avait eu un changement d’horaire dans la rentrée des maternelles depuis la réunion d’information de Mai d’avant. Sauf que ce changement n’avait été communiqué que sur le panneau d’affichage en dehors de l’école, pas de façon individualisée (courrier, mail, téléphone, on peut pas dire qu’ils ne savent pas nous joindre pourtant). Donc on se pointe comme des fleurs à 8h30 pour trouver deux dames dans la classe (oui, deux, j’y reviens plus bas), qui nous disent que l’horaire est 9h pour la première moitié de l’alphabet, 9h30 pour la deuxième. Ouf, on n’avait que 30 minutes d’avance et pas 1h…
Elles s’affairaient donc à préparer cahiers, étiquettes prénoms, papiers à remplir etc. pour les 27 bambins qui allaient arriver, enfin pour Bébé qui était déjà là et les 26 qui avaient des parents qui lisent les panneaux d’affichage et allaient donc arriver à l’heure, eux. Devant notre désarroi, elles nous laissent entrer dans la classe, et Bébé se précipite sur le coin cuisine, et commence à préparer du café pour tout le monde (il me connaît bien mon fils). Je prends donc mon temps pour remplir les fameux papiers. Je suis déjà difficilement lisible en écrivant bien posée, alors en écrivant sur mes genoux, remontés sous le menton sur un banc de maternelle, avec non pas 1 mais 2 maîtresses qui allaient lire ma prose, j’avais la pression. Oui, car donc, il y a 2 maîtresses. Une pour les lundis/mardis, une pour les jeudis/vendredis. Et un système lié aux semaines paires et impaires pour savoir laquelle des 2 est là le mercredi. Je sais pas vous, mais moi je ne connais pas les numéros de semaine. Donc je me dis que tous les mardis soirs, je vais me demander qui est la maîtresse du lendemain (et ça a pas loupé, après 6 mois, je me demande encore).
Comme il y en des pages, de papiers à remplir, ça prend du temps. Et Bébé ayant 3 ans et non 23, il s’ennuie sur le four, et décide donc de jouer à son jeu favori : préparer sa valise pour partir à Tokyo. Après avoir imité Papa, il imite Maman, normal. Et là une des maîtresses (comment dire, la vieil.. non la plus expérimentée) s’approche et me demande pourquoi mon fils souhaite partir à Tokyo. Je vous refais la conversation :
(moi) « il le fait souvent, il m’imite, je pars souvent en voyage et en particulier à Tokyo »
(elle) « vous partez en voyage souvent ? en semaine ? »
(moi) « oui, en semaine, c’est pour le travail »
(elle) « et Bébé il reste avec qui ? » (je vous rappelle que Cher-et-Tendre est avec nous dans la pièce, à 50 cms de nous, même, et avec son mètre 93, il ne passe pas inaperçu)
(moi) « avec son père, lui il ne voyage pas »
(elle) « mais qui aide le papa quand vous n’êtes pas là ? »
(moi, un peu interloquée) « il n’a pas besoin d’aide, il s’occupe très bien de son fils » (et de lancer des regards désespérés à Cher-et-Tendre pour qu’il confirme, mais il est trop occupé à aider Bébé à faire le thé, car Bébé pendant ce temps là a changé encore une fois de jeu)
(elle) « ah. il doit être un peu traumatisé Bébé alors ? »
(moi) « … »
Voilà. Je ne sais combien de décennies de libération de la femme avant moi, et pour moi d’années d’étude pour pouvoir prétendre à des postes à responsabilités puis près de 20 ans d’expérience, et je me retrouve comme une c… sur un banc de maternelle à 41 ans à devoir justifier mes choix de carrière et la répartition des tâches dans mon couple à une femme qui a choisi de ne travailler que 2 jours par semaine (pardon, et 2 jours 1/2 une semaine sur deux) à s’occuper de ma progéniture. Et comme justement elle s’occupe de Bébé, impossible de lui dire ses 4 vérités…
Mais on était super fiers avec Cher-et-Tendre, personne n’a pleuré. Même pas nous. Bon, on s’est retrouvés dans un café à 9h (ben oui, on allait pas rester non plus encore 30 minutes de plus alors que Bébé allait bien) à se dire que le temps passe quand même. Et que heureusement la jeune avait l’air plus cool que la vieil… pardon la plus expérimentée (étonnamment, la jeune fait la fin de semaine). Et que tout allait bien se passer. Forcément.
Mais la phrase de cette journée revient à Bébé quand même, au moment du coucher.
(moi) « c’était bien l’école alors chéri ? »
(lui) « oui c’était très bien. »
(moi) « donc demain, c’est mercredi, tu retournes à l’école »
(lui) « ben non, l’école c’est fini, demain je vais chez Copain et Copine de la garde partagée »
Et là j’ai compris qu’on aurait peut-être pas dû autant insister sur le jour de la rentrée.
Eh beh, l’instit la « plus expérimentée » est aussi la plus rétrograde. Affligeant, son discours… Bon courage et content de te lire à nouveau
Merci ! Sympa de voir que tu me lis toujours 😉