Bon, je l’avoue, cela fait plusieurs années que je n’ai plus la force de me lever à 2h du mat’ pour regarder les Oscars en direct et que je rattrape les meilleurs moments sur YouTube les jours qui suivent. D’abord parce que depuis Bébé, je suis certes plus fatiguée. En plus c’est une nuit de dimanche à lundi, donc ça flingue la semaine. Et puis surtout, je n’ai aucune idée des films dont ils parlent…
Alors dans l’avion ce week-end (encore un vol de 13h pour le boulot, celui du retour, ils vont toujours par paire, of course), j’ai regardé Birdman. Parce que tout ce pataquès, j’étais curieuse. Et que du coup je pourrai dire que j’en ai vu un, des films nommés, et même mieux, le gagnant.
Et j’ai été aussi déçue que Synecdoche, New York. Je ne suis pas, mais alors pas du tout rentrée dans le film. Des plans qui n’en finissent pas, des dialogues qui s’écoutaient parler, quelques blagues à peine drôles sur la mode des films de superhéros et Robert Downey Jr (là ils m’ont carrément perdue, il ne faut jamais se moquer de Robert Downey Jr.), bref, un film très médiocre, ampoulé, avec des lenteurs et des moments carrément risibles, comme les hallucinations de Keaton qui entend son personnage (Birdman, donc) essayer de le convaincre que l’avenir est aux films de super-héros et pas aux pièces de théâtre dramatiques et sérieuses.
Pourquoi l’Académie a-t-elle autant encensé ce film ? Les critiques sur Hollywood depuis Broadway n’étaient même pas si acerbes que cela, tout à la subtilité dont le scénariste essayait de se gargariser (je l’entends déjà dire « vous avez vu, pas « obvious », jamais « obvious »…). Pourquoi les Américains n’essaient plus de faire du cinéma américain ? Ils avaient un super créneau, personne n’y arrivait comme eux, ils avaient un boulevard, et ben non, ils veulent le terrain des autres. Mais ça fonctionne moins bien que du Amalric, désolée.
Et cet effet d’un seul plan-séquence, là aussi c’est d’un tape-à-l’œil… Si pour certaines scènes c’est efficace (notamment à l’intérieur du théâtre de temps en temps), avoir essayé de faire croire que du début à la fin du film ce n’est qu’un immense plan séquence (alors qu’il y a des pauses dans la continuité du temps) est absolument ridicule.
En fait, le film tout entier m’a donné l’impression d’un travail de fin d’étude d’école de film snob. On va montrer aux profs qu’on a l’humour cynique (faire jouer à Keaton un semblant de lui-même), le recul sur l’industrie et le monde d’aujourd’hui (d’où la « subtilité » sur le méchant Hollywood et sur les consommateurs accrochés aux réseaux sociaux) et de solides bases techniques en cinématographie (d’où le faux plan-séquence). Mais Dieu qu’est-ce qu’on s’ennuie… Du coup, je pense que vu le niveau de sous-entendus, la majorité des gens qui encensent le film ont pensé ne pas le comprendre et n’ont pas voulu le montrer.
Donc n’y allez pas. Même si, il faut le reconnaître, Edward Norton est irréprochable, comme Naomi Watts d’ailleurs. Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère…