Jamais sans ma voiture… Ou pas.

feuille verte dans mur blanc
Les contradictions intrinsèques des Français me fascinent...

J’avais failli faire la semaine dernière un billet sur le rapport des Français à leur voiture. 80 km/h sur route, taxe carburant, 110 km/h sur autoroute, autant de mesures qui font plus que grincer des dents. Un rapport presque fusionnel avec ce qui reste, factuellement, un moyen de locomotion pour aller d’un point A à un point B.

Et pourtant, la vague verte que nous avons observée dimanche soir dément cela. La majorité des programmes des élus « verts » comprend des méthodes – plus ou moins éprouvées – pour diminuer la place de la voiture dans les villes concernées.

https://open.spotify.com/episode/4E9sdQpAeoDFBRB2wGCDrr

Une contradiction ou une fracture ?

Au-delà de la contradiction apparente, il est important de constater que la « vague verte » concerne en réalité les villes, grandes mais pas que. Donc les électeurs qui ont sans doute le plus accès à d’autres moyens de mobilité (douce, publique, collective, de partage, sous toutes ses formes et plus si affinités).

C’est sûr, en pleine campagne, quand on doit faire pas mal de kilomètres pour aller bosser, sans accès à un parking gratuit à la gare la plus proche, on est moins enclin à lâcher sa voiture. Et on n’a pas forcément confiance dans la stabilité horaire et journalière de l’opérateur de transports publics. Enfin je crois, je vis en pleine ville sans voiture. J’ai pléthore de lignes de bus et 3 lignes de tram à moins de 10 minutes à pied de chez moi. Et au pire, je marche… si l’opérateur de transports publics ne fonctionne pas.

Ecologie = voiture ?

Je suis toujours étonnée par le raccourci très… court qui veut absolument réduire la place de la voiture et brandit en étendard les mesures dites de mobilité « douce » alors qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de contraindre l’usage de la voiture par de la réduction de voies de circulation ou de places de parking. L’écologie, c’est la bio-diversité, la cohabitation homme-nature, le respect des ressources naturelles, la gestion des déchets, et j’en oublie beaucoup, non ?

Que les choses soient claires : je ne suis pas climato-sceptique. Je n’ai pas de voiture depuis que je n’en ai plus besoin pour des raisons professionnelles. Même quand je loue, c’est dans la majorité des cas une voiture électrique. Donc je ne défends pas une situation personnelle dans l’égocentrisme forcené qui sous-tend la majorité des prises de parole à ce sujet, des Gilets Jaunes aux anti-110 km/h sur autoroute.

Je m’interroge simplement sur l’efficacité de telles mesures, parce qu’il me semble que la création d’embouteillages supplémentaires ne fonctionne pas dans le sens recherché… Au contraire. Et que les études d’impact tant avant qu’après la mise en place de telles mesures font cruellement défaut. Je ne suis pas climato-sceptique, mais je suis mesuro-sceptique.

Gros cailloux, moyens cailloux, petits cailloux

En gestion du temps, il y a une vidéo très connue, dont je vous mets une des versions les plus courtes ici, qui illustre la gestion des priorités.

L’histoire du professeur de philosophie

L’idée, c’est qu’en remplissant un bocal avec des cailloux, des graviers, et du sable, selon l’ordre dans lequel on met les choses dans le bocal, il reste de la place pour le reste… ou pas.

Cette philosophie appliquée à la vie, on l’a tous vécu de plein fouet, parfois de façon indépendante de notre volonté, pendant le confinement. Les choses futiles n’avaient plus lieu d’être… et notre quotidien se limitait aux êtres chers et aux besoins essentiels.

Mais on pourrait aussi appliquer cette façon de voir les choses à tout. Pourquoi s’occuper des grains de sable avant de s’occuper des cailloux ? Il faut s’occuper des grains de sable, attention, et oui, ils sont plus nombreux. Mais peut-être d’abord regarder a minima les graviers alors ?

Je n’ai aucune compétence sur le sujet

Décidément, ce blog et podcast m’auront fait parler de tas de choses auxquelles je ne connais rien.

Mais je préfèrerai qu’on réfléchisse aux alternatives à la voiture avant que de limiter la place de la voiture. Ou qu’on résolve les problèmes de logement sur l’existant avant de stopper tout programme de construction. Ou qu’on étudie les impacts des mesures, quelles qu’elles soient, avant de les mettre en place. Mon côté personne du comment, sans doute.

Mais je n’y connais absolument rien, en fait.

Photo by Franck V. on Unsplash

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