Quelle histoire !

Sac à dos et son contenu multimedia
On l'a tous vécu, ou on va tous le vivre.

Le vol à l’arraché.

Je suis plutôt de nature paranoïaque (j’ai vécu à Paris longtemps, en particulier seule), et je n’avais jamais été victime de vol, à l’arraché ou autrement. Ni poches (dans lesquelles il n’y a jamais rien), ni sac (sous l’épaule quand je marche, sur un porte-sac contre mes jambes si je suis attablée), ni téléphone (je m’y agrippe si je le sors dans la rue, ce qui est rare), ni même une vitre passager brisée à un feu rouge (je cachais là aussi le sac à main)…

On avait été victimes d’un cambriolage chez mes parents quand je vivais encore chez eux, je devais avoir 18 ou 19 ans. C’est dire si ça fait longtemps.

Mais les bonnes choses ont une fin

Nous avons donc passé un super week-end d’expériences à Paris pour les 40 ans de Cher-et-Tendre. La logistique du week-end était telle que nous avions 2h à Montparnasse avant notre train, donc nous voilà attablés à la terrasse d’un des cafés en extérieur, vapotage oblige.

Notre première erreur a été de rester sur la partie rue, et pas sur la terrasse « à l’intérieur » (bien qu’ouverte). Mais le nombre de sacs et autre valise nous ont découragé de tout trimballer plus loin. Flemmards. Notre deuxième erreur a été de penser qu’un seul adulte suffisait à tout surveiller. Naïfs. On n’a eu que ce qu’on mérite. Enfin surtout moi, parce que le seul sac volé ne contenait que des trucs à moi. Ordinateur, iPad, Kindle… Ma vie multimédia. Je n’ai sauvé que la montre à mon poignet et le téléphone dans le sac à main. Je le lâche pas, le sac à main.

Que du matériel, me direz-vous. Nombreux me l’ont d’ailleurs dit. Petit d’Homme va bien, Cher-et-Tendre aussi, et moi, à part la frustration, la colère, et la tristesse, au fond ça va.

Que du matériel, oui mais…

Mais le matériel n’est plus que matériel à présent. Le matériel contient des photos, des messages privés sur pas mal de canaux, des carnets d’adresse, des profils de réseaux sociaux…

Même si il semble qu’on ait eu affaire à des vrais voleurs organisés – les appareils n’ont toujours pas ré-apparu sur la géolocalisation depuis dimanche -, dont on peut raisonnablement penser qu’ils se fichent complètement de mes emails et autre profil Facebook, c’est plus que du matériel en fait.

Pas dans le sens où on a perdu autre chose que du matériel. Parce qu’on a encore le contenu. J’aurai d’ailleurs pu consacrer ce billet à une ode à la firme à la pomme. Certes, j’avais aussi organisé une sauvegarde de l’ordinateur, parce que ne pas le faire c’est criminel, mais c’est feu mon papa qui m’a appris ça très jeune – et avec son insistance habituelle. J’ai à peine le mérite d’avoir changé immédiatement le disque de sauvegarde quand il est mort de sa belle mort à peine 1 semaine avant l’incident.

Je n’ai rien perdu d’autre

Mais les photos, les contacts, les applis, tout ça, c’est transparent. Même les jeux sont restés au même niveau (et c’est tant mieux, parce que Petit d’Homme était inquiet que je doive recommencer Legend of Solgard. Je suis fortiche à Legend of Solgard). Quant à Amazon, le nouveau Kindle est en chemin, et mes lectures reprendront là où elles s’étaient arrêtées, cloud oblige.

Je rédige donc ce billet sur un nouvel ordinateur semblable en tout point au précédent, fond d’écran et organisation du bureau inclus, et l’iPad a récupéré toutes les applis dans les mêmes dossiers, modulo quelques mots de passe à entrer à la mano. Donc je n’ai rien perdu, en fait, que du matériel, on est d’accord.

Bien sûr, j’ai lancé la procédure d’effacement. Mais elle n’aboutit pas, ils ne se connectent pas. Ce qui ne les empêche pas d’aller en mode avion dans mes mails, mes messages, mes photos… Flippant.

Donc c’est presque pire que si les trucs étaient perdus. Je ne sais pas si ils ont été regarder. Si ils ont essayé d’accéder aux applis. S’ils ont été regarder mes dernières lectures sur le Kindle – il faut vraiment que je vous en parle, d’ailleurs. S’ils se sont moqués de mon piètre niveau à Pokemon Go – j’ai arrêté de jouer il y a un bail, j’ai des excuses. Bref, on ne sait pas.

Le leitmotiv de 2020

Donc je continue 2020 en me répétant « on ne sait pas ». Et ça ne sert à rien de se rendre malade, on n’a absolument aucun moyen de savoir en fait.

Ça m’a quand même empêché de dormir la première nuit, surtout que je n’avais ni Kindle, ni iPad, donc. J’ai dû lire un des bouquins papier de Cher-et-Tendre. Pas si mal d’ailleurs. Mais je digresse.

L’incertitude dans notre quotidien, c’est notre nouvelle façon de vivre. Changements de protocoles d’une semaine à l’autre, ajout de rue avec masque sans préavis, quatorzaine en déplacement ou pas au gré des décisions politiques outre-Manche sous moins de 24h, notre quotidien oscille et vacille en cette rentrée particulière, vous ne trouvez pas ?

J’ai un peu l’impression que seules les tables de multiplication et les conjugaisons de Petit d’Homme sont à peu près stables. Enfin j’espère, sinon l’année scolaire va être encore plus compliquée que prévue.

Photo by Dean Pugh on Unsplash

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