Nostalgie enthousiasmante

Qui a dit que la nostalgie était triste ?

Vous le savez, une de mes grandes inspirations de cette chronique est la communauté du Digital Pour Tous, tant au niveau de l’entraide entre ses membres que des sujets abordés dans le blog / podcast quotidien.

Et depuis 2 jours, on parle beaucoup du passé. D’abord un épisode ce matin sur la tech des années 80s (toute ma jeunesse…), et on prépare ce week-end l’épisode de lundi consacré au premier tweet…

Révélateur de l’époque ?

Est-ce que c’est parce qu’on nous martèle qu’on est en train de changer de monde qu’on se fait des madeleines de Proust à regarder notre adolescence comme ça ? (je dis adolescence pour moi, mais les années 80s c’est aussi l’enfance de pas mal de monde, dont Cher-et-Tendre, ce jeunot).

Je pense. Je pense qu’on est en train de faire le deuil de quelque chose, sans savoir exactement à quoi cela laisse la place.

Ce qui pourrait changer durablement

Dans les medias, les contenus qu’on consomme, est-ce la fin des longs baisers langoureux ? Des films chorale qui font la part belle aux soirées entre amis qui boivent à la même bouteille ? Des interventions des politiques en plateau télé ou radio et pas en visioconférence ?

Dans notre vie professionnelle, a-t-on signé l’arrêt de mort des open spaces au bureau ? La mort du bureau tout court ? Va-t-on assister à l’avènement des tiers-lieux en mode réunions d’équipe ? Le boom du mobilier multi-usage pour transformer une table de nuit en support d’ordinateur ? Est-ce qu’on ira à nouveau au CES à 180 000 personnes du monde entier s’entasser dans des halls immenses climatisés à fond après des heures et des heures d’avions, par exemple ?

Dans les rues de nos villes, va-t-on vivre une révolution de la signalétique retail ? Est-ce qu’on saura si les gens qu’on croise nous sourient ou pas ? Est-ce que la caissière verra dans nos yeux qu’on lui a souri, nous ? Est-ce qu’on va pouvoir se remettre en terrasse aux beaux jours ?

Dans le tourisme, est-ce que nous partirons toujours en voyage loin sans être taxé d’aventurier fou pour aller séjourner en hôtel avec piscine à plus de 2h de route de chez nous ? Pourra-t-on rester allongé sur un transat ou sur une serviette à la plage ou autour d’une piscine ?

Dans les écoles, est-ce que nos enfants auront peur de prêter une gomme à leur copain ? De jouer au ballon ensemble ? Est-ce que les maîtres et leurs maîtresses auront le droit ou peur de leur faire un calin s’ils ont un chagrin ?

Dans tout, est-ce que le hasard aura encore une place ? La sérendipidité, mère de tant de découvertes improbables, farfelues, devenues indispensables ou anecdotiques, la sérendipidité qui permet les éclairs de génie ou juste les bons souvenirs partagés, va-t-elle disparaître au profit d’un monde planifié, organisé, aseptisé qui ne supportera pas la prise de risque ?

Le principe de précaution

Alors oui, le problème est là. Jusqu’où peut-on prendre des risques ? On a parlé du coût d’une vie. Mais sans risque aucun et avec toutes les mesures imposées, on va finir par parler de si la vie vaut d’être vécue…

Les dystopies qui nous montrent des gens qui ne se touchent qu’au travers des casques virtuels avaient peut-être vu juste… (oui, je sais que vous me comprenez, vous êtes de ma génération, vous avez mes références, et je suis en pleine séquence nostalgie, je vous dis).

Mais j’aime à me rappeler l’époque où je pouvais enlacer mes amis, lire un bouquin en terrasse au soleil, sourire à un inconnu et qu’il le voit…

Il y a deux mois, il y a un siècle, il y a une éternité…

Photo by Helen Sepp on Unsplash

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